Que chroniquer
lorsque rien , rigoureusement rien, de ce que l'on a appris ces dernières
heures ne semble digne de la moindre ligne ?
Les informations qu'enregistre
(provisoirement) mon cerveau proviennent de deux sources, les medias, qui me fournissent une masse,
considérable en volume, de faits, papotis et commentaires, les propos que me
tiennent des personnes que je rencontre et me racontent ceci et cela.
De cette seconde source, je tiens qu'hier des
chasseurs ont tué dans le voisinage quinze sangliers (je ne sais si ce vocable
odieusement mâle et adulte inclut des laies et des marcassins), mon tendre cœur
bat toujours de pitié lorsque se présente à lui l'image de bêtes sauvages mises
à mort, mais ces bêtes sauvages, labourant les pelouses de leur groin afin de
trouver des vers qui sont leur délice, ont transformé de vastes étendues de
notre parc en champs mal labourés, me faisant souhaiter leur extermination,
laquelle me réjouit—si je ne m'en représente pas la sanglante réalité. ( Sur la
difficile cohabitation entre bêtes
sauvages et humains, je renvoie sans modestie à mon roman Manitoba, dont c'est l'un des thèmes
essentiels – l'autre est le métissage).
Il me fut aussi narré les pittoresques
méthodes qu'utilisent les colosses de la grande
distribution pour ne pas payer leurs fournisseurs, ou les payer avec des
retards extravagants, ou diminuer leurs dettes par l'invention de pénalités aussi ingénieuses que
malhonnêtes, je pourrais entrer dans le détail de ces crapuleuses entourloupes,
en fournir les preuves, cela impliquerait une entreprise à laquelle je suis
fort attaché, et la révélation des manœuvres coupables dont elle est victime risquerait
de lui porter un préjudice dont je ne veux me rendre responsable.
Quant
aux medias, en l'absence de nouveaux potins sur l'objet des attentions
libidineuses du Président, ce que j'y lis ce matin eût pu être imprimé la
semaine dernière ou réimprimé après-demain, et même l'année dernière pour la
farce annuelle du rapport, également
annuel, de la Cour des comptes, dénonçant divers gabegies , en omettant le plus gros
gaspillage qu'est l'entretien de cette Cour, dont les fameux rapports ne sont
jamais suivi d'effet, et dont l'existence est ainsi d'une criante inutilité.
Avec
beaucoup d'indulgence, il serait permis de relever la colère d'un politicien
présidant le parti de la droite-socialiste contre un livre pour enfants qu'il a
parcouru sans le comprendre, montrant ainsi que ce qui est destiné aux bambins
de six ans dépasse ses facultés (?) intellectuelles, et révélant de ce fait
qu'il a la carrure d'un futur Président.
Quoi
d'autre ? Le commandant de l'expédition coloniale envoyée par le Président dans
un désert africain annonce que ses troupes vont désormais s'en prendre aux chrétiens, --ce n'était pas inattendu.
Ayant achevé
ma revue d'actualité(s), je retourne lire Le
goût d'autrui de M. Ghislain de Diesbach (Versailles, 2010), portraits anecdotiques d'hommes et
femmes célèbres ou injustement oubliés qu'il a fréquentés, on y rencontre
notamment Jouhandeau, Jünger, Ionesco, Morand, Fabre-Luce, aussi bien que
Marie-Laure de Noailles, la baronne Blixen ou Anne de Bavière, ce livre
délicieux est un bain d'intelligence, et de liberté.
"en omettant le plus gros gaspillage qu'est l'entretien de cette Cour, dont les fameux rapports ne sont jamais suivi d'effet, et dont l'existence est ainsi d'une criante inutilité."
RépondreSupprimerMouais... Mais est-il nécessaire d'espérer pour entreprendre ou de réussir pour persévérer ?
Les grands méchants hypers et les gentils fournisseurs qui font que se faire dépouiller par les géants. C'est vraiment trop injuste et bien mal connaitre la partie, si je puis me permettre et sans vouloir vous offenser, pour toujours ne taper que sur la grande distrib'.
RépondreSupprimerCher Corto :
Supprimer*je ne généralise pas;
*ce que j'ai écrit repose sur des faits dont j'ai les preuves...