Selon une
tendance fort répandue, qui est le fruit d'un regard distrait, le sieur
Hollande et sa pléthorique domesticité ne seraient qu'une ordinaire troupe
d'ambitieux imbéciles et incultes – erreur.
S'il est
vrai que ces hommes et assortiment de mégères promues par la seule grâce de
l'idole parité sont gens de peu
d'esprit et très-ignares, leur trait de caractère essentiel est d'être
obstinément méchants , et ils sont méchants parce qu'ils sont des idéologues.
L'idéologue
est un individu qui se fait une idée de la réalité , idée formée non sur un
examen de cette réalité , mais par une impression vague nourrie , non de
raisonnement, mais de sentiment et d'émotions, et qui aboutit à un système.
Ce qui
s'ensuit est bien connu – l'idéologue entend (depuis Platon...) que la réalité se modélera à l'Idée grâce à des lois et des coups de bâton, la
réalité résiste, nouvelles lois, nouveaux coups de bâton, mais la réalitè
n'obéit pas, l'idéologue enrage, devient furieux, se prend de haine pour les
hommes et les femmes qu'il juge coupables de cette absence de soumission du
monde , et décide de les éliminer radicalement selon l'exemple du grand ancêtre
Maximilien de Robespierre et de ces incarnations parfaites du socialisme en
action que furent feus Joseph Staline, Adolf
Hitler et Mao Tsé-Tong.
Ces
réflexions me vinrent en lisant sur l'excellent "blog" Vu des collines de M. Jacques Etienne
une citation d'une sorte d'oberführer chargé ministériellement de détruire les dernières ruines de l'Ecole,
citation qui exalte l'émergence d'un homme nouveau né de la Révolution et coupé
de toute histoire ( "du passé faisons table rase"...) , qui doit être
– car il sera imposé—l'homme d'aujourd'hui et de demain.
Cet homme
nouveau, cet homme authentiquement socialiste qui, petit bénéfice, réélira avec
enthousiasme le sieur H. en 2017 , ne peut croître et prospérer que par la
violence , et il me semble que quiconque exalte la Révolution en vient vite à
rêver de dresser des échafauds.
Je ne suis
pas devin, et même si je vois aujourd'hui le début d'une férocité programmée
dans la répression des opposants et la spoliation des derniers producteurs de
richesse, il se peut que ces projets dictatoriaux s'écroulent dans un désastre
d'une espèce encore inconnue, mais à qui m'objecterait que de telles horreurs ne sont plus possibles aujourd'hui je répondrai
que je lis en ce moment beaucoup de mémorialistes du règne du malheureux Louis
XVI -- un temps où l'on pensait que des
massacres semblables à ceux des guerres de religion n'étaient plus possibles aujourd'hui -- et je vois qu'en 1787 et même en 1788, les
rêveurs de réforme et de remodelage de la société et de l'homme n'imaginaient
qu'un avenir radieux béni par l'union enchantée du Roi et de son peuple.
La
guillotine les éveilla de ce songe.
RépondreSupprimerPour parvenir à l'homme nouveau il faudra passer par l'épée un grand nombre de Vendéens qui s'obstinent à ne pas croire en l'avenir radieux du socialisme.
Sont-ils prêts à de nouveaux massacres ceux qui pensent que la révolution est inachevée ?
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerWait and see
SupprimerTenez, faites-moi donc penser, vendredi, à vous apprendre comment “mettre en lien” les blogs ou billets que vous citez…
RépondreSupprimerSinon, je “plussoie” (comme on dit dans la blogosphère…) ce texte, évidemment.
Un homme libre écrivant pour des hommes libres... "mettre en lien " ?
SupprimerVade retro vil esclavagiste !
Hier comme aujourd'hui les Evariste Gamelin sont légion, avec leurs rêves sans nom, toujours prêts à marcher dans le sang de leurs victimes une fois la machine infernale en route.
