david in winter

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Editeur. Ecrivain. Dilettante

dimanche 18 janvier 2015

Eloge de la haine

      

     Des lois, chaleureusement approuvées et applaudies par les hordes de microcéphales qui, un certain dimanche, marchérent par millions pour la liberté d'expression, prohibent fort sévèrement les propos empreints de haine ou qui, encore pis, incitent à la haine.
     Que penser de cette vilaine, et judiciairement interdite,  haine?
     Ecoutons un saint laïc, dont les écrits fondent les plus canoniques valeurs républicaines,  M. Emile Zola.
      "La haine est sainte. Elle est l'indignation des cœurs forts et puissants, le dédain militant de ceux que fâchent la médiocrité et la sottise. Haïr, c'est aimer, c'est sentir une âme chaude et généreuse, c'est vivre largement du mèpris des choses honteuses et bêtes.
      "La haine soulage, la haine fait justice, la haine grandit.
      "(...) Si je vaux quelque chose aujourd'hui, c'est que je suis seul et que je hais."
      Préface de Mes Haines, 1866. Repris dans l'édition des Œuvres complètes publiée par François Bernouard en 1928. Epuisé.

10 commentaires:

  1. Sans vouloir aucunement le flatter, M. Zola était tout de même un sacré imbécile.

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    1. Vous confondez avec Hugo...

      Et Zola est un très grand romancier.

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    2. Mais Hugo un très grand poète, tout de même.

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    3. @ Michel : L'imbécilité d'Hugo n'efface pas celle de Zola. Qu'il soit un grand romancier par l'ampleur et l'ambition de sa tâche ne l'empêche pas d'avoir un style lourd et pataud qui rend ses romans indigestes. Je suis heureux d'avoir lu les Rougon-Macquart jeune. Aujourd'hui je ne pourrais plus. Je garde cependant un souvenir nauséeux des interminables descriptions du "Paradou" dans La Faute de l'abbé Mouret.

      @ Mat : C'est un immense et utile poète : grâce à lui les profs de français peuvent donner des exemples clairs de figures de style. Personne mieux que lui n'a su utiliser toutes les ficelles de la rhétorique.

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  2. Comment peut-on songer à interdire un sentiment?

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    1. Il ne s'agit pas d'interdire un sentiment mais de prohiber toute expression visant à la propager en direction de certains groupes. Pour les autres, c'est totalement acceptable voire conseillé.

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  3. Cher monsieur Desgranges,

    Je lisais avec intérêt votre blog sur le site des Belles Lettres, un cadre qui devait, bien qu'à la tête de cette excellente maison, border vos épanchements. Vous vous lâchez, désormais, dans votre iconoclastie un peu trop souvent ... simplette et caricaturale - et stylistiquement (c'est un autre écrivain et blogueur qui vous parle - geronimots.blogspot.com -, non dénué de quelques diplômes, qui ne sont la garantie de rien), si je puis me permettre cette suggestion, vous gagneriez à raréfier les clignotements de vos italiques.
    Vous vous plaisez à croire, semble-t-il, que les "microcéphales", dont j'étais, de la marche du dimanche 11 janvier, seraient inaptes à éprouver cette "haine" que selon vous les lois systématiquement prescrivent. J'espère que vous haïssez autant que moi le fascisme, le nazisme, le communisme, l'islamisme et ses tueurs, et quelques autres Ismes.
    Votre posture surplombante, méprisante (non qu'il n'y ait rien à mépriser), qui croit pouvoir s'autoriser d'une solide culture, amortit l'exercice de votre intelligence, et c'est bien dommage. La solidarité avec les victimes du 7 janvier ne signifie pas, pour moi, ni pour d'autres, l'alignement. Les caricatures de Mahomet, même licites, répondaient chez leurs auteurs au principe de plaisir au détriment de celui de réalité, ou d'une éthique de conviction au grand dam de celle de responsabilité, dirait Max Weber.
    C'était quelques réactions à vos iconoclasmes "réactionnaires", émanés de toute une tradition bien française : Proust, que vous semblez connaître, s'inscrit et écrit hors et au-delà de ces bornes-là.
    Mais je ne prétends pas oeuvrer à votre amendement.
    Jacques Géraud

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    1. Merci, Monsieur, pour ce commentaire.
      Je ne changerai rien à mes italiques, qui indiquent des citations (des termes qui, en ce sens, ne sont pas de mon vocabulaire).
      Pour le mépris, le mien ne sera jamais suffisant, ni mon surplombage assez élevé.
      Et que vient faire ici mon cher Proust?
      Pourquoi pas M. le duc de Saint-Simon, qui savait haïr....

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  4. L'abus d'un tic stylistique, c'en est un, ne vous en déplaise, nuit à la santé textuelle. Mais dès lors que vous avez vos pioupious, vos groupies ...
    S'agissant du mépris il vous faut en effet des réserves, vu le nombre de nécessiteux, comme disait l'autre, lesquels ne sont pas toujours où les assigne votre politiquement-correct à vous.
    Proust est le plus grand, et n'est pas réductible à une doxa.
    Vous savez comme moi qu'il procède de Saint-Simon, et le dépasse, et qu'il a, dans la galaxie de son livre, ses abbés Dubois et ses présidents de Harlay.

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