Afin de
faire ronronner d'aise ces fanatiques ennemis de l'espèce humaine que sont les
écoterroristes (ou peste verte),
l'Assemblée nationale (soit une douzaine de députés en séance votant pour leurs
camarades partis batifoler ci et là) a hier édicté une nouvelle et superbe loi prohibant la commercialisation, l'usage
et la détention de divers produits .
Ces produits
sont, pour l'essentiel, des herbicides
et pesticides.
Expliquons.
A la
première ligne d'une ancienne encyclopédie de biologie, on pouvait lire :
"la nature du vivant est de
proliférer : la vie est envahissante,
c'est là l'un de ses caractères le plus frappant".
Cette
assertion ( qui devrait fonder toute morale sociale, mais c'est un autre sujet)
se vérifie par l'expérience -- il suffit pour cela d'observer les fruits de
l'union d'un monsieur et d'une dame souris ou romanichels--, et tout
particulièrement lorsque l'on contemple un espace couvert de terre.
Sans la
moindre intervention de l'expérimentateur, on observe que, aux premières
chaleurs du soleil printanier, apparaissent de petites pousses d'un plaisant vert qui, au fil des jours, grandissent, et
deviennent orties, chardons, ronces, plantins et autres végétaux que l'on
nommait dans les siècles obscurs mauvaises
herbes.
L'effet de
cette vie proliférante est de
transformer en l'espace d'une saison tout parc ou jardin en jungle, ce qui n'est pas sans charme, mais a aussi quelques
inconvénients – empêcher tout passage, étouffer les oeillets que l'on
souhaitait voir fleurir, servir d'abri à de dévastateurs sangliers, etc.
Bref, qui désire se promener dans son jardin
ou parc, en admirer l'ordonnancement et se réjouir de la vue de tulipes, roses
ou glaïeuls (etc.) doit se résoudre à agir contre la prolifération des intrus.
Une solution consiste à se mettre à plat
ventre sur le sol, puis à saisir entre le pouce et l'index toutes tiges
naissantes et indésirables, enfin les arracher et les aller porter dans des
poubelles recyclables après avoir soigneusement trié les espéces ( conteneur de
droite : ronces, à gauche: orties, etc. ...).
Cette
méthode est efficace, elle est particulièrement appropriée aux petits espaces.
Si le
territoire est d'une certaine importance, il est recommandé de faire appel à un
personnel spécialisé pour effectuer cette tâche , ainsi, vers 1880, M. de
Rothschild employait une centaine de jardiniers pour préserver son domaine
de Ferrières d'une végétation apportée par les vents.
Las,
l'augmentation du coût du travail humain entrave cet usage (M. de Rothschild a
même dû se résoudre à refiler Ferrières à M. Etat), mais il a été trouvé une solution de substitution –d'ingénieux
chimistes et botanistes ont découvert des substances que l'on vaporise (en
marchant, debout, non en rampant) sur le sol et qui détruisent les fameuses
mauvaises herbes. Mieux, se faisant aider de zoologues, ces inventeurs ont trouvé
d'autres produits qui exterminent pucerons et parasites divers, dont on ne
pouvait autrefois se débarrasser qu'en en saisissant les larves avec une pince
à épiler sur chaque feuille de la plante attaquée.
Pour
quiconque ne vit pas uniquement entre béton et macadam comme les très citadins
écoterroristes mais dispose d'un lopin de terre qu'il soigne avec amour, ces
herbicides et pesticides étaient bien pratiques, il est donc dans l'ordre des
choses qu'ils soient désormais interdits, sous des prétextes relevant du
mensonge, de l'imposture et de l'ignorance.
M. Etat et
ses pseudopodes possédent pour leur part des milliers d'hectares de parcs,
jardins, et espaces divers qui demandent un certain entretien ( car la
végétation proliférante, qui est mauvaise citoyenne, ne respecte pas la
propriété dite publique).
Réjouissons-nous : M. Etat va donc créer des milliers d'emplois en
embauchant une immense foule de chômeurs qui seront affectés à l'arrachage
manuel des ronces, orties etc.
Nous
sommes-nous réjouis trop vite?
La nouvelle
loi prévoit une exception pour les
"autoroutes, voies ferrées et aéroports", sur ces territoires
couvrant des centaines de kilomètres carrés il sera permis d'utiliser les
substances interdites au particulier voulant traiter quelques mètres carrés,
car un simple vote a suffit pour ôter
aux herbicides etc. utilisés par M. Etat toute la dangerosité invoquée
pour en justifier le bannissement.
Pour des
raisons mystérieuses, cette loi n'entrera en vigueur qu'en 2020 ( ou 2022 – il
y a ici un flou législatif...), attendons
donc quelques retours de saisons pour voir le territoire gaulois encore
champêtre transformé en une idéale forêt amazonienne, d'où seront enfin chassés
tous les humains.
Mais qui
pourront se réfugier sur les autoroutes, voies ferrées et aéroports.
J'aime beaucoup votre -on ne saurait mieux dire. Il est à craindre, à vous lire, que si le territoire gaulois se transforme en jungle amazonienne, il soit également envahi d'une faune allogène !
RépondreSupprimerIl était question de votre "peste verte", dans mon commentaire ci-dessus. Si blogspot bouffe mes balises HT-machin-L, mais où va-t-on ?
SupprimerEncore un miracle du dieu internet!
SupprimerPour l'arrachage des orties à la main par les populations laborieuses et socialement désavantagées, il faudra tout de même prévoir des gants assez épais.
RépondreSupprimerEt pour les ronces, des mitaines en acier articulées, façon chevalier médiéval, ne seront sans doute pas superflues.
Petit douillet!
SupprimerLe vert est à la politique ce que le puceron est au rosier ou la limace à la laitue. C'est contre eux qu'il faudrait inventer de nouveaux pesticides.
RépondreSupprimerIls ravagent tout ce qu'ils touchent.
Et surtout ce qu'ils ignorent.
SupprimerMoi qui venais de me résoudre à utiliser du désherbant après m'être résigné l'an dernier aux insecticides ! Enfin, j'ai (peut-être) encore 6 à 8 ans devant moi pour mettre ces intentions criminelles en œuvre. Gageons que, d'ici là, on nous concoctera des produits bio aussi inoffensifs qu'inefficaces.
RépondreSupprimerSaluons au passage le réalisme de votre évocation des tâches du jardinier écolo.
Inefficaces, c'est certain.
SupprimerJ'ai vu dans une vidéo un agronome qui disait :
RépondreSupprimer- Une mauvaise herbe, c'est une bonne herbe qui est à la mauvaise place.