Voici un
petit jeu pour journée pluvieuse.
Il est
juste besoin, pour le pratiquer, de disposer d'un ordinateur ou d'un smartphone
connecté à internet ( attention : le bon vieux minitel a été définitivement déconnecté de tout accés au monde
moderne), puis d'ouvrir Google et de
cliquer sur la mention actualités.
Presque
aussitôt apparaîtront sur votre écran des lignes de textes, qui vous révèleront
les actions notables accomplies durant
ces dernières heures par nos frères humains ( et même nos sœurs humaines, s'il
s'avérait que la femelle de l'espèce fût plus proche de l'homme que de
l'animal, malgrè les doutes exprimés sur ce sujet par saint Augustin et les
Pères de l'Eglise).
Précisons
que ces actions nous sont présentées à travers un prisme (et le prisme
déforme...), car ces actualités ne sont que des titres d'articles rédigés par
des salariès d'entreprises de presse, autrement dit, non des faits, mais des
récits de faits.
Et pourquoi
tel et tel titres plutôt que tel autre ? Ces titres sont innombrables, il faut
donc faire un choix..., comment s'opére-t-il ?
M. Google,
en bienveillant apôtre du dieu internet, a décidé, pour éviter tout reproche de
favoritisme, concussion, peut-être même : partialité, de confier ce choix à une
machine; pour que cette machine effectue
sa tâche, il faut qu'elle ait reçu des instructions, de qui ? Cela nous est
celé.
J'ai joué,
et vu apparaître , blottie entre les habituels rumeurs et bobards ( pacte de
marchandage, expéditions coloniales , loteries électorales, révolutions
télévisées, etc. ) une curieuse législation adoptée par une démocratie exotique.
Cette
démocratie est l' Ouganda, contrée où , il y a assez longtemps, se rendit un
ami journaliste pour y effectuer un reportage. Il y disparut, puis l'on
retrouva, sur les rives d'un lac, ses restes criblés de balles, les parties
manquantes ayant fait les délices d'indigènes crocodiles.
Aujourd'hui, le M. Président local vient donc de promulguer une nouvelle
loi punissant de prison perpétuelle
les relations homosexuelles (aussi bien dame-dame que monsieur-monsieur) ; il
annonça par un discours cette avancée sociétale (selon ses critères), s'élevant en même temps contre
les gâteries buccales, précisant que "la bouche est faite pour manger, non
pour le sexe". Il termina en s'élevant contre "l'arrogance des
Occidentaux qui viennent recruter des homosexuels et des lesbiennes dans nos
écoles."
Soigneusement conçue et bien rédigée, sereinement exhaustive, cette loi n'oublie pas de punir quiconque
ferait la promotion de
l'homosexualité (dix ans de geôle), ou omettrait de dénoncer des homosexuels (même châtiment).
Le mois
dernier,dans une autre démocratie, le
Parlement du Nigeria, pays le plus riche et le plus peuplé d'Afrique, avait
adopté, à l'unanimité de ses membres, un ensemble de lois réprimant avec une
implacable sévérité l'homosexualité , sa promotion, etc., et même la possession
de clubs où pourraient se rencontrer les uranistes (comme écrivait André Gide).
Au même
moment, le quotidien-vespéral-de-référence relaye l'indignation de divers
mouvements gays de l'Arizona, provoquée par le refus d'un pâtissier de
confectionner un gâteau de mariage pour un sémillant couple unisexe.
C'est
effectivement là un geste (ou plutôt un non-geste...) propre à déclencher les
fureurs du camp du Bien, quant aux lois qui condamnent les homosexuels
africains aux pires souffrances, elles feront l'objet de discrètes protestations, de nul effet, et vite
oubliées.
Si en
musique une blanche vaut deux noires, sur le registre de l' indignation, combien faut-il de millions
de sodomites africains pour valoir un seul gay américain ?
Il faudrait condamner le pâtissier à une peine exemplaire comme la mort par remplissage du fondement d'éclairs au chocolat.
RépondreSupprimerVous avez les idées mal placées et l'indignation sélective, vous.
SupprimerVous auriez préféré des éclairs au café ? Ou des religieuses ? Ou des têtes de nègres ?
SupprimerToujours fin gourmet (et lettré), M. Jégou!
SupprimerJe ne vois pas pourquoi l'artisan devrait être condamné. Après tout, il n'existe pas à ma connaissance de loi américaine punissant le refus de vente. Le gazier est chez lui, donc libre de choisir sa clientèle. Libre à lui de se mettre à dos, sans vilain jeu de mot, une clientèle qui n'est généralement pas chiche de ses dollars. C'est son droit.
SupprimerAprès tout, au nom de quoi devrions-nous aimer tous les hommes et femmes de ce monde du même amour inconditionnel ? De l'utopie pour tous ?
Bah, sans même aller chercher chez les ricains, nous avons vu tous nos indign'ados gauchistes, y compris au gouvernement, s'élever contre les lois dites anti-gays en Russie, mais pas un, pas une, pour émettre la moindre indignation à l encontre du Nigéria et de l Ouganda.
RépondreSupprimerEn Russie,pour les Jeux, le GVT français a consenti à envoyer une ministre de second rang pour représenter la France. Aux USA, Air Hollande One n a pas suffi pour transporter la délégation française. :)
Il ne faut pas désespérer la Bamboulie. On vous l'a dit et répété cent fois, Corto !
SupprimerLa bamboula, Didier, la bamboula , c'est bien connu est bien plus festive en Bamboulie qu'en Russie.
SupprimerCeci dit en Russie il n'y a pas de loi pénalisant l'homosexualité, il y a juste une texte qui interdit d'en faire la promotion auprès des mineurs. Ce que notre ministère de l'Education condamne fermement puisque cela fait plus de 10 ans que des assoces comme SOS Homophobie peuvent distribuer Le guide gay de la drague ou Tomber la culotte (pour les lesbiennes) dans nos lycées.
SupprimerJe ne sais pas pourquoi, mais ce Poutine m'apparaît d'un coup plus sympathique. On peut très bien n'avoir rien à reprocher à de gens qui font ce qu'ils veulent entre eux, dès lors qu'il s'agit d'adultes consentants, tout en ne voyant pas d'un bon œil ce genre de documents qui ressemblent fort à des brochures promotionnelles pour ces déviations.
Quant à ce qui se passe en Afrique, et bien il me semble que cela regarde les africains. A eux de virer leurs gouvernants s'ils ne leur conviennent pas. C'est promis, l'UE les soutiendra, elle soutient pratiquement tous les révolutionnaires du monde. Pour ma part, ma devise est "charbonnier est maître chez lui".
Le pâtissier aurait dû faire comme Socrate et expliquer que son daimon lui interdisait de faire une tel gâteau.
RépondreSupprimerCa marchait il y a 2400 ans, pourquoi pas maintenant?
Ah non, je me souviens maintenant, en fait ça ne marchait pas si bien.
Nicce blog you have
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