david in winter

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Editeur. Ecrivain. Dilettante

vendredi 4 avril 2014

Propos inutiles



   Une dame qui fait de la politique , et qui sans doute ferait mieux, pour notre repos, de faire du point de croix, comme une célèbre auteuse de romans de gare récemment décédée, vient de déclarer, dans un entretien destiné à braquer sur elle les feux de l'actualité :
   "L'homosexualité est une abomination."
   Elle exprimait ainsi une conviction, qui est la sienne et s'ancre en un dogme révélé commun aux religions juive, chrétienne et mahomètane, conviction qui se trouve partagée par la majorité des êtres humains vivant aujourd'hui sur notre terre –hors occident.
  C'est là une conviction qui me paraît néfaste, et stupide, sans doute est-elle née jadis de la nécessité (supposée) d'édicter des lois prétendues divines pour contraindre hommes et femmes à perpétuer l'espèce (comme s'ils avaient besoin de lois pour cela...) , et je ne réaffirmerai jamais assez que le libre choix de sa vie sexuelle est pour tout être humain un droit qui doit être proclamé et défendu, mais enfin, cette dame a un droit égal de professer ce que son dieu lui a ordonné de croire, d'autant qu'elle a nuancé son propos, qu'il faut citer in extenso;
    "Je n'ai jamais condamné un homosexuel. L'homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n'est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné. »
   On ne saurait être plus clair: elle condamne une pratique, non le pratiquant, contre qui elle ne réclame nul châtiment.
   Cette mansuétude n'est pas partagée par d'anciens complices, avec qui elle est brouillée, et qui occupent l'emploi de chefs de l'opposition officielle, qui se sont déchaînés contre elle avec toute l'ardeur de politiciens discourant dans le sens du poil médiatique, l'accusant d'avoir commis un délit pénal et exigeant qu'elle soit pendue, écartelée et jetée aux vautours.
   Dans le même temps a été chassé de son poste le directeur de Mozilla, (bidule, pratique, de navigation sur internet) pour avoir commis, en 2008, le crime abominable de donner mille dollars aux opposants californiens du mariage-gay  dans leur campagne pour le referendum visant à prohiber ce type d'union.
   Ces manifestations de la terreur régnante deviennent si routinières qu'il paraît superflu de les relever, elles s'inscrivent dans un mouvement général de formatage des pensées et conduites humaines, dont sont également victimes les fumeurs, les "obèses" etc., oui, tout cela est désormais si routinier que je crains qu'il ne soit vain de poursuivre, pour la liberté humaine, un combat depuis longtemps perdu.

13 commentaires:

  1. "Je n'ai jamais condamné un homosexuel. L'homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n'est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné. » Si vous saviez, cher Michel, à quel point l'opinion de dame Boutin est très , très, très et insupportablement partagé par toute une partie des catholiques, vous seriez effaré :) Ce qui somme toute est "normal" dans la mesure où c'est ce que professe l'Eglise.

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    1. Que les catholiques "partagent" le dogme de leur religion me semble être la moindre des choses, cher Corto.

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    2. En outre, mais qui connait encore (hormis ici, bien sûr, qui est un blog lettré) le terme "abomination" ?

      Ceci, Corto, non pour te contredire, mais... c'est un peu comme pour le "Juif perfide" (je crois... mais je suis un bébé de Vatican 2) du Credo ancienne formule : une "formule", justement, et désuète.

      Et en plus, je suis d'accord avec Yanka, plus bas.

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    3. Formule qui était surtout mal comprise. Perfidius doit être compris au sens d'incroyants et non pas traduit littéralement. Sans oublier que cette exorde était un appel à la conversion des juifs en vue de sauver leurs âmes. Ce sont les gauchos qui voient là-dedans une forme d'antisémitisme. Ce qui au fond n'est guère étonnant, ils ont pour habitude de parler doctement de choses qu'ils ne comprennent pas.

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  2. Imaginons : "Je n'ai jamais condamné un obèse. L'obésité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n'est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné. » Il s'agirait du péché de goinfrerie ou d'incontinence alimentaire. Qui broncherait à ce propos, en dehors des sempiternels trois mêmes grincheux ? Nobody. On s'en fout. L'homosexualité est la nouvelle religion des bien-pensants : interdiction de blasphémer, sous peine de châtiment. Je dis : fuck ! Etc.

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    1. Eh oui, le châtiment du blasphème est revenu...

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    2. Moi, du moment que M. Yanka ne condamne pas les obèses, cela suffit à mon bonheur ; au moins pour aujourd'hui.

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  3. L'homosexualité masculine est à développer mais dans le même temps il faut que l'homosexualité féminine régresse, ainsi les hétéros mâles pourront s'adonner aux joies de la polygamie et les hétéros femelles n'auront plus à simuler les céphalées, elles pourront s'en tirer avec un laconique: "Ce soir, c'est pas mon tour".
    Bon, à part ça, ils représentent quoi les homos? 80, 90% de la population? Vu le nombre d'articles et de commentaires un peu partout, on ne doit pas en être loin!

    Le Page.

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    1. Je me répète : je défends également le droit d'être homosexuel, et le droit de s'exprimer.
      Et je relève l'infinie multiplication de nouveaux interdits.

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    2. Mais je n'ai rien contre non plus. Maintenant, est-un droit? Un état, plutôt, un truc qu'on ne contrôle pas comme, je ne sais pas moi, une attirance incontrôlée pour les fraises tagada. Mon intervention portait uniquement sur le fait qu'on n'a jamais autant parlé de ces pratiques sexuelles qui ne regardent que leurs acteurs.

      Le Page.

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  4. Dieu que l'époque est sensible...
    J'en ai vu un, qui prétend aux plus hautes fdestinées politiques, dire son indignation dans une outrance ridicule.
    Liberté, liberté chérie! Qu'on nous laisse déraper en paix !

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  5. Il n'y a pas que l'époque, il y a aussi des quartiers qui le sont, même si ce qui les caractérise serait plutôt le manque de sensibilité de leurs habitants.

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