Victime
de mon imprudence, je me sens contraint de terminer ma trilogie politique en faisant entrer en scéne le parti vomi par les
flammes de l'enfer, le cinquième cavalier de l'Apocalypse -- le
parti de la Bête immonde !
J'avais,
il y a bien bien longtemps, approché son fondateur, homme de vraie culture ,
fidèle à son sol et défenseur courageux des droits des musulmans d'Algérie,
mais je lui trouvais un air de suffisance qui m'en détourna.
Beaucoup
plus tard, mais il y a encore bien des années, je fus assez lié avec un homme
aujourd'hui député du parti de la Bête; je publiai de lui deux livres
estimables, nous conversions de Quintilien ou Voltaire, prônions l'art de la
rhétorique, jamais entre nous un mot de politique (car alors dévoiler les faits
et gestes de M. Tapie relevait plus de
l'hygiène que de la politique ) puis, selon l'expression consacrée, nous nous
perdîmes de vue.
Ce sont là mes seuls rapports, anciens et
périphériques, avec la Bête, que je ne connus plus que par les glapissements
haineux de ses ennemis.
Bête mal connue donc, mais dont je crois
pouvoir imaginer quelques effets de l' arrivée au pouvoir.
Nous éprouverions d'abord le plaisir
aristocratique de voir crever de rage, d'indignation et de trouille une grande
partie du peuple des media et des comiques-de-Canal-plus tandis que , réfugié
en Corée du nord, M. Pierre Bergé chevroterait dans un poste à galène : No
pasaran !
Puis nous nous réjouirions que fût fermement
rappelé aux populations mahométanes que notre vieille terre chrétienne
s'enorgueillit d'accueillir quiconque vient l'enrichir de son industrie, tout
en en respectant avec modestie les vieilles traditions.
Enfin, nous approuverions la distribution
aux écoliers de manuels d'Histoire qui, suivant la chronologie, exalterait la
gloire de nos héros, Charles Martel, Jeanne d'Arc ou le grand Condé, et
montrerait que le siècle de Louis XIV fut effectivement le grand Siècle de la
France.
Tout cela est fort bon, mais le parti de la
Bête se targue d'un programme économique
dont l'application nous ravalerait quelque part entre le Bangla Desh et la
Sierra Leone , et que ce soit l'objectif de l'actuel gouvernement n'est pas une
consolation.
J'ai aussi lieu de craindre que la Bête ait
pour la répression des crimes sans victime un goût néfaste aux plus
élémentaires libertès.
Mais je ne suis pas devin , d'autant que vouloir
déduire l'action future d'un parti de ses discours n'est guère sérieux, et
peut-être que du ventre de la Bête s'apprête à sortir un nouveau Richelieu,
espèrons qu'elle n'enfante pas un Saint-Just.
Je sais que ce n'est que pour la puissance évocatrice de l'image...mais la galène n'est utilisée que dans un récepteur où elle sert de redresseur.
RépondreSupprimerToute ma jeunesse, car mon père avait gardé au grenier le poste à galène de sa jeunesse à lui.
Oui mais non : nous autres, demeurés en France (ou demeurés de France, selon nos adversaires), pourrions bel et bien écouter, dans un poste à galène, Pierre Bergé chevroter. Ou encore, nous pourrions, dans un poste à galène, écouter Pierre Bergé chevroter. Ou écouter chevroter Pierre Bergé.
SupprimerBelle Marquise, vos beaux yeux, and so on.
Sinon, M'sieur le taulier, vous avez publié deux fois de suite le même billet. Il est excellent, d'accord, mais enfin…
Ma volonté n est pour rien dans ce doublon que je n arrive pas à virer
Supprimeret ma connexion Internet est allée se promener je ne sais où si bien que je réponds d un nouveau smartphone ce qui ajoute à mon irritation,.
Merci m. Jazzman
Supprimerla confusion entre un récepteur et un émetteur indique l état du sieur b.
Vous voilà démasqué, un vrai réac aurait écrit:
SupprimerBelle Marquise, vos beaux yeux, und so weiter.
Mon and so on était un discret mais vibrant hommage au regretté Oswald Mosley.
SupprimerLe prochaine fois, je vous ferai un “etc.” en belge pour saluer la mémoire de Léon Degrelle.