david in winter

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Editeur. Ecrivain. Dilettante

lundi 30 septembre 2013

L'avenir de la grogne



    Les Français grognent.
    De ces grognements , j'exclus l'affaire du mariage sodomite, et des manifestations qu'elle a provoquées, et qui sont, tant cette originale union que son opposition, d'une nature différente des faits que je veux évoquer.
   D 'abord, nous avons vu l'extraordinaire ampleur du soutien spontanément apporté au bijoutier de Nice, ce courageux M. Turk, persécuté par les magistrats du pouvoir, la révélation médiatique de l'identité du bourreau de la petite Fiona,  puis l'ouverture dominicale, malgrè la loi, de magasins de bricolage, enfin, un amusant procès dont les vedettes sont des romanichels.
  Que signifient ces faits ?
  Dans le cas de M. Turk, un million six cent mille citoyens se sont élevés contre une décision de justice  -- la garde-à-vue puis l'inculpation de l'agressé -- , contestant ainsi un acte légal du pouvoir.
  Pour le meurtre de la fillette, nous étions habitués à ce que les medias  gardassent le silence sur l'origine et les croyances de certains criminels, ici, nous avons lu le nom, nous avons appris la religion  -- ce qui, d'ailleurs, n'a nulle pertinence , la brute naissant de tous peuples et toutes croyances – je veux seulement remarquer que les gens de medias semblent avoir senti que le "peuple" souhaitait qu'il fût dit ce qu'ils étaient accoutumés de taire.
   Quant aux échoppes pour bricoleurs, l'élèment remarquable est que des dirigeants d'une grande entreprise – gens qui, sauf exception, ne parviennent à leur place qu'en raison de la souplesse révérencieuse de leur caractère et de leur prosternation envers les pouvoirs politiques et syndicaux – ont ouvertement décidé de se mettre hors-la-loi, loi certes scandaleuse, liberticide, injuste etc. , mais loi en vigueur, loi dont l'infraction entraîne nécessairement condamnation, ces dirigeants se sont donc rebellés, et ils ne l'ont fait, rompant ainsi avec leurs serviles routines, que parce qu'ils ont vu, ou cru voir, que l'opinion publique les soutenait.
   Enfin, sont aujourd'hui jugés vingt-sept romanichels coupables d'envoyer leurs enfants commettre des cambriolages.  Ce qui est ici nouveau n'est pas que des romanichels cambriolent, ni qu'ils soient arrêtés, ni même, bien que plus rare, qu'ils soient jugés, mais que les medias se fassent l'écho du procés, précisant, avec ensemble, et dans leur langage au code de plus en plus transparent, que "les accusés sont tous des Roms".
   Les Français ( et les Françaises, et peut-être même, elles, en majorité ) ont donc grogné, grogné contre le traitement en coupables des victimes, contre les atteintes à la liberté du travail, contre les privilèges accordées aux maraudeurs nomades ou contre certains silences médiatiques  -- et cette grogne a été perçue, et l'attitude des faiseurs d'opinion commence (semble commencer...) à se modifier.
   Les détenteurs du pouvoir, eux, paraissent décidés à faire comme si ils avaient entendu, et vont donc faire comme si ils agissaient, en modifiant tangentiellement une loi, en annonçant des mesures destinées à n'avoir nul effet et, bien sûr, en discourant à la télévision.
   Le peuple sera-t-il dupe comme d'habitude ?
  Ou sa grogne deviendra-t-elle révolte ?
  Ce matin, un buraliste marseillais qui a tiré sur le malfaiteur qui l'avait agressé et blessé a été placé en garde-à-vue.
   Nous observerons les réactions.

