Retentit
ce matin un grand vacarme –soit : titres des medias, discours de politiciens,
cris des lobbies – autour d'affaires de PMA
et GPA, car le débat politique, dèjà
tombé de principes en idées, puis d'idées en slogans, se traîne désormais dans
la bouillie des sigles.
De quoi
s'agît-il ?
Survolant
rapidement divers propos, plus véhéments que didactiques, j'ai cru comprendre
que M. Etat se proposait d'accorder aux lesbiennes un droit à être mère sans qu'elles prissent la peine de se faire féconder
par un mâle selon d'antiques méthodes (décrites notamment par Lucrèce dans le De rerum natura), un droit à semblable étant prévu pour les
pédérastes, mais mutatis mutandis, quant aux hermaphrodites et androgynes, leur
droit à serait encore l'objet de concertation.
Dans un
premier temps, il avait été prévu que ces droits
à fussent imposés sous forme de lois
par le Parlement-croupion, mais des considérations électorales, provoquées par
la manifestation d'une opposition à ces avancées
sociétales (sic), paraissent avoir fait repousser la chose à un temps où
les détenteurs de place craindraient moins d'en être chassés.
Analysons.
Pour les
lesbiennes radicales -- et pour les hommes
invertis, comme les désignait Marcel Proust, transposez selon le sexe -- cette loi
leur eût permis de jouir du bonheur
d'être mère sans avoir à souffrir l'horreur d'une copulation avec un vilain
monsieur.
C'est là ce
qui s'appelle vouloir le beurre ( l'enfant) avec l'argent du beurre (le refus
de l'acte fécondant), et comme la norme de notre société est de satisfaire de
telles revendications (ainsi: le revenu
sans le travail, etc.), il était prévisible que la loi décrétât que l'on pouvait être mère et mère, ou père et pére,
en s'épargnant l'ennui de l'ancien accouplement d'un mâle et d'une femelle.
Mais
pourquoi une loi ?
D'abord, la
nature humaine fait que de telles situations sont, encore, extrêmement
marginales, et il est pervers de vouloir légiférer pour des cas marginaux (il
me faudrait plus de place pour développer ce point, qui est l'une de mes
convictions capitales), ensuite, pour que des êtres humains dont les mœurs et
les goûts ne concernent qu'eux, et non autrui, puissent disposer librement
d'ovules et spermatozoïdes qui sont leur seule propriété, il suffit d'abolir
les lois actuelles qui le leur interdisent, et non d'édicter de nouvelles lois
(qui ne peuvent être que source de conflits et difficultés) –la liberté, c'est
la suppression des lois qui la nient injustement,
non la création de textes normatifs qui l'emprisonnent sous le masque de la
tolérance.
Ainsi, dans
une société libre, hommes et femmes, pédérastes ou non, lesbiennes ou non,
pourraient obtenir des enfants par la méthode qui leur convient (fécondation en
éprouvette ou in utero d'une
quelconque pauvresse ravie de louer
cet organe, sans négliger l'adoption d'orphelins) sans que la loi s'en mêlât,
et encore moins des autrui aux
vociférations illégitimes.
Dans tout
ceci, deux camps s'affrontent –les maniaques de la législation sur tout, les
thuriféraires de l'interdiction de tout--, et je les abhorre également.
*Pour une
approche authentiquement morale de
ces questions, lire l'indispensable ouvrage du professeur Bertrand Lemennicier Le marché du mariage et de la famille (Presses Universitaires de France, Paris,
1988).
Joli billet. :)
RépondreSupprimerQu il me soit permis de passer une petite annonce: Cherche personne pouvant me renseigner sur le statut des enfants obtenus par GPA à l'étranger et vivant en France avec leur père, mère ou parents acheteurs ainsi que sur les droits parentaux de ces derniers, la GPA étant interdite et illégale en France
ils sont orphelins en France
RépondreSupprimerEncore un bienfaisant effet des lois.
SupprimerJe pense qu'il serait judicieux que vous développiez cette conviction capitale que vous venez d'évoquer.En attendant, merci pour la tenue de ce blog.
RépondreSupprimerNe racontez pas n'importe quoi, la France reconnait les liens de filiation établis à l'étranger, et la GPA ne diffère pas de l'adoption sur le rapport entre parents et enfants.
RépondreSupprimerEn revanche, et pour troller un peu sur le statut des parents eux-mêmes, il n'est pas impossible que la loi française actuellement en vigueur permette de poursuivre les parents pour réduction en esclavage (crime constitué lorsqu'une personne exerce à l'encontre d'une autre un attribut du droit de propriété, en l’occurrence, l'achat), même si ça n'a jamais été fait.
La lecture des lois entraînerait-elle quelque confusion?
SupprimerSur la reconnaissance de la filiation par la France, il n'y a pas de confusion possible, c'est établi et pratiqué depuis des années.
SupprimerDans l'hypothèse où quelqu'un ayant un intérêt à le faire, disons la mère de l'enfant, viendrait contester le lien de filiation, là les choses seraient plus confuses, parce que le droit international est un fouillis ignoble, ce qui m'interdit d'affirmer quel droit s'appliquerait en cas de contestation de l'adoption. A l'instinct, je dirai celui de l'enfant, donc du pays où la GPA était possible.
Le cas échéant, l'enfant ne serai pas orphelin, mais rendu à sa mère.
sans qu'elles prissent la peine de se faire féconder par un mâle selon d'antiques méthodes
RépondreSupprimerExcellent billet !
Je me souviens d'avoir dit à peu près la même chose il y a un an chez votre ami du Plessis. En termes plus crus il est vrai.
Mais oui : la PMA est bien faite pour les couples infertiles, les vrais, et l'homosexualité est un choix de vie qui ne signifie en rien que la nature nous a dépourvu du droit (et du pouvoir) de féconder.
Et ne parlons pas de la GPA...
RépondreSupprimerOù l'on voit des couples homos faire leur marché:
celle-ci fournira l'ovule ; celle-là vendra son ventre durant 9 mois....
Le sordide absolu au nom de l'égalité.