Une petite
ville de Provence, un matin de marché.
Sur les
étals des commerçants, des viandes, des boissons, de l'habillement.
Un groupe
de jeunes se détachent des chalands,
s'approchent qui du charcutier, qui de l'épicier ou du marchand de fringues.
Ils ont
une demande à exprimer, sur ce ton
poli et ferme qui implique, en cas de refus, un puissant sinon... , ils souhaitent – et l'on sent que ce souhait est une
volonté capable de se donner les moyens de s'imposer – que ces commerçants,
relate Le Midi libre, gazette locale,
"cessent de vendre des alcools, de
la viande de porc et des vêtements féminins".
Ils ne sont
pas méchants, au contraire, ils sont des hommes pieux, d'excellents salafistes, et c'est la seule pureté de leur foi qui les pousse à si aimablement demander que soit respectée sur la terre de Frédéric Mistral et du
roi René la Loi du Prophète.
Il y a, dans
cette demande, une insistance , accompagnée de regards et
de gestes..., qui conduit les commerçants à y voir une menace, et aller s'en plaindre aux autorités.
Par un
effet du hasard, ou de l'oisiveté, cette plainte parvint aux oreilles d'un
employé du ministre de l'Intérieur, un M. Préfet, qui décida aussitôt d'agir ,
en faisant cette déclaration, que relate également Le Midi libre :
"Si
les faits sont exacts, il ne faudra
pas laisser ces jeunes dans l'abandon
[ mes italiques] ."
Phrase
admirable, dont la modernité de la forme exprime si parfaitement la vertu du
fond !
Venue du
jargon psy, la tournure dans le est
un plaisant idiotisme de la novlangue, qui permet à nos contemporains d'être
tour à tour dans l'émotion, dans le chagrin, dans la haine, parfois, mais avec repentance, dans le déni , etc.
Quant au
fond, il traduit à merveille les valeurs
républicaines désormais triomphantes dont le grand acquis consiste à privilégier
les agresseurs ( je précise : les agresseurs appartenant à certains groupes de
population ), à leur manifester bienveillance, compassion et mansuétude, quant
aux victimes, si elles se défendent physiquement, c'est la prison, si elles
ripostent aux menaces par quelque remarque désobligeante
, c'est l'inculpation pour incitation
à la haine raciale qui les livrera à la vindicte d'un quelconque juge
rouge, et le plus souvent, elles doivent se résigner à ce que leurs justes
plaintes soient ignorées.
Une fois
terminée l'enquête destinée à établir la réalité des faits, et cette réalité
attestée, nul doute que les vaillants salafistes ne languiront plus dans l'abandon, mais retourneront au marché accompagnés d'un
escadron de CRS, pour leur sécurité, et de l'habituel assortiment d'assistantes
sociales et associatifs subventionnés, qui expliqueront aux commerçants sommés
de retirer de la vente alcool, porc et
vêtements féminins qu'ils doivent se soumettre pour satisfaire aux charmes
démocratiques du vivre ensemble.
Je propose que l'on attrape ces pieux religieux et que l'on confectionne un bel habit en peau de porc pour leur dernière demeure, certes le paradis d'Allah leurs sera interdit mais cela fera du repos aux gentes houris qui peuplent le paradis de ces pieux croyants.
RépondreSupprimerCes jeunes doivent exprimer une grogne, je ne vois que ça.
RépondreSupprimerMerde: j'ai oublié de mettre "jeunes" en italiques.
RépondreSupprimerCe M. Préfet est un total abruti.
RépondreSupprimer... mais républicain.
SupprimerJe veux croire à la rouerie des élus et de nos hauts fonctionnaires qui, en cette période stigmatiseuse, adoptent le langage courant sans rien perdre des objectifs.
SupprimerEn l’occurrence, faire respecter le fameux ordre républicain.
Enfin j’espère.
Être dans le.....
RépondreSupprimerOn peut tout mettre avec ce"dans le"......
J'en connais un, qui chapeaute probablement le préfet et qui est dans le...... pétrin !
Quel est donc ce machisme dans l' expression? A ce titre est parfaitement utilisable la locution "dans la" ! Exemple: le patron du préfet est dans la m......ouise.
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