De même que, inlassablement et inéluctablement, le
jour succède à la nuit, le printemps à l'hiver et l'impôt à l'impôt, le flux et
reflux de l'actualité nous apporte chaque matin, telle la marée déposant sur le
sable mordoré varechs emmêlés, coquillages trépassés et souliers emplis de
préservatifs, une nouvelle affaire,
et même, à la pleine lune, de nouvelles
affaires.
Ces affaires proposées à nos regards, à nos
réflexions et notre curiosité ( et peut-être notre avidité) ne sont pas des
conseils en placements boursiers, tuyaux hippiques ou spéculations exotiques,
ce sont les fruits de l'activité d'employés de ministère nommés magistrats. La nature du raccourci
journalistique, et le sens même de l'expression, voudraient qu'à affaire fût accolé le nom du juge, ou de
la jugesse, en cause, ainsi nous devrions lire l'affaire Untel (si le fonctionnaire est mâle) , ou l'affaire Unetelle ( s'il s'agît d'une
femelle, ce qui est très fréquent). Il n'en est rien , et le patronyme apposé
au déshonorant affaire est celui de
la proie, non du chasseur (ou chasseresse).
Du lot
matinal, extrayons deux échantillons.
1.Un
ancien Président et son avocat ont été , des mois durant, placés sur écoutes par des magistrats et des policiers, en
violation de la loi garantissant la confidentialité des correspondances ou
conversations entre un avocat et son client;
2.Une
magistrate, qui avait publiquement clamé son hostilité à ce même ancien
Président en signant une pétition contre lui, a été chargée de conduire une
enquête contre ce même ancien Président, il est permis de craindre que cette
enquête soit plus à charge qu'à décharge.
Ces deux affaires (évidemment suivies du nom de
l'ancien Président...) ont, comme il se doit, déclenché de nombreux commentaires,
de politiciens, de journalistes et de commentateurs, s'interrogeant sur la légalité des actions menées par les gens
de justice.
Résumons
les réponses : ces actions furent illégales selon les partisans de l'ancien
Président, légales selon ses adversaires.
Ainsi
voyons-nous une question juridique, fondamentale pour la liberté des individus
puisqu'il s'agit de savoir si des magistrats peuvent faire n'importe quoi en
suivant leurs passions, ou s'il existe encore quelques textes protégeant de
leur arbitraire, tranchée en fonction
des affinités politiques de l'un ou de l'autre, et de la sympathie, ou de
l'antipathie, qu'inspire l'homme en cause.
Je n'ai jamais eu la moindre estime pour
l'ancien Président, et qu'il soit aujourd'hui victime de méthodes et d'individus
qu'il a laissé prospérer relève de cette poètique
justice qui est immanente..., mais il s'agit ici d'une question de droit, dont il faut décider sans aucune considération
de personne, avec des arguments juridiques froids, et qui ne soient pas biaisés,
comme je l'ai trop lu ce matin, par la volonté a priori de condamner ou
absoudre.
J'ai, en
l'occurrence, une conviction forte, et que j'estime fondée, l'exprimer me
vaudrait d'être traité calomnieusement de suppôt de l'ancien Président et donc
je me tairai, mais quand, sous un autre vent, les actuels détenteurs du pouvoir
se trouveront semblablement pris dans les rêts de juges devenus leurs ennemis, peut-être dirais-je ce qui distingue
une enquête légitime de la persécution tyrannique.
Pas mieux !
RépondreSupprimerBen ils sont pris dans les filets de la justice, Cahuzac, Guérini,...
RépondreSupprimerEt Calas, qui était innocent.
SupprimerC'est vrai.
SupprimerLa peur "d'être traité de " vous ferait donc taire... malgré vos convictions... Je tombe de ma chaise.
RépondreSupprimerJ'espère que vous ne souffrez pas de cette chute, dont est coupable mon ironie.
SupprimerAh qu'en termes galants ces choses là sont mises ! N'empêche que si vous comptez vous épargner ainsi l'opprobre de nos amis du camp du Bien, vous vous trompez: ils savent lire entre les lignes, certains même ne savent lire que là...
RépondreSupprimerC'est plutôt l'approbation des sectateurs de l'ancien P. que je crains...
Supprimer