Un gros
vent de fureur, d'indignation, de colère et même de mécontentement et mauvaise
humeur a fait frémir le troupeau conservateur à la nouvelle que trois individus
condamnés à des peines de prison d'une durée de deux à trois mois n'avaient pu
être incarcérés, faute de place dans les geôles.
Et
aussitôt retentirent cris, demandes et supplications : " Il faut plus de
prisons! Plus de bagnes ! Plus de rangs de rame dans les galères !"
Pas une
voix ne s'éleva pour seulement noter que la véritable cause de la surpopulation carcérale (sic ) est la
multiplication insensée des crimes sans
victimes, dont chaque jour des lois
accroissent le nombre, crimes sans victimes qui concernent essentiellement
l'illégitime interdiction du légitime commerce de substances prohibées – prohibées pour des raisons
étrangères à l'humanité jusqu'à il y a environ cent ans.
Les
crimes sans victimes , invention abjecte d'une ignoble tyrannie, ne sont pas
aujourd'hui mon propos, et sur les
fondements moraux de ma position, je renvoie à L'éthique de la liberté, de Murray Rothbard, Défendre les indéfendables de Walter Block et l'indispensable, et
bref, Les vices ne sont pas des crimes
de mon maître Lysander Spooner, ouvrages publiés , pour leur traduction
française, aux éditions Les Belles Lettres ( www.lesbelleslettres.com , et qui se
trouvent aussi chez Amazon).
Mais la
prison ? Quand osera-t-on s'interroger sur la raison d'être de ce châtiment
dont la stupidité n'égale que l'inefficacité ?
En bonne justice, l'acte d'un authentique
criminel ( voleur, meurtrier, violeur etc. ) crée à sa victime (ou aux
ayant-droit de celle-ci) un droit proportionnel au dommage causé, et ce droit
s'exprime par une réparation dont la Justice doit ordonner l'éxécution.
En langage vulgaire, cela signifie que si
A.vole dix mille zlotys à B., A. acquiert le droit de faire travailler B. à son
profit dans des formes relevant de son seul plaisir jusqu' à ce qu'il soit
remboursé de ses dix mille zlotys , doublés ou triplés en indemnisation du dommage
moral subi.
Je
laisse à l'imagination du lecteur, ou de la lectrice, l'amusement de chiffrer ces
dommages, en compensation d'une gifle reçue, d'un égorgement, etc., et comme ce
n'est pas demain que sera créée une telle et véritable Justice... prenez votre
temps.
Je veux néanmoins insister sur cette réalité
: si un voleur doit aller extraire du charbon dans une mine insalubre afin de
gagner par ce travail de quoi rembourser sa victime, peut-être jugera-t-il que
le vol n'est pas une activité rentable,
et y renoncera-t-il.
Je note enfin qu'ici le châtiment,
quantifiable, est rigoureusement proportionné à l'acte criminel, ce qui n'est
pas le cas des surréalistes peines de prison.
Enfin,
comme un tel système serait fort déplaisant pour les malfaiteurs, je ne lui
donne aucune chance d'être adopté.
Bah non.
RépondreSupprimerhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Population_carc%C3%A9rale_en_France#cite_note-justice.gouv.fr-15
"Au 1er juillet 2012, d'après le Ministère de la Justice14, il y a :
57 408 places,
67 373 personnes écrouées détenues"
http://www.justice.gouv.fr/art_pix/chiffres_cles_2011.pdf
Page 5 : 14% de détenus condamnés pour trafic de stupéfiants.
Soit 9432 détenus.
Donc, même s'ils n'étaient pas en prison, il y aurait 67 373 - 9 432 = 57 941, c'est à dire plus que le nombre de places disponibles.
Alors même que les émeutiers de Trappes, les 3 relâchés de Chartres et tant d'autres n'y sont pas.
(Et l'intérêt de la prison, ce n'est pas la vengeance, c'est que les emmerdeurs ne sont plus dans les rues.)
Pendant deux mois ... quel soulagement !
SupprimerN'oublions pas que la prohibition est la source non seulement du trafic qui constitue 14% des détenus, mais aussi d'une bonne part de la criminalité (violences, meurtres, vols).
SupprimerCe qui frappe dans ces chiffres, c'est la proportion de "prévenus" qui sont détenus (c'est-à-dire dont la vie est probablement brisée) mais pas jugés.
les 3 relâchés de Dreux, pas de Chartres.
RépondreSupprimerNotez d'ailleurs que l'un deux :
http://www.lepoint.fr/societe/dreux-pourquoi-les-delinquants-ne-sont-pas-alles-en-prison-05-08-2013-1711596_23.php
est condamné pour "inexécution d'une peine de travail d'intérêt général (TIG)".
Autant vous dire que les mines de charbon, pour quelqu'un qui ne veut pas effacer son tag (ou tondre la pelouse de la municipalité, etc)...
C'est tout autre chose.
SupprimerIl n'y a pas de justice si celle-ci omet de faire éxécuter ses décisions , peu importe celles-ci
Oui mais ressortent avec une rage et une capacité de nuisance augmentées...
