"—Ce n'est pas pour me vanter...mais il
fait joliment chaud aujourd'hui.", dit l'un des personnages de 29 degrés à l'ombre, comédie d'Eugène
Labiche, auteur dont j'ai lu et relu, et toujours avec le même ravissement et
la même admiration, les quelque cent-vingt pièces.
Comme
aujourd'hui aussi il fait joliment chaud , je n'ai pas l'énergie requise pour
écrire un éloge argumenté du grand Labiche, disons seulement, en passant, qu'il
peint la même petite et moyenne bourgeoisie que Flaubert, et que son trait est
plus juste et plus incisif; je me contenterai seulement de citer ( donc :
effort minime ) ce passage d'une lettre qu'il écrivit de sa campagne de
Souvigny à son vieil ami Alphonse
Leveaux , le 20 mai 1871 – pendant la "Commune" :
"Je
ne te parle pas des événements de Paris. Mon cœur se soulève de dégoût et je
rougis de mon pays. Les misérables qui tiennent Paris sont des forcenés,
abrutis, sans autre idée que celle de la haine et du pillage. (...)
T'attendais-tu à trouver tant de boue, tant de bêtise et de férocité idiote
dans notre beau pays de France? Quant à moi, je suis honteux et j'ai le cœur
plein de vengeance. Les brutes viennent d'abattre la colonne. Voilà tout ce
qu'ils ont trouvé. Ils n'ont pas produit une seule idée. J'espère que cette
cruelle expérience aura pour résultat de guérir la France à tout jamais de sa
tendresse stupide pour le prolétariat. A l'œuvre, nous avons vu l'ouvrier,
c'est instructif."
On ne
saurait mieux juger.
Nous avons avez gagné : 20 000 morts chez les communards, la plupart fusillés sommairement.
RépondreSupprimerMais il reste encore des prolétaires, c'est con.
Bah, nous ferons mieux la prochaine fois..
20 000 morts d'après un ou deux journalistes socialiste de l'époque, mais seulement 6 à 7000 selon l'historien britannique Robert Tombs. Ça fait un peu penser à la rigolade des 75 000 fusillés du PCF de la grande époque, tout ça.
SupprimerEn tout cas, ça prouve qu'à l'époque, on savait traiter virilement les insurrections. Valls pourrait s'en inspirer, de temps à autre…
Merci M. Goux d'avoir bien répondu à cet Adolphe qui n'est pas Thiers ( quoique...)
Supprimerbien oui, la milice faisait ça aussi pour les insurrections.Ils étaient très forts également et très compétents pour les massacres..
SupprimerL'Affaire de la rue de Lourcine est un excellent souvenir de théâtre.
RépondreSupprimerC'est un chef d'oeuvre absolu !
SupprimerAyant en amateur joué le personnage qui prononce l'immortelle phrase qui débute ce billet, vous m'avez rajeuni de plus de quarante ans, époque bénie où on jouait Labiche partout et même à la télévision.
RépondreSupprimerOn peut le lire, relire et re-relire.
SupprimerJe recommande l'édition complète du Club de l'honnête homme , épuisée depuis longtemps mais qui se trouve d'occasion pour un prix fort raisonnable.