dimanche 29 septembre 2013

Langue et bas-peuple



  Quelle étrange idée que se plaindre, comme le font trop d'honnêtes gens, de cette langue abominable qui inonde sites , blogs et autre réseaux sociaux !
   Et quel oubli de l'identité de ces hommes et femmes qui, joyeusement, rédigent message après message en étalant une absence de pensée égale à leur ignorance de toute syntaxe !
   Ces hommes et ces femmes forment la masse de l'humanité, cette masse d'êtres humains qui, il y a encore cent cinquante ans , ne savaient ni lire ni écrire, et dont le langage , lorsqu'ils parlaient, n'éblouissait pas par la richesse de son vocabulaire, même si quelques tournures hésitantes charmaient par leur pittoresque.
  Certes , il y eut un temps où une armée militante d'instituteurs  s'efforça  d'enseigner à tout le peuple, même le plus bas, l'art de tracer à la plume Sergent major des lettres avec pleins et déliés, les succés furent divers.
  Je me souviens de cette carte de vacances reçue d'un garçon de vingt ans, m'assurant de ce que je crus deviner être des sentiments respectueux, et signée d'une croix, derrière laquelle je hasaedais un nom, celui du fils du concierge de l'usine; je montrai la carte à cet homme, qui confirma  -- "c'est bien d'mon garçon" – et ajouta:
  -- L'est allé à l'école jusqu'à seize ans, mais il a jamais été bin doué pour apprendre...
  Aujourd'hui, ce sympathique prolétaire s'exprimerait sur Fbook ( et sans doute pas pour manifester du respect à son patron ), là où les analphabètes  , sans avoir conscience d'écrire (ainsi  toute critique sur la forme des phrases qu'ils adressent à l'éther et quelques amis virtuels est dépourvue de toute pertinence) , tracent des signes qu'ils croient être des phrases.
  Jadis donc, le bas peuple ne lisait ni n'écrivait – mais, de ce bas peuple, des individus doués parvenaient, par leurs efforts et leur esprit, à s'extraire , il faut, pour en voir un exemple admirable, lire les Mémoires de Jean-François Marmontel qui, fils d'un pauvre cordonnier auvergnat, devint l'ami de Voltaire, l'un des auteurs les plus lus et estimés de son temps, et l'un des quarante de l'Académie.
  Désormais, il n'y a plus de bas peuple – tout est classe moyenne, par le niveau de vie, par l'abandon de la terre et de l'usine pour le bureau, par un sentiment de sa place qui doit au nivellement plus qu'à une véritable élévation – et cette masse imbécile s'exprime, à ce qu'elle croit .
  Laissons-lui en l'illusion, et regardons au-dessus de nous, là où je trouve des femmes et des hommes qui maîtrisent notre langue et connaissent l'art essentiel du mot juste, et qui suffisent à mon bonheur.

samedi 28 septembre 2013

Belle et ingénieuse invention fiscale



   Du cerveau malicieux de parasites socialistes, également nommés fonctionnaires, vient de naître un projet dont le génie créatif mérite les plus vifs éloges, et dont l'exposé demande une certaine attention, car la chose peut dérouter les logiciens fidèles aux principes d'Aristote.
    Après avoir constaté qu'un individu propriétaire du logement qu'il occupe ne paye comme impôts que la taxe foncière, la taxe d'habitation et, si cette demeure se trouve dans le centre d'une grande ville, le racket sur le patrimoine dit "ISF", plus un assortiment de taxes parafiscales variant selon le lieu de sa résidence,  lesdits parasites ont jugé qu'il y avait là une injustice inégalitaire et pas solidaire, et ont décidé de proposer un nouvel et bel impôt sur... le loyer que rapporterait ( il faut souligner le conditionnel ) ce logement si son propriétaire le louait au lieu de l'occuper.
  Ici, je dois avouer qu'un détail m'échappe, tant les plus sophistiqués fruits de l'esprit législateur peuvent parfois sacrifier la clartè à l'originalité, -- s'agît-il du loyer qu'aurait dépensé ce propriétaire si, au lieu d'avoir acheté son logement il le louait ( là, c'est lui qui payerait ) à un bailleur ? Ou bien, si ce propriétaire avait choisi de dormir sous les ponts plutôt que sous son propre toit, est-ce le loyer qu'il percevrait en louant ce bien à un tiers (ici, c'est ce propriétaire qui encaisserait) ?
   La distinction importe peu car, dans les deux cas, il s'agît d'un loyer virtuel , d'une somme d'argent qui n'existe pas, qui n'a aucunement enrichi qui que ce fût,  mais admirons le miracle : de ce néant, nos socialistes s'apprêtent à extraire des sous bien concrets, à destination de leurs poches de fonctionnaires  et de celles de leur mendigote clientèle.
  Mais pourquoi s'arrêter là ?
  Regardons un monsieur qui a acheté une automobile. Au lieu d'acheter, il aurait pu louer  -- et voilà un nouveau loyer virtuel  qui appelle l'impôt concret.
  Un autre individu possède une belle bibliothèque – mais des livres ne peuvent-ils se louer à un établissement de prêt payant ? Et hop ! un impôt de plus !
  Mieux encore – une dame fait du lèche-vitrines, une robe lui plaît, elle hésite... ne l'achète pas... vite, imposons-là sur la somme qu'elle aurait pu dépenser ( et dont, selon la logique socialiste, elle s'est enrichie par le raisonnement suivant : avant de ne pas acheter la robe, elle avait cent sous dans son porte-monnaie, qui est le prix de la robe, en n'achetant pas celle-ci, elle n'a pas dépensé ces cent sous , a ainsi économisé cent sous , ce qui fait qu'elle a à présent deux cents sous—taxables--  dans son porte-monnaie) !
  Nous ne nous extasierons jamais assez sur cette invention fiscale dont la nature même n'impose nulle limite à son extension – et bientôt sans doute, les salariés se verront taxés sur l'augmentation qu'ils auraient pu obtenir, les entrepreneurs sur les bénéfices qu'ils auraient pu réaliser, et les retraités-du-privé  sur la pension qu'ils auraient pu toucher s'ils avaient choisi la fonction publique ...