RépondreSupprimer« On a dit que Robespierre et Saint-Just se proposaient, une fois qu'ils auraient eu triomphé de leurs ennemis, de détendre la terreur, de rétablir l'ordre, d'organiser la démocratie, de constituer la société de l'avenir. Sans doute, si ces hommes étaient parvenus à obtenir une dictature incontestée, ils se seraient efforcés de réaliser de vagues utopies ; mais, en présence des résistances qu'eût soulevées cette entreprise impossible, ils auraient encore fait couler des flots de sang. C'est le propre de l'orgueil et du fanatisme de s'irriter contre les obstacles, d'attribuer à la haine et au mauvais vouloir la cause des difficultés qui ont leur source dans la nature même des choses, et de demander à la violence les moyens de les trancher. Tels s'étaient montrés Robespierre, Saint-Just et leur école. Leurs tentatives d'organisation n'eussent donc été qu'une torture infligée à la société, et leur clémence une accélération des supplices. »
Alfred Sudre, Histoire du communisme avant Marx.(1848). Éditions du Trident.
Merci pour cette précieuse citation.
SupprimerTels s'étaient montrés Robespierre, Saint-Just et leur école. Leurs tentatives d'organisation n'eussent donc été qu'une torture infligée à la société, et leur clémence une accélération des supplices.
RépondreSupprimerOui.
La vie est à peu près notre seul luxe ici-bas mais il s'en trouve toujours pour nous la contester, pour nous dire vous faites fausse route, attendez voir vous allez voir ce que vous allez voir.
Du calme.
Nous avons vu.
Les massacres tonitruants du passé, ceux plus silencieux d'aujourd'hui.
Mais qui veut entendre les victimes ?
SupprimerOn ne peut pas parler "d'homme nouveau" sans avoir lu cela, propos:
RépondreSupprimer" La révolution française est l’irruption dans le temps de quelque chose qui n’appartient pas au temps, c’est un commencement absolu, c’est la présence et l’incarnation d’un sens, d’une régénération et d’une expiation du peuple français. 1789, l’année sans pareille, est celle de l’engendrement par un brusque saut de l’histoire d’un homme nouveau. La révolution est un événement méta-historique, c’est-à-dire un événement religieux. La révolution implique l’oubli total de ce qui précède la révolution. Et donc l’école a un rôle fondamental, puisque l’école doit dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. Et c’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école et par l’école, cette nouvelle église avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la loi."
V. Peillon, La Révolution française n'est pas terminée, extraits.
Ce gars, parfait exemple d'idéologue, est en charge de l'éducation nationale, en charge des profs et de l'éducation des enfants...
Cette citation a provoqué mon billet.
SupprimerIl faudrait ajouter qu'à part le programme terroriste, elle est une incantation vide de sens et charabiesque.
@corto 74:
RépondreSupprimerCette nouvelle église a beaucoup de prêtres mais peu de fidèles. l'homme nouveau se dessine malgré lui et sans lui dans des lieux fermés au public.
Il n'y a pas communion.
J'ai entendu l'autre jour, sur France Inter les déclarations de Robespierre et consorts sur l'école dont ils rêvaient. En gros elle avait pour but de créer l'homme nouveau en retirant l'enfant à sa famille car ce n'est pas à elle qu'il appartient mais à la Nation. Je pense, n'ayant pas de temps à perdre à lire plus avant les écrits de M. Peillon, que c'est dans la lignée de cette idée que s'inscrit la phrase à laquelle vous faisiez allusion et que Corto vient de reprendre. Les mêmes causes tendant à produire les mêmes effets, il n'y aurait en effet rien de si étonnant à ce que le totalitarisme de gauche revienne au pouvoir : ses tenants ne se cachent pas pour parler de lutte à mort contre le fascisme. Le seul problème est que c'est EUX qui déterminent qui est fasciste et qui ne l'est pas et qu'ils ont une conception plutôt large de ce qui se rattache à ce courant politique disparu depuis bien longtemps.
RépondreSupprimerNous avons entendu la même émission J-E (qui était en fait une reconstitution des débats des révolutionnaires sur l'éducation).
SupprimerElle se concluait par le fait que finalement ce sont les jésuites qui longtemps encore assurèrent l'éducation de nos chères têtes blondes.