A la date du 25 septembre 1813, Henri Beyle
(Stendhal) écrit dans son Journal:
"Frappé d'une phrase de Grimm sur les
inconvénients de l'abus de la lecture, j'avais le projet de me maintenir sans
lire. J'ai porté des livres sur le lac de Como mais naturellement, et sans
avoir à me résister, je n'ai guère lu. Ici, j'ai recours ce matin à Duclos, Mémoires sur les mœurs.Je ne trouve point d'esprit plus analogue au mien. Je ne
parle pas de la sensibilité."
Je ne me souviens pas de la mise en garde de
Grimm, que je délaisse pourtant rarement, renonce à la retrouver, n'ayant pas
ce matin le loisir de relire les seize volumes de la Correspondance, et préfère attraper le volume de Duclos.
Dont le titre exact est : Considérations sur les mœurs de ce siécle,
par M. Duclos, historiographe de France, L'un des Quarante de l'Académie
Française et de celle des Belles Lettres, de l'Académie de Berlin, et de la
Société Royale de Londres. ( Mon édition, 392 pages, est celle de Paris, chez Prault, Imprimeur,
et Durand neveu, Libraire, 1772, la dernière parue du vivant de l'auteur).
Je l'avoue, je ne fréquente guère cette
œuvre de Duclos, qui eut, dès sa publication en 1751, un succès prodigieux dans
toute l'Europe. Je ne lui reconnais que le douteux mérite de réussir l'exploit
d'être, avec un style alerte et des pointes piquantes, redoutablement
ennuyeuse --cela tient au fond, qui voudrait faire passer des
lieux communs éculés (sur la politesse, l'esprit, les Hommes, le sentiment,
etc.) pour de renversantes nouveautés propres au siècle. Et je regrette que
Stendhal n'ait pas justifié cette surprenante analogie entre son esprit, si
rebelle, et celui, bien plat, de Duclos.
De ce dernier, je citerai quand même cette
appréciation d'un peuple qui connut la gloire :
"De tous les Peuples, le François est
celui dont le caractère a dans tous les temps éprouvé le moins d'altération; on
retrouve les François d'aujourd'hui dans ceux des Croisades, et en remontant
jusqu'aux Gaulois, on y remarque encore beaucoup de ressemblance."
Une rapide promenade dans certains quartiers confirmerait aujourd'hui le
bien-fondé de cette remarque.
*Nous voici en été , participe passé (et bien passé) du verbe être.
Je déteste l'été ! En revanche, j'aime bien Stendhal…
RépondreSupprimerIl est légèrement supérieur à Hardellet.
SupprimerOui, tout de même ! Cela dit, ce n'est pas mal, Hardellet…
Supprimer"Nous voici en été ...".
RépondreSupprimerDommage. J'ai espéré que l'illustration change avec le solstice d'été, comme au moment de l'équinoxe de printemps...
Amike
J'attends la neige....
SupprimerBelle évocation. Mais pour les quartiers (en italiques), les Francs brillaient plus que les gaulois.
RépondreSupprimerAlors comme ça il y aurait eu un peuple français...
RépondreSupprimerOn nous dit rien, on nous cache tout !
Avec une forme de permanence depuis les gaulois en plus !
Non mais on rêve...
Ils n'étaient pas un peu blancs ces sagouins ?
Et même blonds?
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