Pendant
que les missiles lancés par les politiciens humanistes au dessus de Damas afin
de faire triompher par le fer et le feu
la démocratie s'immobilisent dans le ciel, hésitant entre la chute (boum
! ) et le demi-tour qui les raménerait à leurs douillets silos ( affaire à suivre, un jour de désoeuvrement ) , pendant donc
que, retenant leur plume, les éditorialistes des journaux de référence ne savent encore s'ils vont adopter le ton de
l'approbation mâtinée de serpentines réserves, ou de la critique mêlée de
discrètes félicitations, l'iconoclaste réactionnaire, qui est un homme sérieux,
a cherché, et trouvé, des informations dignes de foi sur le mariage religieux
pour tous avec tous ( mais rien encore sur pour
toutes avec toutes).
Récit.
"De temps à autre, la bande s'accroît
d'un nouveau membre toujours pédéraste actif ou passif, à qui l'on donne
suivant ses goûts un homme ou une femme.
"Cela s'appelle faire un mariage.
Une de ces bandes (...) célèbrait ces sortes de mariages dans une chapelle
qu'elle avait installée dans une rue avoisinant les Halles. Le chef de la
bande, revêtu d'habits sacerdotaux, unissait le couple immonde [sic] . Ensuite
on allait banqueter. Le soir, tous les affidiés étaient tenus de venir
"mettre les nouveaux mariés dans
leurs meubles"; la chambre nuptiale était meublée aux frais de la
communauté."
Ce texte
est extrait de La corruption à Paris
par A. Coffignon, ouvrage publié en 1890, et cité dans le numéro de 1955 du Crapouillot intitulé Les Homosexuels ( un jour je rendrai
hommage à Galtier-Boissière, dont l'extraordinaire liberté d'esprit a tant fait
pour ma formation intellectuelle).
Ce numéro
du Crapouillot contient de nombreuses
illustrations dues à Jean Boullet, que je ne peux voir sans que s'éveillent de
piquants souvenirs.
Au début
des années soixante, j'écrivis dans une publication fortement réactionnaire un
long article sur le cinéma fantastique , genre alors méprisé ou ignoré, et j'y
faisais l'éloge du livre de Jean Boullet La
Belle et la bête (Paris, 1958).
Jean Boullet
m'écrivit pour me remercier, et m'invita chez lui. Il habitait alors une
coquette maison du XIIIème arrondissement parisien; à l'heure dite, et
vespérale, je sonnai, fus introduit dans un salon si médiocrement meublé que je
ne peux, de ce décor, que me rappeler que rien n'en méritait de s'inscrire dans
ma mémoire. Jean me présenta son compagnon, un jeune homme beau comme un
amour de Jean Genêt, au torse musclé et vêtu d'un maillot sans manche, et dont
le bras droit s'arrêtait là où habituellement se montre un coude, qui était
remplacé par deux appendices de chair , médiocres imitations de doigts.
Mon hôte et
moi échangeâmes quelques louanges, puis il me fut proposé de passer à ce pour
quoi j'étais venu.
--Je peux
venir aussi ? demanda le beau jeune homme.
--Non,
réplique séchement Jean, monte dans ta chambre et cire ton pantalon. ( J'ai
oublié : tous deux portaient des pantalons de cuir noir).
Nous
sortîmes dans la cour, entrâmes dans un commun, transformé en une chose
rarissime en ce temps et paradisiaque pour le jeune cinéphile que j'étais : une
salle de cinéma, avec écran de toile et projecteur 16mm.
Jean
me proposa de regarder Le livre de la
Jungle, de Zoltan Korda (1942), j'acquiesçai avec joie, et nous prîmes
place sur deux fauteuils bien voisins.
Dés
qu'apparut sur l'écran , jouant Mowgli, le jeune et séduisant acteur indien
Sabu, d'un geste assuré, Jean déboutonna sa braguette, et sortit son membre viril, qu'il commença de caresser
avec une tendresse qui n'excluait pas la vigueur.
Je fus troublé. Mon regard hésitait entre les
images qui se formaient sur l'écran en un chatoyant technicolor , et le
spectacle vivant que m'offrait mon hôte, avec une innocence aimable, et
peut-être quémandeuse de complicité.
Que faire ? Qu'ordonnaient les règles du
savoir-vivre ?
J
'avais vingt ans, je prônais la plus totale liberté sexuelle, je tonnais contre
les persécutions cruelles et stupides infligées aux homosexuels, mais c'étaient
là des positions de principes , la réalité, ma réalité, était hélas enfermée
dans la pudibonderie que je dénonçais...
Fus-je tenté ? Cédai-je ? Me détournai-je ?
Pris-je la fuite ?
Jean
Boullet est mort en 1970 en Algérie , sans doute assassiné par un amant de
rencontre (mais sans y gagner la goire de Pasolini), et je peux sans craindre
de démenti donner à mon souvenir tout
dénouement qu'il me plairait d'inventer.
Je dirai
seulement qu'à un certain moment apparurent sur l'écran ces deux mots : The end.
Est-ce que le film était bon, au moins ?
RépondreSupprimerD’abord il s’agit de découvrir la prostate qui fait intégralement partie de la sexualité masculine (son massage est également une pratique très utile dans la prévention des cancers). Mais surtout cette pratique questionne les stéréotypes de la masculinité, comme l’idée phallique. Selon moi il n’y a pas de masculin et de féminin, il y a plutôt l’être qui pénètre et l’être qui est pénétré. Même dans les couples du même sexe, on retrouve ces rôles. Chaque homme, surtout s’il se définit hétérosexuel, devrait se faire pénétrer au moins une fois dans sa vie pour se retrouver du point de vue de la «femme». L’atelier de Chris est une occasion pour cela.
RépondreSupprimersi c'est bon pour la prostate...