Depuis
François Ier, Henri IV ( on se souvient du succès du film de Claude Autant-Lara
Vive Henri IV...Vive l'amour) et
Félix Faure, le peuple gaulois s'est toujours réjoui que son souverain fût un
chaud lapin, et c'est avec allégresse qu'il vient d'apprendre que le Président,
qui de Casanova a hérité l'inconstance à défaut de la plume, avait une nouvelle
camarade de jeux.
Cette tendre et émouvante idylle est révélée
par Closer, magazine assez semblable
au quotidien-vespéral-de-référence mais avec des images en couleurs et plus de
sérieux dans l'information, en un long reportage illustré, pour en prouver la véracité.
On y
lit que les tourtereaux disposent d'un pied-à-terre ( baisodrome, en langue du peuple) à une demi-encablure du palais
élyséen, où, à la nuit tombée, le Président se rend assis à l'arrière d'un scooter conduit par un fidéle garde (il
y a une photo), il descend de sa
monture, traverse le trottoir (photo), entre dans le bel immeuble haussmanien (une
fois que le garde a vérifié que n'y est pas tapi quelque Mbala mbala), monte en
ascenseur jusqu'au quatrième étage, où l'attend, toute humide de désir (pas de
photo), sa douce conquête. Point de détails sur la nuit, peut-être passée à
discuter macro-économie, géopolitique et avancées sociétales..., mais, au lever du
jour, le garde vient apporter des croissants à son maître normal (photo) puis, cette collation absorbée, le Président sort,
est conduit à un parking secret et souterrain situé à quelques métres, où il
monte dans une voiture officielle qui le conduit officiellement à son palais
officiel , un trajet de quelques décimètres. Quant à la belle, pour déjouer les
indiscrétions, elle attend quelques minutes pour quitter, accompagnée de son assistante, le nid d'amour (photo).
Et qui
est l'heureuse élue ? Comme elle semble prompte à assigner, je tairai son nom,
qui m'était d'ailleurs inconnu, et ne dirai d'elle que ce qui est aujourd'hui de
notoriété publique – elle est comédienne-de-gauche de profession, et a
essentiellement joué dans le clip de campagne du Président alors
candidat, où elle le regardait avec une admiration enamourée, tout en
prononçant ces mots un peu fleur bleue que seul le cœur peut inspirer : "il
est humble, formidable, vraiment à l'écoute".
On
murmure que l'affaire est connue, depuis les premiers baisés échangés, de tout
le peuple médiatique, ces valeureux combattants de l'investigation si empressés
à piétiner l'homme tombé pour mieux encenser et servir le puissant, et que,
selon leur prudente coutume, ils avaient choisi de garder le silence, comme ils
l'avaient fait pour la bâtarde d'un ancien Président et autres secrets d'Etat
que l'on colporte dans les dîners en les cachant au tout-venant des lecteurs et
auditeurs.
Mais ce
matin, un audacieux a levé le voile, et bien des regards se portent sur
Concubine numéro 2 , reléguée dans un appendice du palais présidentiel ( nommée
par les valets l'aile de Madame). On
sait qu'aux jours de sa faveur, le Président lui avait, par l'effet de son bon
plaisir, décerné le statut de Première
dame, offert de somptueux cabinets
pour y caser quelques protégés, et un train de vie de souveraine alors qu'elle
n'est ni épouse, ni juridiquement
concubine (ce n'est qu'un terme d'affection) ni même pourvue d'un modeste pacs; dans ce fait du prince, des
malveillants avaient vu un détournement de fonds publics, un blanchiment de
détournement et un recel de blanchiment tels qu'institués par d'inventives
lois, la chose fut portée à des juges très-indépendants qui, eux, ne virent
rien. A présent que la pauvrette n'est plus favorite et, on le craint, plus même
maîtresse, va-t-elle conserver son aile et ses cabinets? Ou devra-t-elle,
abandonnée d'ingrats domestiques, faire elle-même son baluchon et s'en aller
chercher refuge auprès de ces hospitaliers romanichels dont elle se plaisait à
touitter les louanges, afin de laisser la place à sa rivale?
Les initiés
sussurent que le Président va devoir
trancher; nul ne doute qu'il s'en acquittera avec cette énergie empreinte
d'équité qu'il montra pour terrasser le Mbala mbala, courber la Courbe et
consacrer ses jours, mais non ses nuits, au bonheur de son peuple.
