Rien
n'arrive sans raison ( il n'est pas d'effet sans cause... ) et les pittoresques
absurdités qui naissent à chaque instant, modelant les rapports entre êtres
humains ( je n'ose écrire que cela constitue encore une société ) sourdent très logiquement de l'absence de sens qui règne désormais dans les institutions, les
pratiques qu'entraînent celles-ci, et les raisonnements (pour être indulgents)
de la masse des citoyens.
Que soient
désormais interdites les encres de couleur qui permettent aux tatoueurs de réaliser sur la
peau de leurs clients de superbes figures fortement bariolées, prohibition née
du mortifère principe de précaution,
ne surprend pas – l'obligation de se cantonner au noir pour orner son propre
corps est conforme à la pimpante esthètique du totalitarisme bienveillant.
Plus amusant, mais également prévisible, est
la décision d'un juge d'obliger un directeur de prison, sous peine de
désagréments pénaux, à servir des repas halal
aux détenus adeptes de la religion mahométane.
Dans ses
considérants , ce magistrat invoque la laïcité
inscrite dans la constitution, de
modernes déclarations de Droits, les gènes de la république etc., laïcité qui
entraîne, pour tout être humain, le libre exercice de sa religion.
Très bien ,
mais en quoi ce libre exercice entraîne-t-il une obligation faite à autrui de satisfaire aux
desiderata des fidèles de telle ou telle superstition ?
Le libre
exercice signifie que l'on ne peut empêcher un homme ( ou même une femme ) de
croire à une religion et d'en suivre les commandements, si étranges
puissent-ils paraître , mais non, il faut le redire, de fournir à ces croyants
les moyens de pratiquer leur culte, moyens qui peuvent et doivent être à leur
seule charge.
Si demain,
un individu prophète d'une nouvelle croyance prétend avoir reçu de son Dieu,
qui lui parle d'Alpha du Centaure, l'ordre de faire construire une immense
basilique, devra-t-on la faire édifier, au
nom de la laïcité, aux frais de ceux qui rient de ce Dieu ?
Si un individu,
prisonnier condamné, affirme que sa religion exige qu'il ne soit pas enfermé,
va-t-on le libérer au nom de la laïcité
?
Et aux
suppôts des mahométans incarcérés, osera-t-on rappeler que si ces vdorateurs d'Allah se trouvent
dans une situation qui les prive de nourriture rituelle , c'est uniquement de
leur faute, et qu'ils auraient pu penser ( et assumer) cet éventuel souci avant
de commettre les délits qui les ont envoyés dans une geôle ?
Une vieille
règle de droit stipulait nemo auditur
turpitudinem suam, comme tout ce qui a du sens cette règle est tombée dans
les oubliettes de la post-modernité , il est donc logique qu'aujourd'hui la turpitude d'un individu lui ouvre des droits, au lieu de l'exclure
de la société.
Tout aussi
logiquement, des édiles viennent d'interdire l'utilisation dans les lieux dits
publics de la cigarette électronique, proscrite , puisqu'elle ne contient pas de tabac, au nom de la guerre contre le
tabac.
Amusez-vous à raisonner à l'inverse de ce que commande la plus assurée
logique ( et le sens commun) , et vous pourrez prévoir à coup sûr ce qui
arrivera demain.
Je suis obligé de vous contredire sur un point, lorsque vous dites : "Le libre exercice signifie que l'on ne peut empêcher un homme ( ou même une femme ) de croire à une religion et d'en suivre les commandements"
RépondreSupprimerVous êtes libre de croire à ce que vous voulez, en revanche vous n'êtes évidemment pas libre d'agir comme vous le voulez, y compris pour suivre les prescriptions de votre religion.
Tout dépend de ces prescriptions.
Sinon je suis évidemment d'accord avec vous, et d'autant plus que j'avais écris des choses semblables il y a quelques années sur mon blog (comme le temps passe...).
Merci pour votre commentaire.
SupprimerIl est évident que le "droit de suivre les préceptes" implique que ces préceptes ne doivent pas comporter d'agression envers autrui , car il ne peut y avoir de "droit à l'agression" (cela viendra peut-être dans la loi, et sera un faux droit), mais je ne peux répéter cela dans chaque billet...
Interdire les couleurs pour les tatouages, mais dieu qu ils sont cons nos précautionneux !
RépondreSupprimerVa dire à un polynésien de Mooréa ou de Toulouse, citoyen français, de ne plus se " colorer" ! Il en rigole encore.