En
réponse à un billet hostile à Voltaire, d'une argumentation médiocre et d'une
mauvaise foi infantile, publié sur le site socialiste-national Boulevard Voltaire, M. Dominique Jamet,
qui en est l'animateur et fut jadis, pour de menus services rendus, récompensé d'une grasse sinécure par feu François Mitterand, se livre à une
violente attaque contre Elie Fréron, qu'il qualifie d'individu "obscur et
visqueux" (?).
Il est vrai que la victoire du parti des
"philosophes" a rejeté dans les ténèbres extérieures un grand nombre
d'auteurs du XVIIIème siécle coupables de n'avoir jamais caché leur fidélité au
Trône et à l'Autel.
Manquaient-ils de talent? Il faudrait, pour
répondre, se donner la peine de les lire.
Dans un recueil de chroniques intitulé Le purgatoire, et que je ne saurais trop
conseiller à quiconque ne se fie pas aux jugements officiels, M. Pierre Gaxotte
raconte quelles circonstances lui permirent de lire quelques deux cents numéros
de L'année littéraire, la gazette que
dirigea Elie Fréron (1719-1776), et il ne cache pas le grand plaisir que lui
donna cette lecture.
La collection complète de L'année littéraire, fondée en 1754,
étant introuvable, j'avoue n'en posséder que les numéros des années 1755, 1757,
1758 et 1759, ce qui est suffisant pour m'assurer que cette publication fut,
tant par la diversité et l'impartialité de ses jugements que par la rigueur et
l'exhaustivité de ses recensions, la meilleure des très nombreuses gazettes
publiées en ce temps, et l'on ne s'étonnera pas que Voltaire en fut le lecteur
assidu, demandant avec impatience à ses visiteurs venus de Paris s'ils lui en
apportaient bien la dernière livraison.
Sur Fréron lui-même, on peut parcourir Les confessions de Fréron,sa vie,souvenirs
intimes et anecdotiques, ses pensées, recueillis et annotés par Ch.
Barthelemy (Paris, 1876) qui montre que cet homme jadis célèbre fut aussi,
moralement et intellectuellement, très digne d'estime.
Je n'ai pas ici la place de dire ce que fut
le terrorisme intellectuel que firent
régner les "philosophes" au temps d'étranges lumières et je crains qu'il soit inutile de déplorer que les
effets en durent encore aujourd'hui, peut-être plus par paresse intellectuelle que conformisme
idéologique.
Je ne fournirai donc pas une bibliographie
étendue des écrivains qui s'opposérent aux idées nouvelles, citant seulement
deux ouvrages que je crains d'être bien seul à lire en cette fin d'hiver 2015 :
*Dictionnaire anti-philosophique, pour
servir de Commentaire & de correctif au Dictionnaire
philosophique, & autres Livres qui ont paru de nos jours contre le
Christianisme (Avignon, 1758 , également publié sous le titre : Anti-dictionnaire philosophique);
*Les grands hommes vengés, ou Examen des
jugements portés par M. de V. [Voltaire] & par quelques autres Philosophes
sur plusieurs hommes célèbres, avec un grand nombre de remarques critiques
& de jugements littéraires, par Monsieur des Sablons (Amsterdam, 1769, 2
vol.).
" Que croyez-vous qu'il arriva ?
RépondreSupprimerCe fut Jean Fréron qui creva."
Jean ?
ses prénoms : Elie Catherine.
SupprimerSans rapport et pour info au cas où vous ne l'auriez pas lu: excellente critique sur une pleine page dans Le Point pour le journal de Muray Ultima Necat
RépondreSupprimerThank you for sharing this
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