Byzantium est le nouveau film ( Irlande, 2013 ) de Neil Jordan, réalisateur des excellents Interview
with the vampire et The company of wolves, sans oublier le
surprenant ( la surprise relève du genre
) The crying game; Byzantium pourrait recevoir un
satisfecit des fliquettes du CSA car non seulement l'on y voit des femmes , mais ces femmes , au nombre de deux, sont les personnages principaux. De surcroît, et joie !, elles appartiennent à
une minorité : elles sont des vampires. Certes, apparaissent aussi des
hommes, mais l'un d'eux, et le plus
sympathique, est un jeune leucémique ,
dont l'aspect souffreteux permet de pardonner la masculinité. Ces
femmes-vampires ressentent de leur état une sorte de mal-aise, qui les inscrit dans une post-modernité bienvenue, et elles
sont mère et fille, d'où une sorte de conflit touchant à la révolte , la
progéniture cherchant à se libérer de l'emprise de sa génitrice, exprimant
ainsi une thématique, peut-être même une problématique, fort prisées des
lectrices de Elle et autres titres de
la presse du cœur.
A regarder Byzantium, je n'y ai perçu nul féminisme, nulle
soumission aux diktats de Big Sister, j'ai remarqué un scénario, dont l'auteur
est une dame, bien construit, et dont les personnages présentent tel ou tel
caractère parce que cela est nécessaire à l'histoire qu'il déroule, et même, si
je n'avais été éveillé il y a peu aux stupidités dictatoriales des nénettes du
CSA, je n'aurais jamais pensé ce film en termes d'homme et de femme, etc. Pour
le reste, pour ce qu'une bonne histoire ne se construit pas sur des a-priori
idéologiques, j'en ai assez dit dans un précédent billet.
Et, au fait,
le film ? Bon, pas bon ? D'un rythme austére, volontairement languissant, il
entre dans ce genre distingué , fort prisé des jurés de festivaux, que l'on nomme "bien, mais ennuyeux", et quelques séquences superbes permettent
d'empêcher la somnolence du spectateur de se transformer en véritable sommeil.
Que vis-je
d'autre cette semaine ? En vrac, Drug war
(Hong-Kong, 2013 ) , du génie Johnny To , qui n'est pas ici à la hauteur de
son génie, 2 guns ( USA, 2013) de
Baltasar Kormakur, film d'action d'une réjouissante décontraction, que je recommande chaudement, puis deux films que je n'avais pas envie de regarder, qui ont
longtemps traîné sous une pile car la niaiserie intrinsèque des trucs de superhéros me désole, et qui furent deux
bonnes surprises : Iron Man 3 (USA,
2013) de Shane Black et, un cran
au-dessus, Man of steel ( USA. 2013)
de Zack Snyder qui, sans égaler le Superman
original de Richard Donner , est intelligemment spectaculaire.
J'allais
oublier... La naïveté assumée de Policegiri
(Inde, 2013) de K.S. Ravikumar avec un Sanjay Dutt un peu fatigué en fait un
plaisant divertissement mais loin de valoir D-Day
( Inde, 2013 ) de Nikhil Advani ( Rishi Kapoor, l'un des plus grands acteurs
indiens et fils de l'immense Raj, y est
parfait, comme le sont Irrfan Khan et Arjun Rampal), qui est le plus efficace
thriller vu depuis bien longtemps.
C'était la
minute culturelle, et même multiculturelle.
J'avais été fort agréablement surpris par le premier Iron man. Il m'avait semblé que la présence de Robert Downey jr y était pour beaucoup.
RépondreSupprimerQuant à Snyder, je crois me souvenir que c'est lui qui a signé un remake très honorable du deuxième film de zombis de Romero – celui qui se passe dans un centre commercial.
Pour les films indiens, je m'en remets totalement à votre jugement…
Votre ciné-rama brille par son éclectisme -et devrait donner du fil à retordre aux chantres de la diversité et du Vivrensemble® : mais comment un nauséabond, de quel droit peut-il s'intéresser à cela ?
RépondreSupprimerJe commencerai donc par D-Day
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