david in winter

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Editeur. Ecrivain. Dilettante

samedi 1 mars 2014

Fornications présidentielles



   Le philanthropique hébergeur de ce blog fournit aimablement des statistiques de fréquentation, accessibles au seul auteur (ou auteuse) des billets offerts à la curiosité des promeneurs sur internet.
   Ces statistiques indiquent combien de fois ont été vus (et non nécessairement lus ) les billets publiés sur ledit blog.
   Pourquoi un promeneur se décide-t-il à voir un billet que, logiquement, il n'a pas encore lu et ignore  donc le contenu ?
   Deux cas se présentent.
   Ou, séduit dès la première publication par la plume alerte, incisive et pertinente du blogueur, ce touriste, que la magie du 2.0 transporte partout sans qu'il se déplace, regarde systématiquement toute nouvelle page du très-talentueux chroniqueur, dans cette hypothèse, on ne constaterait, d'un billet à l'autre, que de faibles variations des vus, dues, s'il y a diminution, à la lassitude ou au décés du lecteur, s'il y a augmentation, à un bouche à oreille favorable, à la diffusion dans les familles ou les cafés philosophiques d'un impératif catègorique exprimant la nécessité de suivre scrupuleusement  l'iconoclaste réactionnaire et de ne manquer aucun texte jailli de sa plume vigoureuse.
   Ou ce même promeneur, qui peut être une promeneuse, découvre sur un autre blog, dans la colonne nommée blogroll, le titre du billet du jour, il est séduit, clique, voit... , alors, la fréquentation se révèle être en dents de scie – elle est proportionnelle à l'attrait que le titre seul exerce, ou non, sur le public.
   Le présent blog se range dans le second cas , certains billets, par leur seul titre, attirent les foules, d'autres les font fuir, j'en ai tiré des conclusions.
   Ainsi, toute allusion à la vie sexuelle du Président est agréablement vendeuse, hélas, des fornications présidentielles, je dois avouer que j'ignore tout, je ne sais si cet homme a une virilité digne de celle de cet archevêque de Reims que, rapporte Tallemant des Réaux, l'on surnommait Treize pour le nombre de fois qu'en une nuit il honorait sa maîtresse, ou s'il fait flanelle, selon l'expression de Stendhal (relire Armance).
   Le racisme est également gage de succès, et il est dommage que n'ayant jamais été, ni n'étant, raciste, je rechigne à tenir sur ce sujet les propos défendus qui caressent dans le sens du poil les suppôts de la Bête immonde qui, ne les trouvant pas dans leur quotidien habituel, se précipitent en masse pour s'en délecter dans la clandestinité (surveillée par la NSA, la DST et les associatifs subventionnés) du net. Certes, je pourrais recopier quelques pages de l' Essai sur l'inégalité des races humaines du comte de Gobineau, je ne le ferai pas, dirai plus loin pourquoi.
   J'ai également fait de bonnes affaires grâce à M. Renaud Camus, je pense l'avoir défendu avec une ironie dont je me repens un peu, aussi, du poète égaré dans le réel, je me garderai désormais de commenter les mésaventures (sauf évènement considérable, tel que sa décapitation par les hordes remplaçantes).
  En revanche, tout titre annonçant un texte sérieux, et surtout laissant soupçonner qu'il sera ce jour question de littérature, provoque un rejet massif, on comprendra donc que je doive m'abstenir de citer, approuver ou désapprouver le comte de Gobineau, qui était un écrivain.
   Et je garderai pour moi ce que m'inspire ce livre dont je terminai hier la lecture, la biographie de Proust par M. Ghislain de Diesbach (Paris, 1988, 778 pages), enfin, si : c'est mieux que très bien.
   De ces constatations vais-je tirer une morale ?
   Je continuerai à écrire ce qu'il me chante mais, puisque l'on écrit, toujours, pour être lu, comme je vais soigner mes titres !

16 commentaires:

  1. Continuez à écrire sur ce blog, je vous en prie. Peu m'importent les titres

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    1. Comme c'est gentil !
      J'écrirai donc encore, charmant anonyme.

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  2. Tiens, c'est curieux, elle ne m'avait guère emballé, moi, cette biographie de Diesbach…

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    1. Je persiste et signe : ce livre est excellent, avec quelques réserves, que je vous exprimerai de vive voix.

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  3. Là, vous m'avez piégé ! Votre titre m'avait alléché : j'imaginais de croquignolesques révélations accompagnées de photos (voire de vidéos) salaces.
    Votre ruse, pour ce qui me concerne n'a pas servi à améliorer vos statistiques, vu que je vous lis systématiquement.

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  4. "Deux cas se présentent.". Non, plus. Il y a notamment les lecteurs qui utilisent des "agrégateurs de flux", comme moi (je ne suis comptabilité par blogger que lorsque je viens pour commenter mais je lis à peu près tout). Il y a les abonnements par mail et les réseaux sociaux. Les titres seront repris par les différents canaux et seront interprétés différemment par les gens. Quand je bloguais pour Le Lab d'Europe 1, ces braves gens m'avaient formé à proposer trois ou quatre titres, un pour Twitter, un pour le site du Lab, un pour le site d'Europe 1... (ils ont abandonné la formule au bout de trois mois, d'ailleurs...).

    Ainsi, le sujet du billet reste important parce que si vous faites des billets ratés, les gens ne vont pas vous voir. L'autre jour, j'ai fait un billet appelé "Tchoutchou" affichant la position des trains (vous l'avez commenté, Michel). Il n'a pas été beaucoup lu (à peu près la moitié des "vus" habituels) alors que je croyais mon titre bon car intrigant.

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    1. Ah ! Et j'oubliais : il ne faut pas non plus oublier les titres orientés pour Google. Pour que ce brave moteur de recherche trouve le billet et le présente correctement... Cherchez "bouton home de son iphone" : mon blog geek arrive premier après deux sites "commerciaux"... Bien repéré par Google et donnant "envie" de lire à celui qui recherche des informations sur ce bouton.

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    2. Mais si vous l'aviez titré "les érotiques positions de Tchou tchou ", quel succès!

      Et vous me suggérez, cher Nicolas, de nommer un billet "bouton home" ? Pourquoi pas "poisson soluble" ?

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  5. Je suis comme maitre Jacques : vous m'avez honteusement trompé. J'attendais du salace et du croustillant, du scooter au petit matin et du juligayé, bref des révélations de première importance qui auraient agréablement occupé mon week-end, et au lieu de cela...
    C'est très mal de votre part.
    Si, si.

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    1. Rabattez-vous sur Hot video, ou Télérama...

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    2. Je ne sais pas si conseiller la lecture de Télérama à un (jusqu'ici) honnête père de famille est vraiment judicieux.

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    3. Ça dépend, Aristide : le juligayé est il une posture de yoga ?

      Du karmasoutra ?

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  6. Troisième cas de figure (qui concerne surtout les jeunes générations, que vous et moi représentons): le promeneur se balladait sur Facebook, il y a vu le lien à votre billet du jour, il a cliqué, et... abracadabra.

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  7. Je vous lis tous les jours quel que soit le titre qui souvent déconcerte.

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