Le substantif "droite" apparut à la
fin de l'an de disgrâce 1789 pour désigner un groupe de députés qui se
distinguaient en cédant chaque jour un peu plus aux exactions de la
"gauche" ( autre substantif
nouveau ) , si bien que de concessions en reculades, ils s'effacèrent du
paysage politique et, contrairement au chat de Cheschire, il n'en demeura pas
même l'ombre d'un sourire. La plupart d'entre eux réapparurent pourtant, brièvement, aux yeux
du public, le temps de monter les marches de l'échafaud, d'autres, plus
discrets, choisirent de se suicider pour échapper à leurs poursuivants, tels
les imbéciles malfaisants Condorcet et Petion ( dont on retrouva le cadavre
"rongé par les vers et les chiens").
Sautons
quelques siécles (deux) où vinrent et partirent, revinrent et repartirent de
pitoyables avatars et regardons la droite d'aujourd'hui.
Elle a
pour principal mérite pour les citoyens
qui lui apportent leurs suffrages d'être moins
pire que la "gauche", c'est
exact peut-être, mais ne tient pas compte de l'effet d'accumulation que produit la politique de la
"droite".
Car
lorsqu'elle arrive au pouvoir ( à peu près un coup sur deux ) , cette
"droite" se garde bien d'abolir ces mesures instaurées par la
"gauche", sur lesquelles, quand elle
était opposition, elle avait jeté les plus furieux anathèmes, et même,
parfois, des critiques fondées.
Non contente de rien corriger, et sans doute
pour montrer qu'elle agit, elle s'amuse à promulguer , par petits jets ( et non
par flots, comme la "gauche" ) , un peu de lois liberticides, un peu
de spoliations nouvelles, entre deux discours annonçant de grandes réformes qui
jamais ne naîtront.
Et quand, chassée du pouvoir à force de
décevoir ses naïfs partisans, s'en va la droite, son bilan est qu'elle n'a fait
qu'aggraver ce qu'elle avait promis d'améliorer.
Et pourquoi
donc ? Parce que les politiciens de "droite" sont totalement dénués
de force de caractère, et incapables de ne pas se courber devant les
criailleries du petit peuple médiatique et les beuglements des aigrefins
syndiqués.
Ces
observations ont été mille fois faites, et avec plus de talent, par de fort
bons auteurs, et hélas fort inutilement, et je ne sais pas trop pourquoi, en ce
beau dimanche ensoleillé, m'a pris la fantaisie de les redire.