Tiens ! Si vous le permettez (et même si ne vous le permettez pas sauf si vous m'envoyez un huissier ou Dieudonné), je vais vous piquer l'introduction de votre billet (en vous citant). Depuis ce matin, je cherche à raconter des âneries sur Hollande dans mon blog (blogueur de gouvernement n'est pas toujours facile)...
RépondreSupprimerNous compatissons.
SupprimerMerci. Billet fait...
SupprimerJe vous en prie, servez-vous, cher Nicolas.
SupprimerCher Michel, je vois que profitant d'une visite chez mon bon docteur, vous m'avez pris de vitesse et traité du sujet qui m'occupe. Qu'importe, après avoir salué la qualité de votre billet, je vais de ce pas écrire le mien suivant un angle d'attaque différent...
RépondreSupprimerEt comme ma marchande de gazettes fut surprise de me voir acheter Closer -- à l'aube, ce qui me permit de papoter avant vous...
SupprimerA quelque chose malheur est bon : Valérie va peut-être se réconcilier avec Ségolène. Elles auront des choses à se raconter...
RépondreSupprimerDites-les nous!
SupprimerAvec son assistante
RépondreSupprimerC'est vrai qu'à trois c'est plus émoustillant, et puis l'avantage avec une comédienne, c'est qu'on n'a pas à se demander si elle simule, c'est son métier.
J'ai l'air malin, moi, avec mon billet sur le comique de répétition (M'Bala M'Bala), alors qu'on en est déjà à Julie-la-Rousse (toi dont les baisers font oublier, chantait le bon René-Louis Laforgue) !
RépondreSupprimerQuand on reste trop longtemps absent des salles de rédaction, ou oublie ce qu'est l'actualité (qui va vite), mon cher Didier.
SupprimerUn de ces jours, Michel va ouvrir un compte twitter pour pouvoir dire des bêtises avant Didier.
SupprimerIl en est capable…
SupprimerJulie la Rousse.... Vous n avez pas les yeux où il faut cher Didier. Alors afin de rétablir la vérité, disons donc Julie la Brune.
RépondreSupprimerRépublique exemplaire, président exemplaire, tout cela devient vraiment comique si ce n était a ce point triste.
Ce n'est pas triste, cher Corto, c'est dangereux et nuisible.
RépondreSupprimerEt risible.
Dangereux et nuisible que pépère aille tirer un coup ?
SupprimerNon, Nicolas.
SupprimerMa réponse s'appliquait au "tout".
"devra-t-elle, abandonnée d'ingrats domestiques, faire elle-même son baluchon et s'en aller chercher refuge auprès de ces hospitaliers romanichels dont elle se plaisait à touitter les louanges"
RépondreSupprimerPalaiseau ne manque pas de roms. Nous avons un campement qui abrite quelques 230 âmes. Ils pourraient fort bien lui concéder une cahute équipée du confort moderne (télévision, chauffage, ordinateur,...). Le hasard veut que les marauds se soient installés dans une usine désaffectée portant le nom prédestiné d'usine Gallant. Comment ne pas y voir un signe ?
Tout ce tintamarre au sujet de la conquête (pas très nouvelle) du Président n'est que vile propagande de la presse pipole, poudre aux yeux, destinée à accréditer sa virilité dont la rumeur dit... Mais nous savons tous ce que valent les rumeurs, forcément malveillantes. Et puis à la fin, à quoi serviraient les fonds secrets de la République s'ils devaient dormir dans le tiroir d'un quelconque bureau du palais élyséen ?
RépondreSupprimerRevenons au bon roi Henri IV, qui ouvre votre excellent billet, et à ses gaillardes saillies verbales dont voici un échantillon :
« Quelqu'un du tiers état, se mettant à genoux pour le haranguer, trouva une pierre pointue, qui lui fit si grand mal qu'il s'écria en disant : «Foutre!» Le roi lui dit en riant : « Bon ! voilà la meilleure chose que vous puissiez dire : je ne veux point de harangue ; vous gâteriez ce que vous venez de dire. »
(...)
On lui dit que feu M. de Guise était amoureux de Mme de Verneuil ; il ne s'en tourmenta pas autrement et dit « Encore faut-il leur laisser le pain et les putains : on leur a ôté tant d'autres choses. »
Tallemant des Réaux, Henri Quatrième.
Aucun doute n'est permis, on savait vivre en ce temps-là ! Et la curée était réservée aux chiens.
Un lecteur de Tallemant, dans l"édition d'Antoine Adam, je suppose?
SupprimerJe vous embrasse.
Vous supposez bien. Je vous salue amicalement.
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