--Eh bien,
me dit madame mon épouse après le dépouillement, vous allez pouvoir retourner à
vos obscures lectures.
Je n'avais pourtant jamais imaginé qu'une
victoire pût m'en détourner, pensai-je en regagnant mes tristes pénates sous
les lancers de tomates et les lazzis d'une populace ricaneuse, et.. la queue
basse ? Ceci est une autre histoire.
Un récit exact et détaillé de la bataille
électorale serait fastidieux, il suffit de savoir qu'au premier tour se
présentaient trois listes ( un tiers
des habitants étaient donc candidats...), la liste du maire sortant, celle de la première
adjointe et rivale, et la notre,
qui est bien connue.
Notons
qu'il se trouvait sur chacune de ces listes des conseillers sortants, que les électeurs pouvaient panacher, c'est-à-dire fabriquer leur
liste idéale, à condition qu'elle ne dépassât pas onze noms, (le nombre de sièges à pourvoir) et que sont élus les
candidats qui ont recueilli le plus de voix, sans considération des listes.
A l'issue du premier round, certains
candidats de la liste du maire se trouvèrent en tête (le maire lui-même étant dans les choux, selon l'expression
horticole d'un maraîcher voisin), les notres occupaient le milieu supérieur du
tableau, et la liste de la rivale fermait la marche.
Un rapide calcul nous montra qu'en
additionnant aux voix octroyées à nos candidats celles obtenues par les membres
de la rivale, le triomphe était facilement assuré. Réunions, marchandages,
accord... nous décidâmes de présenter pour le dimanche décisif une liste d'union composée de six candidats à nous (dont moi) et de cinq venus de
notre nouvelle alliée –ce qui devait nous donner la majorité au conseil, et
permettre à notre chef de file d'être élu
maire.
Satisfaits de cette combinaison
nécessairement gagnante, nous adressâmes à nos concitoyens une lettre (rédigée par
qui?) pour les prier de voter, en esprit de concorde, pour notre liste
complète, puis nous dormîmes tranquille, et rêvèrent de nous vautrer dans
les délices du pouvoir.
Adieu, veaux, vaches, cochons, couvée !,
m'exclamai-je lorque fut terminé le décompte des bulletins, nombreux car la
participation fut de 91% des inscrits, ce qui contredit les analyses des politologues mondains.
Un mauvais report de voix, le désir, pour
certains électeurs de sauver par un félon panachage quelques conseillers
sortants pris sur la liste du maire, peut-être un peu de méfiance envers la
littérature et son chantre..., bref, si huit candidats de notre liste d'union
furent élus, trois en furent expulsés pour faire place à nos adversaires – je
fus des exclus.
Pour le
reste, si le maire sortant est largement battu, notre candidat à l'édilité
suprême l'est également, distancé par la rivale que nous repêchâmes, et qui
était arrivée en dernière position au premier tour ...
Et donc,
oui, je retourne à mes lectures.
J'avais regardé les résultats. Soyez assuré de mon soutien dans cette épreuve. La lecture des deux ouvrages mentionnés hier saura, je n'en doute pas, vous faire retrouver une sérénité qui n'est, je l'espère, pas trop entamée.
RépondreSupprimerSursum corda!
SupprimerLes derniers seront un jour les premiers…
RépondreSupprimerOui oui, mais je me suis trouvé dans le milieu...
SupprimerJe suis sincèrement désolé de l'issue de ce scrutin. Ceci dit, vous semblez perdre avec dignité, ce qui ne fut pas le cas des socialistes palaisiens.
RépondreSupprimerJe suis navré de ce revers, mais je pense que vous vous en consolerez sans trop de peine.
RépondreSupprimerJe découvre tardivement cette candidature....inattendue pour moi! et en même temps cet échec. Vous voilà en tout cas dégagé de bien des corvées. Ce n'est pas mon cas, car notre liste, dans mon village des Ardennes, a vu 9 des siens élus sur 11, dont moi. J'ai passé ces deux week-end de campagne, en dehors des tenues de bureau, à lire avec délices le livre de Didier Goux. Il y a un ton Belles Lettres Philippe Muray, Michel Desgranges, Didier Goux.
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