david in winter

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Editeur. Ecrivain. Dilettante

vendredi 6 septembre 2013

Smartphone, bruit, signal



     Toujours soucieux de me tenir au courant des dernières avancées de l'esprit humain, et même d'en expérimenter par moi-même les applications pratiques, je fis il y a quelques années l'acquisition d'un nouvel appareil nommé smartphone de la marque taïwanaise HTC, que l'on disait alors être à la pointe de l'innovation.
   Sans doute par esprit de contradiction, j'utilisai mon beau smartphone ( qui est effectivement d'une esthétique très plaisante ) uniquement pour téléphoner , ce que je fais rarement, et prendre quelques photographies, ce à quoi je me livre encore plus rarement.
  Cet appareil me donnait ainsi toute satisfaction,  jusqu'à ce matin de juillet où un geste maladroit entraîna le chute de l'engin, et la transformation de son écran lisse et plat en verre pilé.
  Il me fallait le remplacer.
  Mon épouse venait d'acquérir un Samsung Galaxy dernier cri, et je lus au même moment dans le magazine spécialisée en merveilles modernes Stuff  que cet élégant Samsung ressemblait à un "jouet de bas étage" à côté du plus nouveau ( d'un mois...)  Sony Xperia Z.
   Adversaire de la parité, persuadé que la loi de la Nature veut que la femelle se tienne, respectueusement courbée, à quelque distance derrière le mâle, je fis donc l'emplette du Sony.
   Et, par un brutal changement d'humeur plus que de principes, je m'aventurai à pénétrer dans le monde fascinant des applis, où se meuvent comme poissons dans l'eau des millions et millions d'adolescents de tout âge.
   Je m'en fis même une friandise  -- après le café du soir, point de chocolat, mais un petit tour sur playstore, et, hop ! je m'offrais une appli nouvelle ( et gratuite, cette gratuité étant un radical critère de sélection).
   Effet de ma gourmandise, l'écran d'accueil de l'engin se trouva bientôt parsemé de multiples widgets me permettant de lire ou d'accéder à :
  *cinq journaux de divers pays;
  *divers services de prévisions météorologiques ( brume à Bombay ce matin), pas toujours bien d'accord entre eux;
  *cartes de géographie assorties;
  *cartes du ciel en relief et en mouvement, et planétarium;
  *convertisseurs de poids et mesures, et de monnaies ( ah! Connaître le cours du kwanza angolais face au dalasi gambian ! );
  *heure solaire vraie, équation du temps et âge de la lune ( fort utile pour  vérifier l'exactitude des indications astronomiques de certaines montres);
  *cours de l'or, de l'argent, et de multiples Bourses (NYSE, Nasdaq, etc.) .
   Puis, hier soir, cherchant l'appli d'un quotidien de Hong Kong ( en langue anglaise ) dont l'absence de possession m'eût empêché de trouver le sommeil, je trouvais – car si effectivement on trouve toujours avec ces engins, on ne trouve jamais exactement ce que l'on cherche – je trouvais donc, ou plus exactement : me fut proposé, quelque chose que l'on peut appeler portail, et se nomme Global news.
  Ce Global news affiche, avec de judicieuses fonctions de tri, par pays ou autre, les noms de dizaines et de dizaines de journaux, de l'Albanie au Vietnam, en passant par le Pakistan ou le Qatar; effleurez du doigt l'un de ces noms, et le journal s'affiche, avec tous ses articles (souvent en anglais, parfois en des langues plus rares).
  Trêve d'ironie : cette appli , pour quiconque est curieux de connaître ce qui se passe ou se dit ailleurs,  est réellement géniale ( ou fabuleuse, ou très-chouette).
  Les spécialistes de l'information distinguent entre le bruit et le signal; le bruit, c'est l'immense masse des données (data) qui nous parviennent et nous submergent, le signal, c'est l'information pertinente.
   Il est évident que plus augmente la quantité de bruit que nous recevons, plus s'accroît la possibilité  (loi des grands nombres...) qu'il s'y trouve du signal, et il est tout aussi évident que plus la quantité de bruit augmente plus le signal y sera noyé.
  (Imaginez que vous receviez un milliard de bruits contenant mille signaux – cette quantité double : vous recevez désormais deux mille signaux , mais  perdus dans deux milliards de bruits. La proportion demeure la même : un sur un million, mais vous devez cette fois  éliminer 1.999.998.000 objets non pertinents pour chercher et trouver vos deux mille objets pertinents. Et en fait, je pense que plus le bruit augmente, plus la proportion de signal diminue, mais le format de ce billet ne me permet pas d'argumenter aujourd'hui cette conviction. ).
  Que font nos contemporains de ce gigantesque bruit ? Quel effet a-t-il sur eux ?
  Les études sur le sujet abondent, il y en a même d'excellentes  --pour ma part, je suis persuadé  que l'on ne peut en tirer profit qu'en possédant les  connaissances de base que, en France, l'enseignement d'Etat a renoncé à enseigner.

2 commentaires:

  1. J'ai également un Sony Experia (j'ignore si c'est un Zou autre) depuis le mois de mai : incapable de m'en servir, je suis. L'idée d'y charger une carte du ciel, application découverte cet été sur un autre mobile, me tente énormément. Il est possible que je recherche ici ou là votre adresse pour vous demander quelques tuyaux en privé ;-

    Bien d'accord avec vous sur le reste.

    Amicalement.
    Al.

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  2. Je dois être d'un ringard. Je ne possède qu'un petit nokia, juste pour téléphoner et écrire (quoique très peu) de petits Shorts Messages Services.

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