Une
polèmique sur la "théorie du genre"
a permis aux gens de medias, toujours bien informés, de découvrir, avec
quelques décennies de retard, l'existence des gender studies.
Ces gender studies sont nées dans le bouillonnement
intellectuel, ou pseudo-intellectuel, de la fin des années 1960 et, se
présentant comme une énonciation philosophique
de la revendication féministe (ou néo-féministe), elles ont été vite
accueillies, avec la linguistique absconse et le déconstructionnisme primesautier,
au sein des universités les plus
prestigieuses (celles de la Ivy League et Berkeley aux Etats-Unis, Oxford
et Cambridge en Angleterre), suivies
plus ou moins rapidement par les établissements de deuxième, puis de
troisième ordre, parfois moins prompts à vouloir ne pas rater le coche de la
post-modernité.
Reconnues
comme dicipline universitaire, ces études ont offert un très grand nombre
de postes à des candidats professeurs
qui y ont ainsi trouvé le moyen d'assurer leur subsistance quotidienne tout en
se promenant de colloques en séminaires et en dispensant, hélas..., un peu
d'enseignement. Notons que l'augmentation exponentielle du nombre d'étudiants
durant les dernières décennies entraîne mécaniquement une augmentation
semblable du nombre de places, dont les titulaires sont recrutés sans véritable
sélection – une bonne mémoire, un peu d'application et d'arrivisme suffisent
pour que des individus d'intelligence médiocre et dépourvus de vrais
connaissances se parent du titre flatteur (pour le grand public ignorant de ces
choses) d' universitaire.
Comme la
régle fondamentale pour survivre, et améliorer ses revenus, est en ce milieu le
fameux publish or perish , ce sont
des millions de pages relevant des gender studies qui fleurissent chaque
année– regardez les catalogues des grandes presses universitaires (Harvard,
Yale, Oxford etc.), le domaine ainsi intitulé s'y enrichit à jet continu de
nouveaux ouvrages.
Dont
certains auteurs parviennent à devenir des vedettes
médiatiques, par un habile cheminement.
L'une des grandes prêtresses de la chose est
Mme Judith Butler, féconde auteuse d'ouvrages écrits en un surprenant charabia
(et des collègues lui ont justement attribué le Prix du charabia) dont la
diffusion semblait confinée à un cercle restreint (academic). Mais Mme Butler a publiquement pris position en faveur
de diverses causes de l'ultra-gauche altermondialiste (antisionisme, contre la
finance et Wall street, etc.), déclarations chaleureusement relayées, en raison
de sa position universitaire, par les gazettes de la gauche sentencieuse (New-York Times, The Guardian, Washington Post
, etc.), lui offrant ainsi notoriété puis célébrité.
Résumons :
l'autorité , fondée sur un statut
professionnel et une œuvre dont on s'abstient de regarder le très éventuel
bien-fondé, permet d'acquérir , par un discours en d'autres domaines où l'on ne
peut se prévaloir de la moindre compétence, une notoriété qui rejaillit sur l'autorité antérieure, laquelle, ainsi
augmentée, permet d'accéder à la célébrité
(et ainsi de suite), c'est ce que les économistes nomment un cercle vertueux. (Un exemple plus ancien
est celui de M. Michel Foucault dont la gloire doit plus à son activisme
politique qu'à son Histoire de la folie à
l'âge classique, il y en a
d'autres).
Ainsi, il
existe aujourd'hui (en Occident , pas dans les pays musulmans ni en Chine...)
des dizaines de milliers
d'universitaires (academics) qui
prêchent les gender studies et ont
publié des millions et millions de
pages (dans ce fatras, il doit même être possible de trouver des phrases
sensées, ou intelligentes).
Et que dit cette dicipline ?
Elle se
fonde essentiellement sur cet axiome de l'éxécrable écrivaine que fut Mme
Simone de Beauvoir :"On ne naît pas femme, on le devient" , enjolivé
par un vocabulaire emprunté à Jacques Derrida ou Paul de Man, avec des pincées
de Freud et Lacan, et de petites touches de Foucault ou Chomsky. Elle s'exprime
donc en un pesant jargon, qui l'eût réservée aux initiès (ou collègues), si le processus utilisé par
Mme Judith Butler ( et d'autres consoeurs) ne lui eût permis de se faire
connaître dans le monde extérieur, et a entrepris de remplacer, dans toutes les
branches du savoir humain, le sexe (connu
en sciences naturelles, ou en biologie) par le genre, emprunté à la grammaire.
Puisque
fondées sur un axiome qui, contraire à ce que dit la nature, ne peut être
démontré mais seulement affirmé par le discours, les gender studies sont , plus
qu'une théorie car elles ne relèvent pas de la science, une idéologie productrice de bavardages
doctrinaires jargonnants et qui, comme toute idéologie, a des fins
normatives -- modeler l'être humain et
la société conformément à ses présupposés.
Ce sont
quelques thémes simplifiés de cette idéologie qui vont maintenant, par la volonté du
Président, être obligatoirement enseignés, sous forme de slogans, aux petits
enfants.
Un axiome ne peut pas être démontré par définition.
RépondreSupprimermais je ne suis pas un philosophe post-moderne...
SupprimerJe ne vois pas pourquoi les petits n'enfants seraient privés d'aussi scintillantes lumières !
RépondreSupprimerBonjour
RépondreSupprimerÀ quand un joli petit billet sur le Sionisme, la finance et Wall Street ?
Très intéressant éclairage de l'historique de la théorie du genre.
RépondreSupprimerAfin d'illustrer ces expériences menées dans les années soixante, le Figaro a publié avant-hier un article au sujet d'une d'entre-elle qui fut un cuisant échec menant à un double drame : Théorie du genre : comment la première expérimentation a mal tourné