Que sont ces temps corrompus annoncés fièrement en haut de cette page?
Avant
d'établir une nécessaire distinction, je
dois ouvrir une parenthése : une complète compréhension du sujet exigerait
l'étude et la discussion préalables du traité d'Aristote De la génération et de la
corruption ( Péri geneseos kai phtoras
), mais ce travail nous entraînerait peut-être vers d'autres rivages, donc je
ferme cette parenthèse pour en revenir à ce qu'il faut distinguer.
Le
psittacisme politico-médiatique nous brise quotidiennement les oreilles avec de
furieuses dénonciations de la corruption,
qui souille le plus souvent des contrées exotiques dont les productions de
faible coût font le bonheur du citoyen occidental.
Cette corruption recouvre diverses actions,
dont certaines sont criminelles ( extorsion de fonds par des fonctionnaires) ,
d'autres parfaitement légitimes (échange de services, tels que vente
d'autorisation administrative ou commission versée lors de la passation d'un
marché).
Si les
actions criminelles doivent être traitées comme telles, et ne sont jetées dans
la catégorie corruption que par le
principe d'amalgame créateur de pseudo-information scandaleuse, la
"corruption légitime" a été analysée et justifiée par de nombreux
économistes et philosophes ( cf. les travaux de Murray Rothbard, Walter Block,
Pierre Lemieux et alii, auxquels je
renvoie le lecteur, et même la lectrice ), et nous pouvons nous étonner qu'elle
soit l'objet de tant d'imprécations et de
lois coercitives, scélérates et d'inspiration totalitaire.
La
raison de cette haine vient du fait que ces services ( échanges volontaires en êtres humains...) sont justement rétribués,
et qu'ils le sont le plus souvent en argent
liquide , et toujours selon une méthode d'une grande discrétion – pour le
dire clairement, l'argent de la "corruption" échappe à l'impôt. C'est là la véritable raison de la sorte de guerre menée contre la
"corruption" par les gens de l'Etat, dont la cupidité est relayée par
des "ONG" auxiliaires de basse police fiscale, et l'habituelle
cohorte de laquais de presse dont les délations naissent de l'envie et de la
jalousie emplissant leurs âmes putrides.
Cette saine
corruption ne provoque en rien la corruption des temps qui sont les nôtres; pour
ceux-ci, j'ouvre mon fidèle Littré et lis :" corruption : altération du langage, du goût".J'ajouterai : du sens.
Cette altération entraîne une dégradation, qui est la pénultième étape
conduisant à la destruction.
Nos temps en
sont aujourd'hui au second stade, et commencent d'entamer le dernier.
L'ambition
de cette chronique est de dire ce qui a déjà été détruit et ce qui est en train
de se détruire, quand il ne restera rien,
rien qui mérite d'être dit, et plus de langue pour le dire, elle se taira.
Vaste programme.
RépondreSupprimerLabor improbus omnia vincit !
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