Avant
même d'écrire la première ligne de ce billet, je bute sur une difficulté sémantique -- Jany
est-il un prénom masculin ou féminin ? En ces temps de chatouilleuse susceptibilité
identitaire, il faut être prudent, prenons une pièce de monnaie ... , pile...
commençons.
Une
charmante et inventive blogueuse, Mme Jany
Leroy, qui œuvre chez la gazette en ligne socialiste-nationale Boulevard Voltaire, vient de découvrir
l'arme absolue pour contraindre le Président à abdiquer et chasser la concubine
dans les vallons corréziens plutôt que dans les alentours de l'Elysée.
Il s'agît, je cite,
d'un moyen "pacifique, facile, pas fatigant, sans risque, anonyme "
nommé boycott.
Ce boycott
consiste à cesser, ou s'abstenir, d'acheter, consommer ou utiliser divers biens
ou services afin d'embêter. (Il n'y a pas de complément à ce dernier verbe,
mais il sera fourni plus tard, peut-être).
Par une
plaisante coïncidence, un exemple de boycott nous a été offert hier par des parents qui ont refusé de laisser leurs
enfants consommer un certain service, en l'occurrence l'enseignement de cette théorie du genre, qui n'existe pas selon
le quotidien-de-référence, mais est néanmoins parée de toutes les vertus, selon
une ministresse en activité.
Le résultat
de ce boycott ( anonyme, sans risque, etc.) a été que ces parents
ont été illico presto convoqués par le chef de la propagande scolaire afin
d'être soumis à des séances de rééducation, à l'issue desquelles on peut
espérer qu'ils feront publiquement et sur smartphone leur autocritique.
Mais enfin,
on ne fait pas de révolution sans casser des œufs, et sans nous attarder plus à
cet aléa, examinons le fonctionnement pratique de ce boycott.
Premier
point : déterminer quoi va être
boycotté.
Une
réaction naturelle fait aussitôt penser à l'impôt, hélas, une multitude de lois
punissent sévèrement toute incitation à s'en soustraire, ce n'est donc pas sans risque.
Quant aux
multiples biens et services produits par M. Etat et ses pseudopodes, comme ils le
sont sans le moindre souci de
rentabilité, l'absence de tout acheteur ou consommateur ne changerait
rigoureusement rien –en fait, personne ne s'en apercevrait.
Il faut
donc se tourner vers le secteur privé, et là, le choix est vaste – nourriture,
vêtements, meubles en kit, biens socio-culturels...,
un gros annuaire ne suffirait pas à tout recenser.
Pour ma
part, désireux de sauver la civilisation, je suis prêt à ne plus acquérir de
tomates, mais ma muse me fait observer que je n'ai jamais fait l'emplette de
cette chose visqueuse, et que ce n'est pas de jeu : il faut choisir un bien que
l'on échange habituellement contre des billets de banque pour que son boycott
produise l'effet désiré.
Il
m'arrive d'acheter des livres, de préférence imprimés avant 1789, que j'y
renonce pour deux ou trois semaines va-t-il troubler le Président au point de
lui faire quitter le pouvoir?
A vous,
chères lectrices, chers lecteurs, de proposer une liste mieux appropriée à
l'effet recherché.
Ce qui nous
amène au second point : le boycott a pour fonction d'embêter, mais embêter qui?
Certes, les
marchands concernés seront mécontents de la baisse de leurs recettes, mais,
comme suggéré à propos de mes libraires, en quoi cette mauvaise humeur poussera-t-elle
le Président à s'en aller?
Admettons
même que se produise une quasi-totale cessation de tout achat ( les boycotteurs
ayant préalablement fait d'utiles provisions d'aliments), alors l'économie
hoquèterait, la production industrielle diminuerait , le commerce
banquerouterait, les nouveaux chômeurs se compteraient par dizaines de milliers
– mais n'est-ce pas là cette situation même
vers laquelle le Président a
engagé le pays non sans succès, et qu'il est bien décidé à perpétuer en
demeurant aussi fermement attaché à son poste qu'un bigorneau à son rocher?
Le boycott de la presse subventionnée afin qu'elle trépasse le plus vite possible me semble plus que salutaire.
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