david in winter

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Editeur. Ecrivain. Dilettante

jeudi 13 juin 2013

Approche de Renaud Camus

   A l'exception d'articles parus dans le Gai Pied  il y a jolie lurette, et que j'avais jugés agréablement précieux , je n'ai jamais lu la moindre ligne de M. Renaud Camus , pour la seule raison que je ne peux pas tout lire .
   Mon éminent ami Didier Goux m'a fait sentir par ses propres écrits l'injustice de cette discrimination, et a eu la complaisance de me conseiller trois ouvrages, que le facteur vient de m'apporter et que j'ai humés ou butinés.
   Outrepas est un  volume de Journal dans lequel M. Renaud Camus montre pour diverses manifestations de l'activité des gens de medias un intérêt fort disproportionné au mérite de cette population.
   M. Renaud Camus sait et maîtrise parfaitement la langue française, aux errements contemporains de laquelle il a consacré un utile et piquant Répertoire des délicatesses du français contemporain, sa pensée est élevée et son jugement le plus souvent droit, il fut victime d'une chasse aux sorcières menée par de pitoyables crétins, il occupe donc un rang très au-dessus de cette tourbe qui semble ne le préoccuper que parce qu'elle a occupé son temps, et nous souhaiterions le voir s'élever encore plus au lieu de s'abaisser à la compagnie de pygmées.

  J'apprends également que M. Renaud Camus a eu la fantaisie, saugrenue pour un écrivain, de fonder un parti qu'il a étrangement nommé le Parti de l'In-nocence ; cet intitulé est un oxymore. Innocence est, selon mon cher Littré , " qualité de ce  qui ne nuit point, douceur inoffensive" , ( et ce sens demeure malgrè la coquette brisure de la graphie camusienne  ) , et la nature même d'un parti est de nuire à ses ennemis en les supplantant et les chassant de toute place -- et un parti doux, à notre époque !
  J'applaudirai à tout parti qui se dresserait contre la perte du sens, la destruction des derniers et chancelants débris de la civilisation, la malfaisance des idéologues et démagogues et la corruption de l'esprit ... , un tel parti se nommerait justement Parti de la fureur vengeresse -- notre époque n'est plus aux bergeries.

    Suis-je injustement sévère envers M. Renaud Camus? Mes propos ne sont que superficiels; n'ayant fait qu'effleurer la surface de ses écrits, je me réserve  de le lire  profondèment, certain que je  l'apprécierai et l'estimerai.

 

5 commentaires:

  1. NOCENT, subst. masc. FEW VII nocere
    [GD : nocent ; FEW VII, 162a : nocere]
    "Coupable"

    Je le crois terriblement coupable; coupable de dire des vérités pour nous faire sortir de l'innocence (ignorance).

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  2. Vous parlez de perte du sens : cela me fait penser que j'aurais bien dû, pour vos lectures, vous conseiller aussi le livre de Camus qui s'intitule précisément Du sens (P.O.L), dans lequel il fait le point sur la tristement fameuse “affaire Camus”, tout en allant bien au-delà.

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