Je suis
athée, absolument, radicalement, rigoureusement athée.
Je suis né,
de vieille ascendance gauloise, ai été élevé et vis dans un pays dont je vénère
et admire la grandeur passée – grandeur qui culmina sous le règne de Sa Majesté
Très-Chrétienne Louis XIV, qui fit de son siècle l'apogée de la civilisation
occidentale – et je sais que l'élément fondamental de cette grandeur se nomme
christianisme, et même, plus exactement, catholicisme.
Je fus
à l'école, jusqu'à la classe de philosophie, chez les pères Oratoriens, à qui
je dois de savoir lire et écrire, un peu compter, ainsi que d'avoir découvert
les littératures française, latine et grecque, et avoir appris assez
d'Histoire, selon une saine chronologie , pour qu'en naquît en moi la passion.
Enfant je passais mes vacances chez ma tante;
dans une aîle de sa maison se trouvait une assez vaste chapelle et, chaque
mercredi, le curé du village voisin, notre paroisse, venait y célèbrer le
sacrifice de la messe, que je servais vêtu d'une aube blanche et brodée, et que
je portais avec fierté.
Adulte, ma raison me montra, sans grand
effort, l'absurdité des dogmes révélés et l'hypocrite misère de leurs
morales perverses, mais je ne croassais
pas lorsque je croisais un prêtre, je ne m'indignais pas de rencontrer une
procession où des clercs portant la Croix précédaient une foule de fidèles, et
je ne fus pas traumatisé que le
rythme de ma vie fût cadencé par des fêtes telles que Noël, Pâques ou la
Pentecôte.
Bien plus, j'acceptais quelque responsabilité
dans une association catholique, dont le Président m'envoyait vers une
sacristie, en me disant:
--Vous, le mécréant, allez donc réserver une
messe pour jeudi prochain.
Athée, je vivais ainsi dans un univers encore
empreint de christianisme, et c'était pour moi la marque que notre passé se
continuait, au moins dans notre souvenir, et un peu de nos mœurs.
Ce passé chrétien, les républicains de 1789
entreprirent de l'abolir, par le massacre des prêtres et des croyants, le
vandalisme fanatique et l'invention d'un nouveau calendrier, Napoléon et la
Restauration le firent revivre, il subsista, survécut même aux fureurs laïques
des Francs-maçons de la IIIème république, survécut, surtout, à
l'affaiblissement de la croyance – même s'il y avait de moins en moins de
véritables catholiques, il restait, dans le paysage parsemé d'églises, et par
des coutumes préservées, un quelque chose qui rappelait que ce pays avait été
catholique, et seulement catholique.
Et ainsi savions-nous encore ce que nous
étions.
Et
qu'il va nous être interdit d'être.
Car s'annonce, projet encore seulement mais
qui s'inscrit si parfaitement dans la volonté politico-médiatique de destruction
de notre identité que sans doute il se réalisera, l'intégration à notre
calendrier de ces fêtes propres à des
religions exotiques, dont la
célèbration mercantile est déjà l'ordinaire des hypermarchés et des bavardages
télévisuels, comme sont devenues honorées de primitives superstitions
alimentaires, entraînant la légalisation d'un
rite cruel d'abattage de pauvres
chèvres et moutons.
Je ne
fus jamais choqué que , dans le quartier tamoul de Paris, ma promenade fût
ralentie par un défilé coloré d'hommes marchant derrière une statue du gentil
dieu Ganesh, et ne le serais pas plus que des adorateurs de Baal, Bouddha ou
Odin fêtassent leur divinité, je trouve même bien que des humains manifestent publiquement une foi que je ne
partage pas, mais cette foi est autre
que la foi qui a forgé ce pays, et si je reconnais qu'il y eut une grandeur de
souverains mahométans, comme il y eut une grandeur des empereurs Mauryas et des
empereurs Ming, cette grandeur, je peux l'admirer, mais elle demeure une
grandeur étrangère .
L'ambition de ce futur ( un futur proche... )
calendrier est de placer sur un pied d'égalité les commémorations que
commémoraient nos ancêtres ( et nous aussi encore, parfois) et celles d'une
religion nécessairement hostile puisque détenant seule la Vérité et d'abolir
ainsi, de ce calendrier, le caractère nécessairement chrétien,
nécessairement français.
Je vais
relire Bossuet.
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RépondreSupprimerJe plussoie; Je me définis comme un athée de culture catholique (ou catholique incroyant). Mais la mode est au multiculturalisme, au communautarisme et l'unité culturelle qu'il a fallu tant de siècles pour établir est stigmatisée. Qu'y pouvons-nous si ce n'est exprimer notre refus de ces notions mortifères et espérer qu'un sursaut populaire vienne arrêter les forces du "progrès" ou plutôt orienter un véritable progrès vers de nouveaux horizons ?
RépondreSupprimerTrès intéressant. Problème difficile. La solution sans doute est que l'État ne fasse strictement rien de plus.
RépondreSupprimerTiens voila le billet que j aurais aimé écrire à propos de cette modification de calendrier qui s annonce.
RépondreSupprimerIl ne s'agit pas simplement d'ajouter deux "fêtes" au calendrier , l'une pour Yom Kippour l'autre pour l'Aïd, mais bien d'en supprimer deux catholiques pour y fourguer ces deux-là.
N'oublions pas que Peillon, un de nos principaux ministres, a déclaré publiquement qu'il fallait éradiquer la religion catholique. Quel meilleur moyen de le faire si ce n'est en la "noyant" petit a petit dans les autres religions ?
Jazzman, les juifs sont présents en France depuis bientôt 2000 ans et ils n'ont jamais demandé que leurs fêtes oit incluses dans le calendrier mais comme nos socialistes caciques ont de plus en plus de votants chez les musulmans , ils ont introduit une de leurs saloperies de fêtes religieuses mais ne voulant pas que le français moyens et bas du front se fâchent, ils en ont collé une juive ainsi personne en pourra dire: " Y en a que pour les musulmans ou les islamistes".
RépondreSupprimerOn devrait aussi introduire des orthodoxes, bouddhistes et autres mais comme ils ne votent pas pour les socialistes, ils attendrons pour les catholiques; qu'ils crèvent et en plus si leurs églises pouvaient êtres transformées en mosquée, ce serait encore mieux.
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SupprimerNon et non, bon M. Grandpas, les fêtes musulmanes ne sont pas des "saloperies", tous croyants ont un droit légitime d'avoir leurs fêtes et de les célébrer, seulement, et je me répète, l'inclusion de ces fêtes mahométanes dans le calendrier français vise à détruire l'identité française.
SupprimerJ'ai supprimé deux commentaires aux relents antisémites.
SupprimerLes commentaires sont ici bienvenus, même critiques, et je ne souhaite pas faire de "filtrage", mais je refuse tout commentaire antisémite ou raciste sur mon "blog".
Bien Monsieur Desgranges mais demandons la réciproque en pays musulmans et là c'est pas gagné.
SupprimerQuand les musulmans demandent ua futur époux quelque que soit le sexe d'embrasser le dogme musulman pour simplement vivre avec l'être qu' il amie, comment appelle t on cette exigence.
Je suis agnostique malgré le fait d'avoir eu une maman extrêmement croyante; elle me disait ceci "Mieux vaut être un bon athée qu'un mauvais croyant" si mes parents avaient été musulmans, je n'aurais pas eu le choix..
A quand une cathédrale à la Mecque, à quand une fête de Noël à Médine ou à Kerbala, ce n'est pas pour demain donc aucune fête musulmane sans réciprocité.
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