Pourquoi
écrire plutôt que ne pas écrire est une question existentielle à laquelle je
n'ai pas trouvé de réponse, en revanche j'ai la ferme conviction, appuyée sur
une longue expérience, qu'écrire sur certains sujets ( ou éditer des ouvrages
traitant de ces sujets, ce qui est moins fatigant, plus onéreux et tout aussi
décourageant) produit le même effet que faire pipi dans un instrument à cordes.
Aujourd'hui
donc, pour dire les choses crûment, je vais (métaphoriquement) pisser dans un
violon en abordant le sujet des solutions pour réduire le fameux trou de la "sécurité sociale".
Un
observateur moyennement futé énoncerait qu'il suffit de supprimer le monopole de cette excroissance de M.
Etat et laisser les individus s'assurer où et comme ils veulent pour leurs
petites affaires de santé afin que le problème soit heureusement résolu, ce
moyen étant d'une efficacité certaine, il est radicalement exclu qu'il soit mis
en œuvre , et même étudié ( à la suite du courageux docteur Claude Reichman,
des hommes et des femmes intrépides ont entrepris de se libérer de ce monopole
en arguant de son illégalité, nous ne connaissons encore l'issue de leur
combat).
Envisageons,
plus modestement, de petites astuces.
Il ne se
passe guère de semaine que des drogues –aujourd'hui nommées médicaments – naguère en vente libre se trouvent inscrites
dans une catégorie administrative telle qu'il n'est possible de les obtenir
qu'en brandissant une ordonnance établie par un médecin. Il en résulte qu'au
coût (remboursé) de la drogue s'ajoute le coût (idem) de la consultation , on
comprendra donc que si tous ces cachets, poudres et décoctions pouvaient
s'acheter sans contrainte , il en résulterait d'appréciables économies. De surcroît, si ces
substances n'étaient plus vendues exclusivement en pharmacie, mais dans les
bazars ou supérettes, une saine concurrence en ferait baisser le prix.
Des cris
d'orfraie m'assourdissent ("
comment oser écrire des choses pareilles ! vous êtes irresponsable! Pensez aux
accidents! etc. etc."), et la prudence me commande de remballer ma
suggestion.
D'autant que
j'en ai une autre.
J'ai ouï
dire que lorsqu'un individu a mal quelque
part et se rend , dans l'espoir d'être soulagé, chez un médecin, ce dernier
borne son art à l'envoyer chez un confrère
spécialiste (de ceci ou de cela), lequel expédiera à son tour le patient
(souvent une patiente) dans un vilain bâtiment pour y subir une multitude d'examens dont les résultats redescendront
pour interprétation au prescripteur qui peut, à leur vue, renvoyer son client
chez un autre confrére qui, etc.
Je ne doute
pas que, dans certains cas, ce dispendieux circuit ne soit nécessaire, mais il
est devenu (quasi) systématique, sans que personne ne se préoccupe de son coût.
Le bon sens
voudrait que, dans un premier temps, le "malade" se contentât de
l'aspirine ou du sirop pour la toux que conseillerait le premier médecin, et que seulement en cas
de persistance de ses troubles, douleurs et inquiétudes il se rendît chez un
"spécialiste". Hélas, d'une part le "généraliste" tient à
se garantir de tout risque en repassant son client à un confrère, d'autre part,
beaucoup de nos contemporains (et contemporaines, en grand nombre) jouissent d'autant plus du sentiment de
pleinement exister qu'ils sont l'objet des attentions médicales les plus
poussées, ce sont là deux raisons pour que rien ne change.
Et rien ne
changera car tout ce qui est pervers aujourd'hui en ce système est très
exactement ce que veulent, souhaitent, réclament les citoyens, avides de
s'empiffrer de prestations qu'ils
croient gratuites, sans accepter de
voir qu'ils les paient (et paieront de plus en plus).
