Lorsque le frêle papillon australien, désireux de courtiser Madame
Papillon, s'approche de la belle d'un battement de ses ailes diaphanes, ce
mouvement fait naître un souffle, menu vent qui traverse les océans, ateint une
orgueilleuse mégapole, effleure, sur un toit hautain, une instable cheminée, à
peine un choc, et pourtant la masse de briques tombe, choit sur la tête auguste
du chief executive officer d'un géant
de l'internet et du touitt phonètique, dont le trépas fait vaciller le NYSE
500, le CAC 40 et divers MM. Présidents.
Cet
inéluctable enchaînement d'une cause (menue) et d'effets (gigantesques) a été
découvert, étudié, corroboré par de vaillants chercheurs, désormais théorisé , le voilà, sous le nom
séduisant d' effet papillon, promu au
rang de ces vérités scientifiques que répandent journalistes, penseurs et
autres phares de la connaissance contemporaine.
Un esprit
logique ne trouvera rien à reprocher à ce charmant effet, tant il est vrai que
toute cause a un effet, et que serait une cause sans effet ? (Ignorons les
malveillants qui soupçonneraient ici un paralogisme et un raisonnement
circulaire).
Mais notre
effet papillonesque n'est pas, en notre monde et au même moment, un évènement unique, (même si,
ontologiquement, il est un bien évènement unique en soi), dans la réalité, il se
produit d'autres événements, et tout évènement se trouve en concurrence avec ces autres évènements, qui peuvent en abolir les
effets.
Ainsi, le
souffle venu du battements d'ailes irisées peut, en survolant les eaux houleuses
du Pacifique, se heurter à un typhon surgi de ces mêmes flots, il s'y
engloutira, et là mourra son effet.
Car
l'influence (ou effet ) de l'évènement dépend de sa puissance.
Une
expérience de réalisation aisée illustrera cette assertion.
Faites,
dans votre salon ou votre jardin, exploser d'une part un pétard de 14 juillet et, d'autre part, une bombe atomique semblable à celle qui eut un effet négatif sur la
démographie japonaise.
Ces
explosions provoquent l'une et l'autre un souffle, mais vous pourrez constater
par vous-même que, de ces deux souffles, l'effet n'est pas identique, et vous
pourrez justement conclure que certains
évènements ont plus d'effet que d'autres.
Les
gazettes, que je parcours le matin pour prolonger mon sommeil, m'ont appris que
s'étaient déroulés hier deux évènements : des émeutes en Ukraine qui ont
entraîné un changement de personnel gouvernemental, des émeutes à Nantes qui
ont entraîné des dissenssions dans un personnel gouvernemental.
Il en est
résulté deux flots d'ondes qui se sont propagées... jusqu'où ? Vont-elles
atteindre, pour l'assombrir ou l'ensoleiller, le déjeuner du menuisier
auvergnant, du paysan provençal ou du taxidermiste picard?
Ou se
sont-elles mutuellement annulées ?
Il est
toujours bon de commencer une nouvelle semaine par une interrogation
métaphysique.
Meuh non, il ne s'est rien passé à Nantes (avant) hier. Ceux qui prétendent le contraire ne font que répe(rcu)ter en boucle et entre eux, fournissant donc le bruit et l'écho, une dépêche fournie par quelqu'agence de propagande, rien de plus. Cette fin de semaine, c'était l'Ukraine et la clôture des J.O. de Sochi.
RépondreSupprimerNe vous laissez pas intoxiquer par ceux qui prétendraient dangereux les citoyens festifs qui faisaient sauter des pétards et jouaient à Thierry-la-fronde avec les pavés : c'était pour rire.
C'est malin, je ne vais encore pas fermer l'œil la nuit prochaine, avec vos histoires…
RépondreSupprimerJe suppose que vous savez que vous ignorez ce qu'est l'effet papillon, mais vous semblez penser que vous en faites une vulgarisation acceptable parce que vous savez ce que sont un papillon et un effet.
RépondreSupprimerC'est cette attitude qui finit toujours par m'énerver chez les gens de lettres.
Et votre énervement redoublera, ô acerbe censeur, quand je jouerai avec chaos et fractales!
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SupprimerJe vous signale en passant que je revendique le titre d'inventeur de l'humour fractal qui consiste à s'exprimer entre le premier et le deuxième degré, voire plus si entente.
SupprimerL'expérience de physique amusante à laquelle vous nous conviez me paraît dangereuse : il arrive que l'on se blesse gravement avec des pétards.
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