Un examen
attentif de l'activité du Président, actuellement occupé à distribuer Jerusalem
aux quatre vents tout en souffletant l'hydre raciste, semble montrer que ce
vaillant chef d'Etat a totalement oublié sa promise – la plantureuse Leonarda.
Pendant que
la pauvre créature pleure sur ses rêves évanouis d'étreintes élyséennes, un
moraliste ne manquerait pas d'épiloguer sur la roche Tarpéienne et la fragilité
de la gloire, et peut-être même sur l'ingratitude des grands, pour moi, j'ai eu
la bonne fortune de tomber sur une étude publiée
ce matin par une organisation onusienne
qui m'a toujours paru plus que suspecte et nommée unicef.
Publiée...,
plus exactement à peu près publiée, car sur le site de ce repaire de
fonctionnaires internationaux n'apparaît que le résumé de ladite étude , et lorsque l'on clique pour accéder au rapport complet apparaît une page s'exclamant joyeusement : "Oups !
La page que vous demandez n'existe plus" .
Ce résumé,
dont nous nous résignerons à nous contenter, est assez long et fort jargonnant,
donc d'une lecture pénible, et nous
apprend que " un enfant sur cinq [en fait, il ne s'agit , comme précisé
plus loin, que d'un moins chic 17% ] est
en situation d'intégration sociale précaire", que "17% sont en
situation de profond mal-être social" et que " 7% sont pris dans un
processus de disqualification sociale
".
Ces
situations et processus sont déterminés par les réponses à un certain nombre de
questions, dont la formulation, naviguant le plus souvent entre à-peu près et
approximations, se voudrait toute
scientifique , et dont l'addition fait basculer l'enfant-sondé dans telle
ou telle case; quant à ce qu'elles expriment, l'abstraction de leurs énoncés élimine gaiement toute possibilité
d'une appréciation concréte , mais on devine que les mots en ont été choisis
pour provoquer une émotion, un trouble, peut-être même une indignation, car la
vision d'un attendrissant bambin broyé dans un "processus de
disqualification sociale", cela
interpelle – et fait ouvrir les porte-monnaie.
Cela permet
aussi de nourrir les medias de communiqués satisfaits ( pour le caractère
pionnier de l'étude ) et pleurnichards (
pour les appels à agir ) , offrant
prêts à l'emploi des accroches de Une ( et effectivement, cette précarité, ce mal-être, cette disqualification
ont apparu en première page des
gazettes ce matin), des thèmes de discours pour les politiciens et de
lamentations pour les associatifs au cœur perpétuellement saignant.
L'insolent
qui aurait la curiosité de lire plus avant l'étude découvrirait que,
globalement, plus d'un enfant sur dix est satisfait de son sort, et même plutôt
content, même si quelques défavorisés ne possèdent pas encore de smartphone ou
sont, à l'école, ennuyés (?) par des
camarades insensibles, mais satisfaction et contentement ne sont pas vendeurs, et sont très justement
relégués en queue de chapitre.
Une problèmatique plus vaste, et
certainement essentielle, effleure les droits
de l'enfant , qu'exprime catégoriquement une charte dont le survol prouve
une nouvelle fois que, selon le mot de Schiller, les Dieux eux-mêmes ne peuvent rien contre la bêtise , charte
mêlant les fameux et criminels droits à aux
pétitions de principe les plus farfelues et malintentionnées, oubliant qu'un
enfant, mineur par excellence, n'a et ne peut avoir de droits qu'il serait incapable
d'exercer ( en attendant, bien sûr, que
de nouvelles lois permettent à des marmots de traîner en justice des parents
coupables de les avoir obligés à faire leur devoir, ou même, horreur !, à être
polis).
La grande
vertu de cette étude , dirigée et commentée par un sociologue et une dame psy,
tous deux bien en cour, est de fournir à peu de frais un nouveau volume au
vaste sottisier de notre temps.
Et...
Leonarda ?
Comme le
Président, je l'avais oubiée, pourtant, elle est par son âge, selon les
critères de l'unicef, une enfant , mais des droits qu'elle possède
à ce titre, je ne la vois aujourd'hui bénéficier, nolens volens, que du droit à l'oubli.
Bonjour Michel, c'et Nicolas Bonnal, je ne peux plus vous joindre sur Yahoo. je lis votre blog depuis quelque temps et j'aimerais bien reprendre contact. nbionnal@yahoo.es. J'ignore l'actu française ce qui est le meilleur moyen de ne plus s'énerver. Il ne fallait pas acheter du General Motors sinon en 2001, mais du Renault en 2009... Sinon pour Léon Bloy le lecteur a raison : archive.org. A bientôt de vous lire !
RépondreSupprimeret que " 7% sont pris dans un processus de disqualification sociale ".
RépondreSupprimerÇa n'est en aucun cas le cas de Léonarda.
Il se dit même qu'on l'aurait vue pas plus tard que ce soir vendant des saucisses à l'entrée 8 du Stade de France.
Où les gens qui jouaient pour nous ont gagné le droit d'aller faire grève à Rio.