Malgrè de
méritoires efforts, soit une trentaine de secondes de surf sur internet, je n'ai pu découvrir parmi les titres et
accroches des journaux en ligne le moindre sujet offrant le plus infime espoir
de receler une nouvelle même du plus minuscule intérêt, et ayant déjà oublié ce
qui aujourd'hui n'était qu'un usé radotage du vide d'hier et d'avant-hier ,
j'ai ouvert Les Trophées de
Jose-Maria de Heredia pour relire le sonnet intitulé Antoine et Cléopâtre, dont je recopie les derniers vers :
"(...)
Tournant sa tête pâle entre ses cheveux bruns
Vers celui
qu'enivraient d'invincibles parfums,
Elle tendit sa bouche et ses prunelles claires;
Et sur elle courbé, l'ardent imperator
Vit dans ses larges yeux étoilés de points d'or
Toute une mer immense où fuyaient des galéres."
Pour Paul
Valéry, cette même étendue d'eau ( mais plus occidentale), n'était qu'un
"toit où picoraient des focs", et si j'étais instituteur, je
demanderais à mes jeunes élèves de
comparer les visions respectives ( l'une héroïque, l'autre de basse-cour)
des deux poëtes; je ne doute pas que des écoliers dont les cerveaux se meuvent
sur les cîmes des réseaux sociaux ne
prissent plaisir à l'exercice ( par ailleurs totalement vain, comme les parallèles entre Corneille et Racine
qui ne se rejoignent que dans l'infini du bavardage) et que leurs propos n'eussent
ajouté à l'élucidation des mystères des très-inspirés hôtes du Pinde.
Hélas, les
aléas de l'existence m'ont éloigné de toute estrade magistrale, et c'est comme
une bouteille à la mer que je jette ici ce thème de reflexion, avec la
satisfaction d'avoir écrit un billet qui apporte à l'enrichissement de la
connaissance humaine, tout autant, et même plus, que la lecture des gazettes
subventionnées.
Pour ma part, je me suis récemment plongé dans l'oeuvre critique de Barbey d'Aurevilly. Je ne le connaissais jusque là que par ses romans et nouvelles, et je m'aperçois que je passais à côté d'un Barbey passionnant. Ses pages sur les poètes sont délectables. Grâce à lui, j'ai découvert "Eloa" d'Alfred de Vigny, que je trouve admirable. Et peut-être ai-je mésestimé Lamartine, en qui Barbey voit le Virgile chrétien. Je vais lui redonner sa chance.
RépondreSupprimerEn revanche, Barbey taille en pièces ce pauvre Joseph Autran, pour qui j'ai quelque tendresse. Mais je dois le reconnaître : Autran n'est qu'un poète attachant, pas un grand poète.
Autran perdu ?
SupprimerMalgré qu'il en ait le poëte peut avoir du mal avec les cimes lors de sa réflexion ...
RépondreSupprimerFoin de taquineries, la corruption des temps est-elle si avancée que l'arbre ne puisse jamais avoir de feuilles maintenant que la neige est partie et que le ciel est devenu bleu ?
Jean Pace
La corruption du temps est telle que rien ne pousse, ni ne pense, ni ne vit.
SupprimerOn n'est point trop aidé de voir citer des focs quand il s'agit de colombes !
RépondreSupprimerLe dernier vers du poème: “Ce toit tranquille où picoraient les focs” répond au premier : “Ce toit tranquille où marchent les colombes”.
SupprimerEn revanche le poëte ne nous dit pas s'il s'agit du clinfoc, du grand foc, du petit foc voire même du faux foc, tous de mœurs orthodoxes malgré vos insinuations...
Jean Pace
Zéro, élève Sisyphe!
SupprimerPour M. Jean Pace : c'est un cimetière, non un dictionnaire de marine.
SupprimerMais non.
Supprimer"Je suis en toi le secret changement", maintenant.