RépondreSupprimerEn revanche, Michel, votre idée est certes plaisante, mais dure à appliquer : quantifier certains actes, vous l'avez noté, n'est guère aisé.
C'est ce que les Francs avaient tenté de faire avec la "Loi Salique" au Haut Moyen-Âge.
SupprimerExemple:
TITRE II : DU VOL DES PORCS
Article 1
Quiconque sera convaincu d’avoir volé un cochon de lait, de la première ou seconde portée, sera condamné à payer 120 deniers, ou 3 sous d’or, sans préjudice de la valeur de l’animal volé, et des frais de poursuite.
Article 2
Si le cochon de lait est de la troisième portée, le voleur sera condamné à payer 600 deniers, ou 15 sous d’or, sans préjudice de la valeur de l’animal volé, et des frais de poursuite.
Etc...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerLa Loi des Ripuaires est beaucoup plus précise sur les compensations , et ces lois franques ne sont pas réellement ce que je préconise -- peut-être en reparlerai-je, textes à l'appui.
SupprimerVotre système irait bien en Iran et en Arabie saoudite.
Supprimer2000 ans de civilisation chez nous pour en revenir aux formes barbares que vous suggérez...
Merci, chère Blandine. Accordons-nous d'abord sur le principe,et voyons ensuite les modalitès.
SupprimerAnonyme Adolphe, je ne vois aucune civilisation "chez nous" aujourd'hui.
SupprimerQuant à ces "formes barbares", elles étaient chrétiennes.
@Adolphe
SupprimerParce que enfermer des gens dan des conditions d'hygienes déplorables, pour qu'ils jouent à la playstation c'est civilisé ?
Le crime doit etre réparé, le criminelle doit faire amende d'honorable et réparer son crime et enfin, la victime a droit à une réparation.
C'est ça la justice.
L
Imaginez un instant que votre enfant ado étudiant se fasse prendre et aille en prison pour cause de cannabis. Lorsque vous comprendrez l'énormité des conséquences sur sa vie (totalement disproportionnées puisqu'il n'y a pas de victime), vous changerez d'avis rapidement sur la pertinence de le prohibition et de la prison.
SupprimerJe ne comprend pas trop l'intérêt.
RépondreSupprimerIl faudra les surveiller, donc, s'il n'y a pas regroupement, il y aura une perte pour le contribuable bien plus forte qu'une prison pour surveiller les criminels individuellement.
Ou alors vous recréez des kapos avec ceux qui ont tenté une action contre l'état, avec récompense à la clé, mais cela oblige de toute façon à mettre en place un lieu de détention.
Par ailleurs, si ce sont les victimes qui décident, il suffit qu'ils tombent sur une personne "engagée" qui les relâche avant le remboursement et c'est reparti pour une nouvelle victime.
Je préfère des méthodes plus simples. Et si l'on parle de l'Ancien régime, le pilori, le "haut et court" et autres flagellations me semblent plus efficaces, car traumatisantes-sauf la pendaison, plus radicale.
Sinon, on revient au même point : Pour respecter l'individu en tant que personne sans faire perdre trop d'argent aux gens honnêtes, il ne reste que le regroupement des coupables en prison.
Et pour que celle-ci soit efficace-donc temps beaucoup plus long-, la récidive doit être remplacée par la réitération, avec cumul des crimes/peines et lois des 3 fois (je ne me souviens plus du nom exact), comme le font les Etats-unis.
Personnellement, je ne vois pas d'autre solution pouvant être mise en place, même si idéalement la votre est effectivement plus juste.
Ps : Même si je n'ai pas du vous le dire, votre blog est intéressant.
Cordialement,
Vryko.
(Désolé pour l'anonyme, mais je suis infichu de me servir correctement des profils).
Je suis d'accord pour dire que l'efficacité pour le contribuable est un critère important, mais alors - au risque de faire hurler - la solution consiste à privatiser tout le système (justice, police).
SupprimerDésolé d'être tatillon mais il me semble qu'il y est un problème entre A et b: " En langage vulgaire, cela signifie que si A.vole dix mille zlotys à B., A. acquiert le droit de faire travailler B. à son profit dans des formes relevant de son seul plaisir jusqu' à ce qu'il soit remboursé de ses dix mille zlotys , doublés ou triplés en indemnisation du dommage moral subi." car si je suis votre raisonnement A vole B et en plus B doit travailler pour A, c'est la double peine.
RépondreSupprimerPour votre exemple de remboursement, les chinois pratiquent ainsi avec leurs compatriotes quand ils les font venir en France, ils font travailler leurs invités-immigrants selon leur bon vouloir.
Question si le contrevenant est un enfant, que doit on faire?
Les marmots n'ayant aucun droit sont ils condamnables quand même?
Bonne journée.
Vivent les Chinois! et, oui, vous êtes très tatillon.
RépondreSupprimerEncore plus tatillon: pour 10 000, le pluriel de "złoty" est "złotych". Ou "złote" pour les nombres finissant par 2,3,4 (sauf 12,13,14). Ah, les joies de la déclinaison des adjectifs polonais! :)
SupprimerJe vous découvre et vous ajoute de suite dans mes liens !!
RépondreSupprimerBRAVO !!
Merci merci !
Supprimer