Bidonnage, trucage, manipulation,
étaient quelques uns des termes employés hier par les medias pour qualifier le
succès extraordinaire (au sens propre de ce mot) de la page
Facebook intitulée "soutien au bijoutier de Nice" qui, ce même jour,
comptabilisait plus de un million et demi de likes (aime).
Examinons la
construction de ces accusations.
A l'origine,
un quelconque individu lance un message sur Tweeter qui suggère , ou insinue,
que ces likes ont été achetés.
Le format
des "tweets" – 144 signes—est peu propre à une démonstration
scientifique argumentée, aussi est-il renvoyé à un site spécialisé en analyse
des pages Facebook où l'on trouve que l'essentiel des fameux likes a pour
origine des "small countries".
Le soupçon
s'installe, et même s'étaye : il y a peu de probabilités que les habitants de
ces small countries, qui sont non
seulement de petits pays mais aussi des pays étrangers et non francophones,
s'intéressent à l'affaire du courageux bijoutier.
La solution
du mystère est rapidement fournie par quelques acteurs des réseaux sociaux :
sans doute pour se consoler d'être petits, les autochtones de ces contrées
arrondissent leurs fins de mois en se livrant à la lucrative activité de vente
de likes , des tarifs circulent –
avec quelque imprécision : dix mille, ou quinze mille, dollars pour cent mille
ou cinq cent mille, likes , mais peu importe : il y a vente, il y a un prix, et
donc achat–CQFD
Ebloui par
le caractère impeccable de la démonstration, les gens de medias s'empressent de
la reprendre, en titrant : "des soutiens achetés", parfois le titre
est suivi d'un point d'interrogation lequel, loin de détruire l'affirmation, la
renforce par son apparence d'honnêteté –on séme d'autant mieux le doute quand
on affecte de douter soi-même.
Selon le
cliché cher au commentateur, la toile
s'affole – ce qui signifie que, tandis que les honnêtes gens exaspérés
continuent de liker leur soutien, et
même d'y ajouter des messages très explicites, socialistes et gauchistes de
tout poil inondent sites, blogs et journaux en ligne d'accusations contre l'authenticité desdits soutiens.
Car ,
entretemps, un monsieur qui est expert en analyse Facebook, a expliqué fort
clairement – et scientifiquement,
c'est-à-dire sans porter la moindre appréciation sur le contenu de la fameuse
page—comment fonctionne l'établissement des statistiques Facebook et comment
les retards de tri rejettent dans le champ "small countries" ce qui
peut venir de France. De son côté, le créateur de la page a publié dimanche
après-midi les mentions d'origine fournies par Facebook (toujours avec retard) : l'origine française
surabonde.
Nous avons
donc des faits face à une rumeur, faits que les medias, sites etc.
ont d'abord choisi d'ignorer, puis ils ont dû résoudre à en faire état, mais ,
comme Le Figaro ( la gazette où passe
l'argent de poche de M. Serge Dassault), en queue d'article, et toujours sous un
titre jetant la suspicion sur l'authenticité des soutiens...
Puis, ce
matin, la machine à désinformer a pris un nouveau cours.
Si
l'accusation d'achats demeure, elle se perd dans le corps d'articles dont le
théme nouveau est l'origine de la création de l'ennuyeuse page, et il est
suggéré , avec des mots ambigus, et des conditionnels bien affirmatifs,que
cette création pourrait (serait...
est...) le fait d'un parti politique,
et même –voici Satan démasqué – un parti d'extrême
droite , il est aisé de deviner qui désigne l'index délateur et vengeur.
Je ne peux
deviner si demain il sera révélé que le créateur du site a voté les pleins
pouvoirs au Maréchal Pétain en 1940 ou a approuvé la révocation de l'Edit de
Nantes, mais l'attitude des gans de medias qui n'a en l'occurrence rien de
nouveau, rien qui n'ait déjà été dévoilé et analysé, prouve que non seulement
ces gens préférent inventer plutôt que rapporter une réalité qui les dérange,
ce qui est un biais idéologique, mais aussi qu'ils préférent colporter une
rumeur plutôt que d'enquêter ( ici, il leur aurait suffit de se renseigner sur
les méthodes de tri statistique de Facebook).
Intellectuellement malhonnêtes, ils sont également professionnellement
incompétents, mais il existe un moyen de s'en débarrasser : ne jamais, jamais acheter un journal ( et encore
moins laisser un téléviseur entrer dans son foyer).
Pour ne
plus se plaindre d'eux, cessons de les nourrir.
Et Nicolas Prin n'irait-il pas dans le sens de votre billet ? Beau billet, Monsieur.
RépondreSupprimerMerci.
SupprimerPS. Je lis Cpts, et nous avons même publié deux livres ,chaudement recommandés ) de l'indispensable h16.
Excellente synthèse. Il est certain que l'insinuation de "fraude" laissera des traces chez certains.Un million et demi de personnes ont "liké". C'est la seule chose qui compte. Nier un événement ne retire rien à son importance. Le jour où nos hommes (et femmes) de gauche le comprendront ils se réconcilieront peut-être avec la réalité (ce qui nuira à leur gauchisme).
RépondreSupprimer"Pour ne plus se plaindre d'eux, cessons de les nourrir."
RépondreSupprimerJ'applique cette méthode depuis des années.
Il y a bien longtemps que je n'achète plus de quotidiens des magazines oui mais sur l’automobile souvent sur les anciennes voire les véhicules transformés (style, hor rod " et sur les armes où dans ces derniers le politiquement correct n’existe pas.
RépondreSupprimerPour la télévision, il y a assez de chaines pour éviter celles qui bêlent dans le vent.
Mon hostilité se limite aux quotidiens et news magazines -- qui ne sont pas toute la presse.
SupprimerSport auto est très bien, ainsi que beaucoup de magazines spécialisés.
Très belle analyse que la vôtre. Ne dit-on pas que lorsque l'on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage ? C'est ce que font nos me(r)dias.Pensez donc, le pays réel semble se réveiller et comprendre que "la matrice" l'a retenu prisonnier.
RépondreSupprimerQuant à ce que vous dites sur les journaux et la télé, je partage l'avis de grandpas.
Oui, le "pays" semble se réveiller -- mais comprend-il toute l'étendue du désastre, dont l'affaire de Nice n'est qu'une conséquence ?
SupprimerCessons de les nourrir. Soit mais commençons déjà par supprimer toutes subventions à ces pisse-copies, vous verrez, du jour au lendemain, je suis sûr que nous y retrouverons qualité et objectivité.
RépondreSupprimerIl est possible à chacun de nous, cher Corto, de ne pas acheter un journal -- mais non de supprimer des subventions -- établies ou conservées par les Chirac et autres sarkozy...et que ne supprimera nul "gouvernement de droite".
SupprimerCertes, mais sans eux, nous aurions dû attendre 3 ans et le procès avant d'avoir l'avis, les sentiments et la version des faits de la famille du braqueur... Et ça, ça vaut son pesant de cacahuètes !
RépondreSupprimerAmike