Depuis plus d'un demi-siécle que j'observe,
avec plus ou moins d'acuité et de pertinence, la marche du monde, et que j'ai vu totalement disparaître une société dans laquelle
demeuraient encore, malgrè l'abjection démocratique (et républicaine) régnante,
quelques vestiges d'une civilisation,
l'une des plus surprenantes mutations qui se soient produite est l'abolition de
la souveraineté de l'Etat français.
Les attributs essentiels de la souveraineté
sont, rappelons-le, le droit exclusif de rendre la justice, de faire des lois et
de battre monnaie.
Or il
se trouve aujourd'hui que, par la grâce de traités ou accords conclus assez
subrepticement ( et lorsque l'on demanda, une seule fois, au peuple de se
prononcer sur un tel traité, il le rejeta, volonté nettement exprimée que de
petites ruses permirent de bafouer), tout arrêt rendu par une cour supérieure
française peut être cassé par une cour dite européenne,
qu'il en est de même pour les lois votées par le Parlement et quant à la
monnaie, pfuitt!, le franc a disparu.
C'est tout-à-fait curieux.
Mais la souveraineté, elle, n'a pas disparu,
elle a été peu à peu accaparée par des individus membres de divers organismes dont
la définition floue des compétences est propice à l'extension de leurs
pouvoirs, individus au mode de recrutement fort opaque, et dont l'identité est
inconnue du peuple qui leur a abandonné son ancienne souveraineté (expériencefacile:
demandez dans votre entourage les noms de ces magistrats supérieurs à nos juges et législateurs...).
Certes, quelques individus passéistes ont remarqué cet évanouissement de
la souveraineté nationale, et ont même émis des protestations, fondé des partis
etc., leur peu de succès montre que c'est là un sujet dont le peuple ne se soucie guère.
Comme il n'est pas dans mes habitudes
d'aller contre le vent dominant, le sens de l'histoire et la marche de
l'inéluctable, passons donc à plus intéressant.
Après
des recherches longues et, jusqu'à hier, infructueuses, j'ai enfin trouvé le texte
de l' Histoire des amours du grand
Alcandre, bref roman à clef –Alcandre
est Henri IV—attribué à
Louise-Marguerite de Lorraine, princesse de Conty, ou au duc de Bellegarde,
grand Ecuyer de France, qui est inclus dans le volume juste par moi acquis intitulé
Recueil
de diverses pièces servant à l'histoire de Henry III, Roy de France et de Pologne (1693, chez Pierre du Marteau, à
Cologne –en fait, Amsterdam, Marteau
ou du Marteau étant un leurre maintes
fois utilisé par maints imprimeurs, bataves ou autres).
Ne paraphrasons point mille aventures
galantes, et venons-en au fait qui a
éloigné de mes préoccupations les pauvres affaires de l'an 2015.
Lors des guerres civiles, vers 1592, une
dame Françoise de Babou de la Bourdaisière, mère de Gabrielle d'Estrée,
maîtresse d'Henri IV, fut massacrée par
la populace d'Issoire, et son cadavre dépouillé de ses vêtements. Et... –je
cite:
"elle fut trouvée ayant le poil honteux
distingué & tressé de petits rubans de soye de toutes couleurs, au rapport
d'un homme d'honneur, amy très-confident de la maison d'Estrée."
Cette charmante décoration intime
était-elle alors fort répandue parmi les Dames de la Cour?
Je saute dans ma time machine (inventée par H. G. Wells), et vais m'informer de
visu.