Le système de notre sécurité sociale est certainement perfectible mais de là à souhaiter sa mort il y a un pas que je ne franchis pas.
RépondreSupprimerLes obsessions de Claude Reichman sur son blog me font ch....
Cette délicate remarque est de nature à nourrir un débat argumenté et serein.
SupprimerOu non ?
Un moyen efficace, et très socialiste -à condition de trouver une astuce peu onéreuse- serait de faire passer de vie à trépas / envoyer dans l'au-delà, / ad patres / au diable Vauvert souffreteux, mal-nés et autres dont la fin-de-vie a tendance à s'éterniser.
RépondreSupprimerCela n'a rien à voir avec le principe de la liberté de s'assurer, ou non.
SupprimerLe principe de l'assurance c'est celui que nous connaissons avec les mutuelles et leurs différences de traitement en matière de lunettes ou de soins dentaires : il y en a de bonnes et de mauvaises. Or s'il y a un domaine où l'égalité ne doit pas être un vain mot, c'est bien celui de la maladie.
RépondreSupprimerVoulez-vous très démocratiquement dire que "toutes les maladies sont égales" (la grippe égale à la leucémie, etc.) ?
SupprimerNon bien sûr. Pas de pitié pour la bobothérapie, lifting et autres cures de confort.
SupprimerMais la sécu (invention du communiste Ambroise Croizat au sortir de la guerre) reste une noble invention et le modèle de ce que peut faire un peuple réellement uni.
L'assurance privée c'est l'idéal libéral du chacun pour soi. Ça peut séduire mais alors finissons en avec les fables du destin commun et de la cohésion sociale.
On voit bien ce qui est à l'oeuvre dans ce domaine comme dans tant d'autres : destruction de l'Etat et surtout de l'Etat-Nation. Tous les derniers repaires qui lient encore tant bien que mal les citoyens doivent sauter.
SupprimerC'est une oeuvre de destruction, de démolisseurs.
La CMU fait aussi partie de ces excès qui contribueront à terme (hélas) aux réalisations des vœux de Reichmann.
SupprimerL'état se détruit tout seul, nul besoin de l'aider. Le système est vicié à la base, seule la coercition de plus en plus sauvage et l'exclusion de plus en plus large lui a permis de tenir jusqu'ici - mais plus pour longtemps. Le modèle social est avant tout anti-social.
SupprimerCe commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerAi supprimé ce commentaire dont le rustre auteur me tutoyait.
SupprimerTrou du violon : 13 milliard d'euros.
RépondreSupprimerPour mémoire : montant de l'IR : 45 milliards, de l'AME : 264.000 personnes et 800 millions / an et de la CMU : environ 10 milliards / an pour les soins et la gestion qui, pour cette couverture, sont payés par des taxes sur ... les assurances.
La liberté c'est de pouvoir choisir (entre autres) son assureur.
Sinon pourquoi ne pas créer une nouvelle branche de la Sécurité sociale pour les véhicules à moteur, les aéronefs, les incendies, etc... C'est pourtant le même principe et les risques humains ne sont pas moindres.
C. Monge
Eh oui...
SupprimerMais comme toute liberté de choix est haïe...
AME , CMU , un scandale ?
Supprimerque les pauvres crèvent , et accessoirement génèrent des épidémies
voilà votre philosophie
Oh oui!
SupprimerSuite à ma conversation de ce matin avec mon bon docteur, il semblerait que le médecin rural soit condamné de par son âge et son non-remplacement à la disparition. Peut-être que de longs et coûteux trajets refroidiront les consommateurs ?
RépondreSupprimerIls sont, dans bien des cas, remboursés....
SupprimerEt le coût de l' A.M.E, ce qui est bizarre, c'est que peu de gens évoque cet aspirateur à fric qui je rappelle, permet à une certaine catégorie de profiter de tous les soins médicaux sans débourser un seul cent.
RépondreSupprimerMerci pour cet utile rappel, Grandpas.
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