J'ai commencé
de lire Histoire des institutions
politiques de l'ancienne France de Numa Fustel de Coulanges ( 6 vol.,
Paris, 1891-92 , réimpression anastatique, Bruxelles, 1964 ).
C'est un
ouvrage important, et même le plus important jamais écrit sur la formation de
la France, j'y reviendrai donc, c'est aussi un ouvrage posthume, et il faudrait
dire un mot du travail de restitution et de mise en ordre effectué par Camille
Jullian.
Une question
essentielle, fondatrice, est celle de l'arrivée en Gaule des Germains :
invasion ? migration ?
"Il y
a deux manières, écrit Fustel de Coulanges, de traiter l'invasion germanique :
on peut parler d'elle en général et en gros, ou bien on peut l'étudier en
détail et par l'analyse.
"Si on
la regarde en gros, de haut, on verra une population qui envahit en masse,
comme une grande migration ou comme un torrent, qui conquiert, qui s'empare
naturellement du sol et des biens, qui fonde nécessairement un régime nouveau ,
transforme le pays, donne à l'histoire de l'humanité un autre cours.
"Si on
l'étudie dans le détail, on verra qu'elle ne s'est pas faite en une fois, mais
en plusieurs siècles; non d'une seule manière, mais par plusieurs manières
absolument différentes, non par une grande migration, mais par l'arrivée lente
et successive de séries d'individus ou de petits groupes; on remarquera aussi
qu'aucun document n'indique une vaste spoliation; on observe enfin que le pays
n'a pas été d'abord transformé et que rien de nouveau n'a été fondé du premier
coup."
Peut-on en
tirer quelque leçon pour la situation actuelle de la France ?
Au IVème
siècle et au début du siècle suivant, le pouvoir impérial, absolu en droit,
était devenu faible en son exercice – s'il voulait encore parfois montrer son
autorité, il n'avait plus les moyens de l'imposer. Aujourd'hui, le gouvernement
dispose de moyens de contrôle et de coercition tels qu'aucun gouvernement n'en
a jamais eus, et alors que l'armée romaine n'était plus guère composée que de
Germains, l'armée française est encore nationale.
Les Germains
envahisseurs voulaient s'enrichir par
le glaive des dépouilles des vaincus, les Germains immigrés s'employaient dans l'armée ou à la culture des terres
gauloises, certains immigrés actuels viennent recevoir des faveurs financières
qui leur sont accordées sans contrepartie, d'autres immigrés viennent
travailler dans le commerce ou l'industrie, et le font honnêtement.
Les Germains
pratiquaient des cultes primitifs, et se convertirent assez rapidement au
christianisme. Pour aujourd'hui, on ne peut identifier immigrés et Islam, comme
le font trop de commentateurs – tous les immigrés ne sont pas musulmans,
beaucoup de musulmans sont juridiquement français.
Les Germains
adoptèrent ( je préciserai une autre fois ) les mœurs gallo-romaines, que
reste-t-il de mœurs françaises à
adopter ?
Ce dernier
point est pour moi crucial, il sera donc à expliciter, en attendant tout
lecteur est libre de tirer, de cet enseignement historique survolé, les
conclusions qu'il lui plaira.
"par l'arrivée lente et successive de séries d'individus ou de petits groupes; on remarquera aussi qu'aucun document n'indique une vaste spoliation; on observe enfin que le pays n'a pas été d'abord transformé et que rien de nouveau n'a été fondé du premier coup."
RépondreSupprimerIl faudra en parler à Renaud Camus qui fouille le concept grotesque (mais il n'est ni historien, ni sociologue, réac oui et sans doute même raciste) du "grand remplacement".
Merci de ne pas attaquer ici de tiers...
SupprimerMalheureusement, ce brave Léon (que j'ai consigné à ma blogoporte il y a déjà un moment…) ne sait à peu faire que cela. Je suppose qu'il est arrivé ici par le truchement de ma blogoliste : je vous présente donc mes plus humbles excuses…
SupprimerOh, monsieur Goux, ne vous excusez pas, c'est tellement ridicule, Léon est peut-être un autre et il se moque de vos interdictions dérisoires.
Supprimer.
A propos de l'attaque de tiers, oui, les thèses de Renaud Camus me paraissent indéfendables et je le dis, c'est un intellectuel, sa parole est publique, il prend parti et partie, ne peut-on le critiquer?.
Que faites-vous d'autre sur votre blog, au sujet de journalistes, d’intellectuels, de politiques qui ne vous reviennent guère.
On peut ne pas être d'accord avec ce concept sans poure autant dire qu'il est grotesque. Ce qui l'est à mon sens, c'est de mettre en balance des vagues d'immigrations ridicules quant au nombre d'individus, comme ce fut le cas pour les gaulois, les germains, avec les masses extra-européennes qui se déversent sur l'Europe et ont une réelle influence, négative à plus d'un titre, sur notre culture, pour se limiter à ce seul champ, aborder le plan racial serait fort mal vu et pourrait causer quelques ennuis à notre hôte.
SupprimerCher Monsieur Koltchak, est-ce moi qui suis grotesque ?
SupprimerQue nenni.
Supprimer"...
RépondreSupprimerIl faudra en parler à Renaud Camus qui fouille le concept grotesque (mais il n'est ni historien, ni sociologue, réac oui et sans doute même raciste) du "grand remplacement"."
