Pauvre
Président!
Privé par
ses conseillers en communication, pour une impérieuse question d'image, de ces escapades nocturnes qui le conduisaient au
vert paradis des amours ancillaires, menacé de cette indidieuse mélancolie dont MM.
Kanterowitz, Klibansky et Saxl nous ont, dans un immortel ouvrage ( Saturne et la mélancolie), narré les
pernicieux effets, il se résolut, pour repousser tout assaut de neurasthénie, à
convoquer l'un de ses plus frétillants laquais, et lui commanda de promulguer un décret.
Aussitôt
ordonné, aussitôt fait.
Selon ce
décret, sera désormais soumise à autorisation de M. Etat toute vente à des étrangers d'une entreprise française stratégique.
Il est à
craindre que, tout à leur joie de créer de nouvelles contraintes, Président et
son domestique n'aient pas perçu toutes les conséquences
de cet acte.
Aurons-nous la cruauté de les examiner?
Oui.
Rappelons d'abord très brièvement que légiférer par décret est une usurpation du
pouvoir législatif par le pouvoir éxécutif, dénoncée comme l'essence même de la
tyrannie par toute opposition, mais
Président ne se trouvant plus dans l'opposition (du moins alors que j'écris ces
lignes), le mal de jadis est devenu
tout naturellement le bien
d'aujourd'hui.
Quant à entreprise stratégique, c'est là une
dénomination vide de tout sens objectif, une entreprise n'est stratégique que
parce que M. Etat décide de l'appeler ainsi, et il eût pu tout aussi bien
proclamer que son décret concernait les entreprises poireaux ou macaronis – le
sens eût été le même, peut-être pas l'effet médiatique.
Le contenu
du décret, lui, viole, tous les traités conclus avec des étrangers, et particulièrement les traités que Président et ses
complices clament être hautement bienfaisants et nécessaires au bonheur du
peuple -- broutille, car les traités,
comme le dit justement jadis un ministre anglais, ne sont que des chiffons de papier.
Beaucoup
plus intéressant est le fait que ce décret établit une discrimination
fondée sur la nationalité. Une telle
discrimination était ces derniers temps sévérement réprimée, et quand un
individu s'en rendait coupable, des juges
(sic) s'empressaient de l'expédier aux galéres.
Pour dire les choses crûment,
Président et son homme viennent de légaliser
la xénophobie, au nom d'un patriotisme
économique dont la promulgation était justement réclamée, selon un document
trouvé hier dans ma boîte aux lettres, dans le programme du parti de la Bête immonde -- nul doute que tous les bons citoyens ( et
les associatifs subventionnés) se réjouiront de cette union sacrée.
*Ce décret
est également une violation de la propriété
privée, ce qui ne peut que plaire à la masse des électeurs,
particulièrement attachée à la destruction de ladite propriété (pour autrui).
Sans compter que, en retour de bâton, que se passera-t-il pour les entreprises à l'étranger achetées par des boîtes françaises. Ca va être rocendrol.
RépondreSupprimerCompte tenu des aides, subventions, commandes publiques et autres réglementations favorables reçues depuis la nuit des temps, les propriétaires "privés" de cette entreprise sont en fait des rentiers de l'argent de la collectivité. Dans mille ans, il y aura encore des étatistes qui expliqueront à nos descendants que l'état défend l'intérêt général et des libertariens qui leur expliqueront à l'opposé que les propriétaires privés sont de pauvres agneaux bêlants. Résumé: c'est l'éternel retour.
RépondreSupprimerCertes, la plupart de ces entreprises relèvent du "capitalisme de connivence" -- mais c'est un autre sujet.
SupprimerQuant à l' "intérêt général", c'est une imposture.