La
republication , avec mon accord, de mon billet d'hier sur un magazine libéral en ligne a provoqué des commentaires dont le nombre, très supérieur au nombre des commentaires habituellement suscités par
d'autres articles, pourrait me procurer un vague plaisir de vanité
-- je suis lu! – mais dont
la teneur me rappelle à la modestie.
Peut-être
ai-je été lu, si l'on réduit le verbe lire
au sens de "déchiffrer des caractères alphabétiques", mais si,
avec plus d'ambition pour autrui , on entend ce même verbe lire comme
signifiant " prendre connaissance d'un texte en faisant l'effort ( en
l'occurrence minime) d'en comprendre le sens", je n'ai alors plus eu le
moindre lecteur.
Et je
ressens une compassionnelle pitié
pour ces individus qui passent plus de temps à tapoter sur un clavier des
critiques, attaques et insultes contre un écrit et son auteur qu'ils n'en ont
consacré à vouloir (pouvoir ) le comprendre.
Ce ne sont pas les prétendus insuffisances du
langage qui créent les incompréhensions entre êtres humains, mais le seul
défaut d'attention à ce qui est réellement énoncé, défaut qu'amplifie, par son
instantanéité, la communication numérique
-- et je m'empresse de retourner en un temps où les mots étaient mieux
pesés par les lecteurs, pour en offrir cette citation :
"Or, ce qui distingue la Révolution
française, et ce qui en fait un évènement unique dans l'histoire, c'est qu'elle
est mauvaise radicalement; aucun
élément de bien n'y soulage l'œil de l'observateur: c'est le plus haut degré de
corruption connu; c'est la pure impureté.
"Dans quelle page de l'histoire
trouvera-t-on une aussi grande quantité de vices agissant à la fois sur le même
théâtre ? Quel assemblage épouvantable de bassesses et de cruautés!
"(...) Et maintenant encore, voyez
comment le crime sert de base à tout cet échafaudage républicain; ce mot de citoyen qu'ils ont substitué aux marques
antiques de la politesse, ils le tiennent des plus vils des humains; ce fut
dans une de leurs orgies législatrices que des brigands inventèrent ce nouveau
titre."
Extrait de
: Considérations sur la France de
Joseph de Maistre (1797) , in Joseph
de Maistre : Œuvres ( Paris, 2007,
collection "Bouquins", excellente édition due à M. Pierre Glaudes).
Vous devriez bien nous donner le lien vers le site en question, que l'on puisse, nous aussi, se régaler de ces commentaires !
RépondreSupprimerJe ne mets jamais de liens dans mes billets, pour des raisons esthétiques,cher Didier, mais il s'agit de "Contrepoints".
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