vendredi 27 septembre 2013

Immigration :pour en finir



  De quoi,  avec une obstinée et très-répétitive constance, bruissent les medias qui nous disent le train du monde ?
  De quelques faits divers, plus ou moins pittoresques , plus ou moins sanglants, mais que l'on soupçonne toujours d'être scandaleux, d'épluchures politiciennes, dérisoires règlements de comptes entre oligarques avides de pouvoir..., tout cela, broutilles à côté du seul sujet qui à chaque moment de chaque jour s'impose en vedette : l'immigration ( avec son sous-produit : les immigrés ) , accompagnée, en vedette américaine, de son corollaire , le racisme ( avec son sous-produit : l'antiracisme, cette merveilleuse machine à attraper des subventions ).
  Racisme ? Littré ignore le mot, car jusqu'à la fin du XIXème siècle il n'existait nulle chose qui en nécessitât l'invention, ce mot, je le vois apparaître dans le grand Larousse de 1937, avec cette brève, et exacte, définition : "parti, doctrine des racistes", et je regarde autour de moi, et ce parti, cette doctrine qui, pour le malheur des hommes, existaient en 1937, aujourd'hui, je ne les vois plus, non, nulle part en ce pays de France, je ne trouve de parti dont la doctrine soit, écrite noir sur blanc, fièrement proclamée, le racisme.
  Ne nous y attardons donc point.
  Mais l'immigration... chaque jour il est désormais affirmé, et enfoncé au forceps dans les manuels scolaires, que "la France s'est construite par des couches successives d'immigration" ou que "la France a toujours été terre d'immigration".
  Retour en arrière.
  Lorsque César envahit la Gaule, qu'y trouve-t-il ? Des tribus gauloises, et uniformément gauloises. Autrement dit : la Gaule, vers 50 av. J.C., était peuplée de Gaulois, et seulement de Gaulois ( à l'exception de quelques Phéniciens et Juifs à Massilia/Marseille, peut-être aussi dans les environs, et en nombre peu significatif).
  Après la conquête vinrent sans doute s'établir en Gaule quelques Romains (des Latins), très peu, l'essentiel de l'administration de la Gaule romaine étant confiée à des Gaulois.
  Sautons quelques siècles, et voici les invasions germaines. Invasion, mot contestable, car beaucoup de ces Germains ne firent que passer , comme les Wisigoths allant en Espagne, d'autres s'établir comme colons, se mélangeant rapidement aux populations indigénes, puis arrivèrent les Francs – et nous ne savons s'ils étaient vingt mille ou cent mille...—qui, une fois que Clovis fût roi et, par son baptême, roi d'un royaume chrétien, firent de la Gaule la France.
  Sautons encore quelques siècles dépourvus d'immigration, nous voici au VIIIème où nous rencontrons ( les armes brandies) les Sarrasins, qui arrivent jusqu'à Poitiers. Ces Sarrasins étaient musulmans, mais bien malin qui pourrait dire quels peuples formaient leurs troupes – sans doute une poignée d'Arabes, plus certainement des Berbères, et tous les individus que ramassent les chefs de guerre, Ibères ou Goths plus ou moins hâtivement convertis. Après la victoire de Charles Martel, on trouve encore des Sarrasins établis, ou faisant des incursions, dans les territoires limitrophes des Pyrénées, petites troupes qui ont pu faire souche, on non.
  Ensuite? Ensuite rien.
   Mais au XVIème siècle voici qu'arrive un immigré : Léonard de Vinci, appelé par François Ier et, soyons exhaustif, quelques banquiers lombards ou marchands florentins.
   Au siècle suivant, autres immigrants : Mazarini, futur cardinal Mazarin, Lulli (Lully ) , les Broglio ( futurs ducs de Broglie ) et quelques autres artistes ou savants qui, indiscutablement, enrichirent la France de leur génie, mais ne sont pas une foule.
   Des individus, des individus de mérite, mais isolés, ce sont là, pendant plus de dix siècles, toutes les couches d'immigration qui ont fait la France.
   A partir de la fin du XIXème siècle – alors que la France était déjà faite  depuis plusieurs siècles et entrait dans un déclin qui se poursuit – et jusque vers 1950, nous voyons arriver en nombre des Italiens, des Polonais, des Espagnols et des Portugais, certes parfois victimes de l'hostilité a priori des indigénes, toujours méfiants envers l'Etranger  -- et comme, il n'y a pas encore bien longtemps, les Normands rejetaient le horsain venu du Berry ou de Picardie !—mais assez vite, ces immigrés , européens et catholiques, et aussi honnêtes et paisibles travailleurs, ne furent plus distingués des autres Français que par la sonorité de leur patronyme.
    Ce sont là toutes les immigrations qu'ait connu notre terre.
    L'immigration actuelle est de nature fort différente et s'il se trouvait qu'elle fût un problème, ce n'est pas en truquant le passé que l'on peut espérer le comprendre et le résoudre.