"Il pleut des vérités premières,
Tendez vos rouges tabliers".
Petit
rappel de réalités, relevant de l'évidence, au sujet de la création d'emplois.
Il existe
deux raisons pour qu'un entrepreneur crée des emplois nouveaux.
Soit il
constate que la demande pour ses produits dépasse sa production –il peut donc
envisager d'accroître cette dernière -- , soit il invente de nouveaux produits,
qui ne se substituent pas à d'anciens, et demandent de nouveaux moyens de
production.
Dans ces
deux cas, l'entrepreneur prend un petit papier, et trace deux colonnes, l'une, recettes, sera remplie par des espérances de ventes, l'autre, coûts, contiendra des certitudes de dépenses.
Il va de
soi que l'entrepreneur ne se lancera dans cette aventure –une activité dont
l'issue peut aussi bien être néfaste que faste—que s'il a estimé que le solde
recettes/coûts a quelques chances d'être positif (bénéficiaire).
Les
dépenses nouvelles se composent de salaires,
et d'un certain nombre d'investissements
(locaux, machines, etc.).
Une baisse
du coût des salaires améliore évidemment la rentabilité espérée, mais elle
n'est d'aucune façon une condition suffisante
pour que l'entrepreneur décide d'accroître sa production. Comme il va d'abord dépenser (en salaires, locaux, etc.)
avant d'encaisser (c'est la nature de l'investissement...), il faut qu'il ait
les moyens de financer cet
investissement, sur ses fonds propres ou par l'emprunt. S'il n'a pas ces
moyens, l'entrepreneur ne se lancera pas dans une production nouvelle ou
accrue, quel que soit le coût du salaire qui n'est, il semble qu'il faille le
rappeler, que l'un des éléments du poste dépenses.
Autre
évidence : l'entrepreneur n'a aucune certitude du succés de sa nouvelle (ou
accrue) activité, il ne peut qu'estimer que les probabilités de réussite sont
assez grandes pour qu'il en prenne le risque.
Il est
conscient que, en dépit de toute sa nécessaire prudence, l'affaire nouvelle
peut être un échec, il faut donc qu'il soit assuré de pouvoir faire marche
arrière et licencier un personnel devenu
improductif --toutes entraves mises par
M. Etat aux licenciements , ou mesures qui en rendent le coût insupportable,
augmentent le risque, et donc diminuent la possibilité de réalisation.
Si l'on
regarde maintenant le poste recettes,
faut-il redire qu'il n'est fondé que sur une confiance dans l'avenir? Et que cette confiance ne peut être
imposée par des décisions autoritaires?
Il est
probable qu'un certain nombre de dirigeants de ces sociétés qui relèvent plus
du "capitalisme de connivence" que de la libre entreprise entreront
dans le pacte de marchandage imaginé
par le Président et créeront des emplois hors toute nécessité, il sera amusant
d'observer ce qu'il en restera dans quelques années.
La création
d'emplois repose sur un ensemble de facteurs, chacun est nécessaire, et en
isoler un pour feindre de croire qu'il est suffisant ne peut rien résoudre.
On ne saurait mieux dire. J'attends de voir combien d'emplois seront créés en échange de baisse des charges et combien seront vraiment utiles à un accroissement de la production.
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RépondreSupprimerLe pacte de responsabilité c'est un peu "prend l'oseille et tire toi".
Ça rappelle un peu la saga de la TVA réduite pour les limonadiers. Avant cette baisse on pouvait voir sur le comptoir de certains troquets, à côté du sucrier: TVA à (à combien était-elle déjà ?), ici c'est l'Etat qui se sucre.
Contre promesse d'embauches, de baisse du petit noir et du menu du jour, il finirent par l'obtenir cette fichue TVA à taux réduit.
Mais d'embauches il n'y eu point.
Et le petit noir resta bloqué à un euro vingt.
Tiens.... Il y a un "s" qui s'est fait la malle.
RépondreSupprimerPrends l'oseille.
On ne peut qu’acquiescer. On ne voit vraiment pas comment des baisses de charges compensées par une augmentation du nombre de salariés pourrait améliorer la compétitivité des entreprises.
RépondreSupprimerMême sans contrepartie et accompagnée d'une simplification drastique du code du travail, toute baisse de charge ne pourra relancer l'emploi qu'au bout de quelques années. Nos gouvernant ne voient pas si loin (si tant est qu'ils aient une vision quelconque).
Quand je vous lis J-E, il m'arrive parfois des poussées de mélanchonnite.
RépondreSupprimerSi on fait le total des hausses de charges et de la fiscalité, qu'on en retranche le CICE et les allégements annoncés au-delà ( attention : il semble que les chiffres bruts annoncés comprennent le CICE), on reste sur une hausse des charges et non sur une baisse. Donc non seulement comme le dit Michel Desgranges, ce n'est pas la baisse en elle-même faire d'emploi, mais de plus il semble que cette baisse n'existe même pas !
RépondreSupprimerAutrement dit, comme d'habitude, on aura dit un mot aimable (« baisse de charges »), mais sans traduction concrète. C'est l'habitude des motions de synthèse : un mot aimable pour chaque courant du PS et je reste secrétaire général !