david in winter

david in winter

Editeur. Ecrivain. Dilettante

mardi 23 juillet 2013

Adolf Hitler et les Tsiganes



   Un député-maire vient de tenir un propos d'une remarquable stupidité, ce qui, comme il se doit, a déclenché l'ire des cohortes politico-médiatiques, lesquelles ont, toujours comme il se doit, étalé leur profonde ignorance du sujet abordé.
    En 2003, dans la collection Histoire, que Pierre Vidal-Naquet me faisait le plaisir de diriger à mes côtés, fut publié La persécution des Tsiganes par les Nazis  de l'éminent historien américain Guenter Lewy; l'édition originale avait été publiée en anglais par Oxford U.P., c'est dire qu'il s'agit d'un ouvrage scientifique, où toutes les sources sont citées avec leurs références et qui tient compte des discussions tenues sur des points controversés.
    " Mein Kampf , écrit Guenter Lewy, ne mentionne pas les Tsiganes, qui n'intéressaient apparemment pas Hitler. Il les considérait tout au plus comme des gêneurs sans importance. Pendant les douze années où il dirigea l'Allemagne, Hitler ne mentionna  les Tsiganes qu'à deux reprises, à propos de leur service militaire."
    Ce ne fut pas dans des discours publics mais, en 1940, lors d'une séance de travail avec son aide-de-camp ( qui l'a consignée dans son Journal) et, le 10 février 1941, lors d'un dîner avec Heydrich.
    Himmler, pour sa part, séparait les Tsiganes "métis" des Tsiganes "purs", qu'il semblait croire être d'origine "germano-indienne" et parlant, ou ayant parlé..., une langue "indo-aryenne" et exprimant une "pensée aryenne pure". Le 16 septembre 1942, il donna l'ordre que soit établi " un contact plus étroit et très positif avec les Tsiganes (...) de manière à étudier la langue tsigane  et, en outre, à connaître les coutumes tsiganes".  Et fut prise une directive pour que les Tsiganes ( "purs") puissent "vivre selon leurs mœurs et coutumes et avoir une occupation traditionnelle appropriée".
   Cependant, les Tsiganes furent réellement persécutés, nombre d'entre eux furent stérilisés de force, et beaucoup périrent dans des camps.
   Pourquoi ? Comment ? Et peut-on dénombrer les victimes ?
   Le livre de M. Guenter Lewy répond à ces questions, et nous dit aussi quels sont les points sur lesquels l'absence de documents fiables ne permet pas de se prononcer.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire