13 mai
1915. A la Une du New York Times ,
ces très gros titres et sous-titres :
LES
ATROCITES ALLEMANDES SONT PROUVEES, DECLARE LA COMMISSION BRYCE
En Belgique, non seulement des crimes
individuels, mais des massacres prémédités
JEUNES ET VIEUX MUTILES
Femmes attaquées, enfants brutalement
massacrés, incendies et pillages systématiques
AVEC L'APPROBATION DES OFFICIERS
Tirs injustifiés sur la Croix rouge et le
drapeau blanc, prisonniers et blessés abattus
L'article
reprenait les affirmations et conclusions du rapport rédigé par Lord Bryce, historien anglais réputé et ancien
ambassadeur de Sa Majestè à Washington ,
avec l'aide de juristes et historiens également britanniques, et détaillait une
longue suite d'horreurs : bébés embrochés sur des baïonnettes, mains coupées,
femmes violées, bref, tout ce que
peuvent faire des bandes de Huns dévastant l'Occident.
Dans les
jours qui suivirent, ces affirmations et conclusions furent reprises, avec quelques
enjolivements, par un grand nombre de journaux américains, et l'un de ses amis
put écrire à Lord Bryce: " Votre rapport a conquis l'Amérique."
Il y eut
pourtant des sceptiques.
Clarence
Darrow, le plus célèbre des avocats américains, se rendit en France pour
chercher des témoins des abominations rapportées. N'en trouvant pas, il annonça
qu'il offrait mille dollars (environ vingt mille dollars de 2010) à qui lui montrerait
un enfant belge ou français aux mains coupées par les Allemands – personne ne
vint.
Malgré
Darrow, la propagande fut efficace. A l'automne 1914, un associé de la banque
Morgan pouvait écrire de New York : " Il y a aujourd'hui ici 50.000
personnes qui comprennent la nécessité pour les Etats-Unis d'entrer en guerre,
et cent millions qui n'y pensent même pas" en ajoutant : " notre rôle
est d'inverser ces nombres". A la fin de 1916, la proportion était
effectivement inversée.
Quelques
décennies plus tard, les historiens s'accordent pour dire que les affirmations et conclusions du rapport Bryce sont fausses à 99 pour cent.
J'emprunte
ces faits et citations au chapitre deux – gros
mensonges, cupidité et autres vieilles bêtes – de The illusion of victory – America in World War I ( New York, 2003,
544 pages ) excellentissime ouvrage de M. Thomas Fleming , qui montre quelles
manœuvres ont conduit le calamiteux Woodrow Wilson à entrer en guerre, comment
les choses se sont déroulées, et ce qu'il en est résulté – c'est, pour
aujourd'hui, une lecture édifiante.
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RépondreSupprimerLes personnes auraient eu leur membres coupés avec la baïonnettes des sapeurs allemands qui avaient la particularité de posséder un de ses tranchants en forme se scie, ce qui permettait à ces derniers de les aider à construire des ouvrages en bois.
RépondreSupprimerCela me rappelle, les couveuses du Koweït.