Et Léon qui est-il ? De quel savoir est-il empli ? Le vide de sa pensée est-il confortable ? Léon doit être progressiste, Léon doit vivre dans le confort intellectuel, Léon doit être content de lui.
Il a raison Léon, il n'est pas grotesque Léon, non Léon sait, il juge, il tranche.
De quoi Léon est-il le nom ?
...ni de lancer un échange d'insultes entre commentateurs...
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RépondreSupprimerConcernant les invasions germaniques, j'ai tendance à faire un peu plus confiance à Lucien Musset qui a écrit quelques ouvrages sur le sujet. Si on en croit Dupâquier qui a écrit une somme en 4 volumes sur l'histoire de la population française, ces invasions n'ont pas eu le caractère massif décrit dans les ânuels d'histoire de notre "bonne" république.
RépondreSupprimerCe furent 15.000 à 20.000 individus au maximum, qui une fois établis dans ce qui avait été la Gaule, prirent la place de l'ancienne aristocratie. Ils prirent femme sur place, adoptèrent les coutumes et lois locales, continuant de fait l'empire tout au moins au niveau du pays. En deux générations leur langue maternelle avait été oubliée au profit du latin populaire parlé par la majorité.
De fait, on trouve plus de traces scandinaves laissées dans la topographie normande que de traces germaines sur l'ensemble du pays.
Ceci dit, selon Dupâquier, les gaulois firent de même au moment de leur arrivée dans ce qui deviendra la Gaule. Ce qui tendrait à prouver que le substrat local est encore très présent dans ce que l'on nomme les Français "de souche", et qu'ils sont, ô combien, bien plus nombreux qu'on ne veut bien l'avouer.
Ilme semble que ces auteurs recopient Fustel , qui est mon sujet ici.
SupprimerAu niveau linguistique, si les Germains n'imposèrent pas leur langue (en dehors de quelques termes dans le domaine militaire), leur accent influença considérablement l'évolution du latin populaire en pays d'Oil. Le renforcement de l'accent tonique eut pour conséquence la chute des syllabes finales et par conséquent le pullulement d'homophones qui entraîna ensuite, afin d'éviter trop d'homonymes, l'ajout de ces consonnes "étymologiques" (parfois erronées) qui rendent notre orthographe si curieuse parfois. Comme quoi un petit nombre peut avoir une grande influence.
RépondreSupprimerEffectivement, c'est dû à la relatinisation de la langue initiée par les carolingiens, ce qui a eu pour effet d'avoir deux racines latines pour un même champ. Comme par exemple l'équitation qui vient du latin equus, alors que cheval vient du latin populaire caballus.
SupprimerA quelle époque se passe cet événement car vers 102 avant JC, l'invasion comptait environ 600.000 hommes, femmes et enfants de diverse tributs Goths, Cimbres,Teutons et Ambrons.
RépondreSupprimerIl n'y a nulle trace d'une telle invasion à cette date, ni de la moindre présence de ces peuples.
RépondreSupprimerQuant au chiffre, il est extravagant.
Je me suis fié à ce document et au livre qui fut écrit sur le sujet.
Supprimerhttp://www.etoilesaintmichel.cef.fr/variables/bataille-aix.pdf
@ grandpas : Vous confondez les périodes, Fustel de Coulanges évoque les Grandes Invasions à partir du IVe siècle APRES J.-C., alors que l'évènement que vous citez a eu lieu au Ier siècle AVANT J.-C., avant la conquête de la Gaule par César. Pour rappel, Vercingétorix est vaincu à Alesia en 52 avant J.-C.
RépondreSupprimerQuant au chiffre que vous citez, il provient vraisemblablement de Plutarque dans sa vie de Marius :
« Ils étaient trois cent mille combattants, tous bien armés, et ils traînaient à leur suite une multitude beaucoup plus nombreuse de femmes et d'enfants, pour qui ils cherchaient des terres capables de nourrir cette multitude immense, et des villes où ils pussent s'établir. » (§ 11)
http://remacle.org/bloodwolf/historiens/Plutarque/marius.htm
Un chiffre à prendre naturellement avec des pincettes. Dans l'Antiquité, il n'existait pas de statistiques précises, les peuples barbares ignoraient le recensement.
Je posais justement la question à Monsieur Desgranges quant au chiffre cité, je n'ai jamais dit qu'il était exact mais il faut savoir qu'une légion comportait 10.000 combattants.
SupprimerOn trouve essentiellement des bêtises sur internet.
RépondreSupprimerLe livre fondamental sur les Goths est : "Des Goths à la nation gothique" de Mme Suzanne Teillet ( Paris, 2ème ed., 2011, 700 pages).
Monsieur Desgranges, si j'ai cherché sur internet ce lien, c'est suit çà la lecture d'un livre de monsieur Luc Poussel sur "Pourriére, le tombeau des teutons", n'ayant point le temps de rechercher l' ouvrage en question, je me suis rabattu sur le net.
SupprimerPour le livre dont vous me suggérez la lecture, je l'ai mais pas encore lu, peut être un jour quand je serais vieux.
Etes-vous un jeune grand-père, ou avancez-vous à grand pas sur la voie de la connaissance ?
SupprimerPour internet, je dis surtout : "méfiance méfiance..." , et encore plus avec Pipipedia.