Il y a bien des années, un ami me proposa
d'écrire une chronique hebdomadaire dans Le
Figaro, demande flatteuse, et prometteuse de gras revenus, je m'empressai
donc de rédiger un billet fort bien tourné (à mon sentiment) sur la justice.
J'introduisai mon propos par cette anecdote rapportée par Ammien Marcellin dans
ses Histoires : dans l'empire
Sassanide, les magistrats siégeaient sur des chaises recouvertes des peaux
tannés de juges corrompus, et qui avaient subi (préalablement) le dernier supplice.
Puis, après avoir cité l'admirable Tête
des autres de Marcel Aymé, je suggérai que fût aujourd'hui suivi
l'excellent exemple des Sassanides.
C'est ainsi que cessa ma collaboration au
journal de la bourgeoisie conservatrice avant même que fût publiée une ligne de
moi, j'en fus un peu surpris, un peu chagriné, et mes rêves d'opulence
dissipés, cela témoigne de ma naïveté, j'étais bien jeune en ce temps.
Quelques décennies ont passé, et je regrette
encore plus aujourd'hui que nos mœurs actuelles rendent utopique toute
imitation des bonnes manières sassanides.
Faut-il pour autant renoncer à toute
amélioration de la magistrature, continuer à accepter que les jugements, tant
civils que criminels, semblent écrits par de désinvoltes étourdis qui négligent
et le droit et le fait, pour ne rien dire de l'équité?
J'ai eu dans ma vie de nombreux procés, où
j'étais soit demandeur, soit défendeur, j'en perdis qu'une saine justice eût dû
me faire gagner, j'en gagnais qu'une même saine justice eût dû me faire perdre.
Mais veux-tu, ô peuple souverain, que soit établie
cette bonne justice, qui est la première raison d'être d'un gouvernement?
Indigne-toi alors que son budget soit égal à
celui d'un ministère aussi dérisoire et inutile que celui de la culture-d'Etat,
et inférieur à celui de tant de départements aussi grotesques qu'obéses.
Multiplie-le par dix, ce budget, et
multiplie d'autant le traitement des magistrats, pour ne plus recruter des
hommes que la médiocrité de leur sort et de leurs ambitions pousse à juger en
fonction de l'envie et de l'aigreur qui les habite, donne-leur les locaux, les moyens, et la considération, nécessaires
à la majesté de leur charge...
N'oublie pas qu'en prononçant une seule
phrase, les juges décident de la vie et de la fortune de leur semblable –et que
ce semblable peut être toi.
Mais tu préfères que les largesses de M.
Etat engraissent les artistes de rue et les ivrognes sans emploi, et le jour où
tu seras victime de quelque jugement aberrant, au lieu de pleurer, dis-toi que tu en as eu pour ton argent, et
ton indifférence.
"de désinvoltes étourdis qui négligent et le droit et le fait,"Voila c'est ça,je viens de subir l'étourderie et la négligence de ce genre de juge contre lequel on ne peut rien,aucune poursuite possible...Vous croyez vraiment que de mieux les payer les rendraient plus consciencieux?Peut être,mais pouvoir les poursuivre serait de nature à les rendre pus méticuleux
RépondreSupprimerLes poursuivre devant d'autres juges?
SupprimerVous me surprenez en écrivant que la seule augmentation de salaire permettrait de disposer de magistrats compétents, sérieux et intègres.
RépondreSupprimerIl faut bien recruter ces gens là quelque part, et leur pépinières, universités ou écoles politiques ne fournissent que du second choix, déjà calibré pour ne comprendre que ce qu'il faut.
L'on pourrait certes attirer des moustachus d'autres professions mais ceci, qui est déjà le cas, risque de séduire les mercenaires.
En revanche, et à défaut de leur tanner le cuir, ce qui pour des carpettes est en soi difficile, il faudrait au moins qu'ils engagent leur responsabilité. Mais ce mot ne constitue t-il pas déjà une injure à magistrat ?
Mais bien que mes expériences en ce domaine (et dans différents secteurs : succession, commerce, etc. ) montrent toutes une perversion absolue du système, je fais confiance à la justice de mon pays (et au fisc).
C'est pourquoi, dès que possible, je vais partir habiter à l'étranger. Que Dieu ne nous soumette ni à la tentation, ni à la justice...
C. Monge
Bien sûr, il faut aussi changer les pépinières...
SupprimerMême avec des moyens accrus la justice ne pourrait qu'appliquer les lois. Or il semble que les réformes menées par l'actuelle Garde des seaux n'aille pas forcément dans le sens d'une amélioration de l'équité mais plutôt dans celui de l'excuse sociale.
RépondreSupprimerCela dit, la justice manque comme vous le dites cruellement de moyens et lui en donner davantage ne saurait que l'améliorer.
Comme vous,je pense que la manière sassanide de confectionner les sièges de juges devrait être reprise (et peut-être même étendue à quelques autres professions). Rien ne vaut certains rappels concrets pour fortifier la morale...
QUAND LA JUSTICE SE REGLE À LA GROSSEUR DU PORTE FEUILLE!
RépondreSupprimerNous les Français nous donnons des leçons à des pays comme la Chine, la Corée du Nord au sujet des droits de l'homme ! Pourtant.
Contrairement à ce que demande la Cour Européenne Des Droits de l’Homme la partialité est bien présente partout dans notre pays.
Le TGI de Caen donne la garde d'une petite fille à un trafiquant de drogue et consommateur d'héroine.
Plutôt qu'a la mère à qui il n'a absolument rien à reprocher juste avec un tour de passe-passe des juges.
Les juges:
1) Font traîner délibérément l'affaire (3 ans).
2) Se servent ensuite de ce retard pour rendre une décision en faveur de la partie adverse.
3) Ferment les yeux sur la condamnation pour trafic de drogue. Là, pendant ce jugement!
4) Se servent de son addiction à l'héroine mais à son avantage.
5) Il perd son emploi, permis de conduire, les juges restent sourds.
6) Ils ne tiennent pas compte des documents apportés par Madame.
7) Des jugements remplis d'erreurs.
8) Des mensonges (travail de nuit).
une page a été mise en ligne à ce sujet; http://ellevitan.free.fr