Par un beau jour de 1785, M. de Champcenez s'assit à son bureau, trempa sa plume dans son encrier et écrivit cette joyeuse chanson dont je vais citer quelques vers :
"(...) Je fais des chansons et des dettes;
Les premières sont sans façons;
Mais les secondes sont bien faites.
(...) Eh! qui ne doit pas maintenant?
C'est la mode la plus constante,
Et le plus petit intriguant
De mille créanciers se vante.
En vain ces derniers sont mutins;
Jamais leur nombre ne m'effraye.
Ils ressemblent tous aux catins ;
Plus on en a , moins on les paye.
L'on sait que les préceptes de M. de Champcenez ont été adoptés, sur un plus grand pied, par les princes qui nous gouvernent , avec cette autre différence que c'est sans chanter qu'ils s'endettent.
Et peut-être est-ce plus prudent : quand vint la Révolution, M. de Champcenez eut la maladresse de continuer à versifier ses emprunts, et fut, sans musique, envoyé à l'échafaud.
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