Fort brouhaha médiatique autour, à propos, au
sujet... d'une dame qui est maire d'une petite ville de Provence et refuse
hautement de célèbrer le mariage d'une couple d'anandrynes.
L'affaire du mariage citoyen, solidaire et
festif de deux êtres humains de même sexe ne me passionne guère, je me suis
refusé d'y accorder ne fût-ce que cinq minutes de réflexion et, comme je l'ai
déjà murmuré dans un précédent billet, je préfère consacrer mon temps à
bavarder avec nos chats plutôt qu'intervenir dans un débat fait d'échanges
d'invectives peu pertinentes.
La famille, en revanche, voilà qui est
digne d'intérêt pour qui est curieux d'histoire sociale, car la famille n'est
plus qu'un objet du passé.
La
famille, et je n'écris pas famille traditionnelle qui serait pléonastique, a
été détruite par la Révolution, a repris des forces au XIXéme siécle, a
subsisté tant bien que mal malgré la scission mariage civil-mariage religieux,
puis a achevé de disparaître depuis environ trois décennies par l'effet de lois
instituant le divorce par consentement mutuel, abolissant l'autorité maritale (
car que peut bien être une famille sans pater familias ? ) , reconnaissant
juridiquement le concubinage et créant cet ectoplasme de mariage appelé pacs en jargon bureaucratique.
Dans ce nouvel ordre, le mariage civil n'est
plus qu'une survivance symbolique de
temps révolus, et que des amants homosexuels veulent en recevoir l'onction
laïque a quelque chose de touchant, et même de très réactionnaire – car ce que
réclament, et ont obtenu, ces couples, c'est de pouvoir publiquement intégrer
la plus ancienne des traditions humaines.
Pour l'affaire de ce jour, la dame maire ,
selon ce que j'ai lu, refuse donc de marier une paire de jeunes tribades pour
la raison que cela est contraire à sa
conscience de catholique.
Ah.
Si mes
souvenirs de catéchisme sont exacts, la loi divine voir d'un mauvais œil les
galipettes entre personnes du même sexe ( et même, pauvre Onan, les galipettes
tout seul ), ce qui a valu aux habitants de Sodome et Gomorrhe une punition
radicale.
Il en résulte qu'un catholique mâle doit,
s'il ne veut être roti tout vif, s'abstenir de s'ébattre avec un autre mâle, et
une catholique femelle évitera de même toute voluptueuse caresse avec une autre
femelle.
Mais,
contrairement au mariage religieux, le mariage civil n'est pas une bénediction
de fornication – il est un statut juridique ( d'où découlent certains droits),
et ce que font ensuite dans leur intimité les individus ayant obtenu ce statut
est indifférent – ils peuvent ou non
se livrer à de tendres ébats, et ce n'est pas parce qu'ils sont mariés que ces
individus se livrent nécessairement
au péché contre-nature qu'abomine la dame élue locale.
Et il
n'est pas besoin d'évoquer le fameux Rendez
à César... pour affirmer qu'une telle union civile ne concerne donc en rien
une conscience catholique.
Pourtant,
la dame-maire , bien qu'elle ait absolument tort sur le fond de cette affaire,
a ma sympathie, parce qu'elle a le rare courage de s'opposer ouvertement à la
sacro-sainte loi.
Cette
dame est une politicienne, et la routine des politiciens est de déclamer contre
de mauvaises lois pour , l'instant
suivant, s'y soumettre avec délectation, mais cette femme...– cette femme a dit non, et elle maintient son non par
un acte, qui peut la conduire à sa ruine et son emprisonnement.
En
notre temps, plus que du courage, c'est de l'héroïsme.
Mon
esprit m'a toujours montré que Créon avait raison, mon coeur a toujours penché
pour Antigone.
A peu près d accord avec tout le billet à un détail près: "car ce que réclament, et ont obtenu, ces couples... "
RépondreSupprimerCeci n est pas tout a fait exact dans la mesure ou d'une part, ce ne sont pas les gays, dans leur majorité, qui ont demandé cela mais bien la pression des lobbies LGBT, le tout servi par le désir d'égalité ( égalitarisme ) chevillée au corps de la gauche.
Tout à fait d'accord que ce n'est pas la majorité etc. ( et loin de là)
Supprimermais on peut supposer que les très rares couples qui se marient effectivement font partie de ceux qui l'ont demandé.
Je plusseoie…
RépondreSupprimerMoi itou.
SupprimerTout le monde d'accord ?
SupprimerZut alors.
Ben moi non. Le seul mariage valide aux yeux de la loi est le mariage civil. Ce mariage permet l'accès à la PMA. Il n'y a donc plus qu'un pas légal à faire pour que les couples homosexuels mariés puissent y prétendre.
RépondreSupprimerCette femme est catholique et elle pense au futur enfant que commandera tôt ou tard ce couple, elle pense à la vie de cet enfant, des choix qu'on ne lui laissera pas faire, du père qu'il n'aura pas, du modèle qui lui manquera. Cette femme dit non car elle voit le malheur à venir. Elle voit l'enfant artificiel. L'enfant acheté.
Depuis le début les catholiques le répètent : les homosexuels ne sont pas le problème, le problème c'est l'enfant.
Quyand on voit comment sont "élevés" aujourd'hui les enfants par la majorité des couples hétérosexuels, il paraît difficile qu'ils le soient plus mal par des couples homosexuels.
RépondreSupprimerEt pourquoi ne pas acheter des enfants ? Voir les travaux du professeur Bertrand Lemenicier sur le sujet.
Les enfants de nos jours ne sont pas seulement éduqués par deux parents mais aussi par tout un système scolaire et social qui entreprend tout pour détruire ce que certains parents peuvent entreprendre pour donner des bases saines à leurs enfants.
RépondreSupprimerC'est un combat permanent qui à la longue peut se révéler épuisant et sauf vivre en totale autarcie , on est obligé de limiter les dégâts de ce monde que l'on nous dit merveilleux.
Pour les enfants des couples hétérosexuels mal éduquées vous avez peut être mais ce n'est pas la peine de rajouter des fardeaux supplémentaires aux enfants.
Je suis le père de 4 enfants et je pense donc savoir de quoi il retourne de plus j'accumule les mauvais en étant un vieux con réactionnaire aux idées archaïques selon certains progressistes mais comme je les emmerde, je continue de dispenser mes mauvaises pensées à toute ma petite famille.
Persévérez, courageux Grandpas !
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