david in winter

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Editeur. Ecrivain. Dilettante

jeudi 24 octobre 2013

Sur la persécution de "Salon beige" et "Fdesouche"



   Le sort des dissidents est de recevoir des coups de bâton, qui leur sont administrés, le plus souvent, dans l'indifférence générale , ou plus exactement : l'assourdissant silence médiatique.
   Néanmoins, comme la répression ne parvient jamais à faire totalement taire les hommes ( et femmes) qui en sont l'objet, quelque rumeur d'une persécution arrive à se faire entendre ( à qui fait l'effort de vraiment tendre l'oreille) et, tiens..., voici que dans le pays de la "liberté" (depuis 1789 et le raccourcissement des opposants par le couperet de la guillotine), j'apprends que des êtres humains sont poursuivis en justice pour avoir écrit et publié quelques lignes qui dévient de la pensée orthodoxe.
     L'une de ces victimes est le rédacteur du "site" Salon beige, dont j'ai ainsi découvert l'existence.  Ce "site" est résolument chrétien – et même, pour ne rien cacher, catholique militant, ce qui est aujourd'hui d'une insolente audace --, prône la pratique de la prière pour abolir les maux, réels ou supposés, de ce monde, ne cache pas son aversion pour le Malin, et émet quelques critiques, en des termes qui naguère encore eussent paru d'une molle modération, envers les individus dont la conduite est ouvertement hostiles à sa foi.
    Je suis l'un de ces mécréants  -- partisan d'une radicale liberté sexuelle (et donc "homosexuelle"), contempteur de la prétendue morale chrétienne qui, à côté de lieux communs, énonce des interdits niant toute dignité, toute responsabilité à l'Homme, adversaire de l'absurdité de tout dogme révélé et de l'existence d'un dieu, nul doute que je sois pour M. Salon beige, s'il se trouvait qu'il me lût, un suppôt de Sodome et de Satan, eh bien, qu'il l'écrive ! qu'il ajoute quelques épithétes visant à nuire à mon honneur et à ma considération, et me voue aux flammes de l'enfer ! Si violents que puissent être ses propos, je ne m'en plaindrais pas, car au-dessus de toutes mes convictions est la conviction qu'une pensée , vraie ou fausse, "bonne" ou "mauvaise" est la propriété d'un être humain, et que cet être humain a, de cette propriété, le droit le plus absolu de faire ce qu'il lui plaît – à commencer par l'exprimer.
   Autre persécuté, le propriétaire (authentique ou présumé...) du "site" Fdesouche, sur qui les mises en examen pleuvent comme ministresse qui pisse.
   Objet étrange, le "site" Fdesouche ( pour Fariboles de souche ? ) ne publie que des extraits de presse qui, dans l'immense majorité des cas, relatent des faits-divers dans lesquels sont impliqués des individus d'origine étrangère et même, bien souvent, "non-européenne". Ainsi  y apprend-on que Mamadou a traversé hors des clous, pendant que Mohamed secouait à sa fenêtre son tapis de prières en couvrant de poussière les passants (vieux-gaulois) et que Fatima s'est engueulée au marché avec le poissonnier (breton). Pour le lecteur, il en résulte une impression  d'invasion par des éléments allogènes qui, dans leur totalité, n'ont d'activité que criminelle. Je ne nie pas – au contraire, je pense que cela n'est pas assez dit—que dans la vaste population immigrée ne se trouve une foule d'individus qui méritent plus d'être envoyés aux galères que de recevoir des allocations, mais de tels individus se trouvent également dans la population indigène et, pour connaître réellement (si l'on tient à opérer cette différenciation)  ce qui est le fait des membres d'un groupe ou de tel autre, il faudrait que Fdesouche fournît à ses lecteurs la totalité des faits-divers du jour, quels qu'en soient les protagonistes.
   Fdesouche est donc, par le tri auquel il se livre, d'une grande malhonnêté intellectuelle—mais si la malhonnêteté intellectuelle n'est pas une vertu, elle n'est pas non plus un crime, (cf. de nombreux ouvrages impunément publiés)  et c'est bien d'une persécution pour ses opinions que ce site est victime.
   Défendre la liberté d'expression, c'est défendre le droit, pour autrui, de dire des bêtises, de proférer des insanités (  sans ce droit, M. Président serait au bagne) , de clamer des horreurs—le droit pour autrui de dire ce que je déteste, ce qui me hérisse, ce qui même m'agresse.
   C'est aussi le droit de dire des vérités interdites.
   Mais nous vivons dans un pays où la "liberté d'expression" est octroyée sous réserve ,  sous réserve de ne rien dire qui égratigne l'idéologie imposée , rien qui démasque l'imposture des penseurs d'Etat, rien qui mette à nu la malfaisance des puissants.
   Et il importe peu que l'on approuve ou désapprouve les textes de Salon beige et Fdesouche, car si ici j'affirme mon soutien à ces "sites" , ce n'est pas pour ce qu'ils disent, mais pour ce qui leur est fait  -- cette persécution qui chaque jour s'étend et dont demain sera victime qui aujourd'hui veut l'ignorer.

12 commentaires:

  1. Bien dit.
    Et vous avez eu la gentillesse de ne pas nous ressortir la phrase de Voltaire, ce qui relève de l'exploit.

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    1. Mon cher Voltaire n'a jamais écrit cette trop fameuse phrase, qui est d'ailleurs contraire à ce qu'il pensait.
      Mieux, il s'est toujours donné beaucoup de mal pour faire persécuter ses adversaires...

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    2. C'est bien ce que j'avais cru comprendre, en effet !

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  2. C'est quasi parfait. Ceci étant je trouve votre " sous réserve " un brin candide dans la mesure où dès que l'on sort des clous de la bien pensance, ce n'est plus maintenant à de " la réserve " que nous nous exposons mais bien à la loi !

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    1. Ce "sous réserve" s'applique à la liberté , et une "liberté sous réserve" (d'une foule d'exceptions) est un leurre.

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  3. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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    1. Je n'ai absolument pas supprimé ce commentaire.
      Y aurait-il ici un robot-censeur qui épure à mon insu?

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    2. Si vous faites travailler votre imagination vous comprendrez...
      Je voulais simplement vous rappeler votre position à géométrie variable concernant la liberté d'expression. Sans plus.

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  4. Ma position sur le sujet est extrêmement claire et n'a jamais varié : la liberté d'expression est absolue, ou elle n'est pas.
    Mais de même que, éditeur, je refusais de mauvais livres, ici, j'ai un droit un absolu de refuser que soient publiés sur "mon blog" des "commentaires" contraires à mes convictions.
    La liberté d'expression ne signifie pas que l'on soit obligé de contribuer à la diffusion des propos que l'on désapprouve...

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  5. Mon Dieu !! (eh oui j'ai encore le droit).
    Vous êtes le rejeton de Thémis et de Pierre Dac !!

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  6. Si j'ai bien compris, vous désapprouvez que l'Etat nous octroye une liberté d'expression sous réserve mais vous faites la même chose sur votre blog ?
    Comme ce sont vos convictions qui vous y poussent, l'Etat ne devrait pas avoir de convictions. Sauf la conviction qu'il ne faut pas avoir de convictions.
    Je ne fais pas exprès, je suis un admirateur de Kurt Gödel.
    Vous allez objecter que l'Etat et les citoyens ne sont pas au même niveau et je répondrai par le paradoxe de Russell.
    Si mes connaissances sont à jour, c'est à ce moment que quelqu'un cite le baron Pierre de Coubertin pour siffler la fin de la récré...
    J'ai bon ?

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