Tout être
humain posséde un droit absolu ( éminent ) de se défendre contre un agresseur
qui attente à ses biens, à ses personnes ou à ses proches.
Cette
évidence a été reconnue, sans discussions, interrogations et autres verbiages,
par toutes les sociétés humaines jusqu'à la fin du siècle dernier.
Jamais alors
n'avait été invoquée la ridicule notion d'une "proportionnalité " entre
la défense de la victime et l'attaque de l'agresseur, tant il va de soi que la
victime qui, dans l'immense majorité des cas, a moins d'expérience et de
pratique de la violence que l'agresseur, se défend comme elle le peut, avec les
moyens dont elle dispose; il est d'ailleurs naturel à l'homme , et nul besoin
de loi pour cela, de s'efforcer que
sa défense n'excède pas l'attaque ( il est rare de riposter au bazooka pour
avoir reçu un soufflet ) , mais les circonstances d'une agression entraînent
souvent que l'instinct de survie, ou de protection de son bien , ou de sa
famille, l'emporte sur le froid calcul d'un équilibre.
Pour ces
raisons, et jusqu'à la fin du siècle dernier, quand se produisait un incident
de cette sorte, les policiers venaient ramasser la dépouille du malfaiteur tué
ou blessé, s'enquéraient de la santé de l'agressé, puis lui serraient la main
en le félicitant et, au besoin, s'en revenaient plus tard le trouver chez lui s'ils avaient besoin de
son aide pour rédiger quelque rapport, qui mettrait fin à toute enquête et
procédure.
Et jamais M. Etat ne montait sur ses grands
chevaux pour s'indigner que le courageux agressé se fût "fait justice
lui-même " bafouant ainsi
l'autorité, la dignité et la susceptibilité de M.Etat, alors au contraire conscient que, ne
pouvant se trouver nuit et jour au domicile de chacun des citoyens, il était
très normal, légitime et légal que, dans l'urgence, chacun se défendît.
Puis apparut, se répandit et triompha une
idéologie prétendant que tout malfaiteur était une victime (de la société, d'un père violeur, des inégalités et du
mouvement des marées ) et qu'une victime ne pouvant être un agresseur , du moins
dans le même affrontement, c'était, suivant ainsi la désormais dominante
inversion du réel, l'authentique victime qui devenait, pour la
"justice" nouvelle et de classe,
l'agresseur, bon à livrer aux foudres de Thémis.
Et l'on vit traîner au banc d'infamie des
hommes coupables d'avoir mis dans
leur jardin des pièges où se
blessèrent des cambrioleurs entrés par effraction – la boîte de Pandore de
l'injustice légalisée et du crime récompensé était ouverte, nous voyons chaque
jour ce qu'il en est sorti.
Hier, un
paisible bijoutier champenois, déjà de multiples fois attaqué, a tiré sur une petite crapule , souvent
condamnée pour des faits semblables à de lourdes peines bien vite purgées et venue, avec
un complice, le menacer, brutaliser son épouse et le voler , dans la logique
d'institutions favorables aux criminels, c'est la véritale victime, le
bijoutier, qui a été immédiatement condamnée au supplice de la "garde à
vue" (contre lequel je n'entends pas protester l'humaniste Ligue des droits de l'homme...) , tandis qu'un
"procureur" s'interrogeait médiatiquement : " légitime défense
ou non? ".
Indigne
question : face à un agresseur, toute défense, et quels qu'en soient les effets
pour cet agresseur, est nécessairement
légitime, toujours, sans nulle exception.