Alors que,
grâce au réchauffement climatique décrété par les experts, chercheurs et
sorciers adorateurs de Gaïa, une température audacieusement hivernale me pousse
à tapoter sur un clavier afin de réchauffer mes doigts ( et mes orteils ?
"ce qui ne tue pas rend plus fort"...), comment va le monde ?
Comme hier
et avant-hier, quelques six milliards d'êtres humains s'occupent de leurs
petites affaires et, de cette activité routinière qui s'appelle vivre, ne se détachent , par l'éclat de
leur ambition et l'audace de leur pensée, qu'un échantillon de parlementaires de nationalité française
et de faible notoriété qui concoctent ou votent de nouvelles et ingénieuses lois destinées à faire passer les
citoyens des ténèbres du mal aux illuminations du bien.
Pour les
uns, soucieux de répondre aux attentes de tout un peuple qui ne pouvait plus
tolérer l'intolérable, il s'est agi d'interdire –et faut-il que le précédent
gouvernement ait été complice de l'horreur pour avoir négligé d'établir cette
heureuse prohibition ! —ce que les medias nomment concours de mini-miss , c'est-à-dire des concours de beauté dont les concurrentes se distinguent non par une
taille réduite, comme le seraient des concours
de naines, mais par leur âge, inférieur à seize ans révolus.
Un mauvais esprit observera que se contenter
d'exclure de semblables compétitions les demoiselles âgées de quinze ans et
onze mois laisse subsister la véritable abomination – car qu'y a-t-il de plus discriminant qu'un concours, et de beauté
par surcroît? Mais nul ne doute que, très bientôt, d'autres parlementaires plus
sensibles aux inégalités imposeront un quota de laides ( ou de : autrement belles, ou de :
resplendissantes de beauté discrétement
intérieure) parmi les candidates victorieuses.
Poursuivant
le nettoyage des écuries d'Augias laissées toutes cochonnées par l'ancien
régime, d'autres vaillants parlementaires ont décidé d'envoyer les hétaïres
chez M. Polemploi en proposant de condamner leurs clients à de lourdes amendes
assorties d'emprisonnement; cette mesure hautement morale et soucieuse de la
condition féminine qui ne s'épanouit qu'en recevant le médiocre salaire du
fonctionnariat syndiqué avait déjà fait il y a deux ans un tour d'hémicycle , pour se dissoudre dans la masse des projets
avortés, la revoilà—car cent fois sur le
métier remettons notre ouvrage ou
point n'est besoin d'espérer pour
entreprendre etc. La persévérance des ennemis du plus vieux métier du monde
sera-t-elle enfin récompensée ? Wait and see.
Pour une
autre bande d'austères législateurs, c'est contre leur vieil adversaire , la
liberté d'expression, que se dirige leur ardeur purificatrice. Il s'agit ici de
purger internet des propos sexistes,
rétrogrades et discriminatoires que pourraient tenir des internautes sexistes, rétrogrades et discriminatoires, la mesure
projetée est habile, car d'effet oblique –elle vise à punir , non l'insolent
parfois difficile à identifier, mais le fournisseur d'accés qui aura omis de le
dénoncer aux foudres de la justice, le tout assorti de finasseries juridiques
dont il est à craindre que la complexité pratique ne détruise l'efficacité
théorique. Ici, il semble que le mieux soit l'ennemi du bien, et que les misogynes qui bravent la parité, comme
ces messieurs barbus qui enveloppent leurs épouses dans des tapis made in Bangladesh lorsqu'elles se
promènent dans la rue, pourront, malgré la trop rusée nouvelle loi continuer à
promouvoir leurs mœurs sur les réseaux
sociaux.
Ainsi va le
monde, et... ah oui... , à chaque seconde, la Dette continue de grossir, avec
des rots de satisfaction.
Bientôt les seuls accès internet seront les sites du P.S et des blogger de gouvernement dont certains nous apprendront de pédiquer les girafes.
RépondreSupprimerEn fournissant un escabeau ?
RépondreSupprimerVous avez une fois de plus tout à fait raison : ce n'est pas très "pour tous" l'exclusion de putatives miss aux concours idoines. Je ne parle donc même pas du plus vieux métier du monde, qui punirait les clients. Une commission, vite !
RépondreSupprimerA moins que le "pour tous" ne soit l'affaire que de certains.
Vous êtes responsable de tout ça ! Si votre dernier roman n'était pas devenu le livre de chevet de nos bons ministres (et députés aspirant à le devenir), ils légifèreraient moins.
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