Une
femme, pour un motif qu'un sain fonctionnement de son cerveau lui eût fait
rejeter, poignarde une autre femme et la tue. C'est là un événement à l'effet
tragique pour l'innocente victime, ses proches, ses amis mais qui, comme tout
acte irrationnel, ne révèle rigoureusement rien sur l'état de la société, pas
plus que ne le ferait la foudre tombant sur un passant.
Il
se trouve que ce crime a été commis dans une école et a frappé une institutrice. L'école est aujourd'hui un lieu sacré , l'institutrice une personne sacrée, il fallait donc
s'attendre à ce que ce double sacrilége déclenchât l'habituel torrent de propos
d'une stupidité ahurie, nous n'avons pas été déçus.
Dans ce
flot insane, j'ai relevé cette affirmation
colportée, avec égards et
approbation, par le pathétique quotidien de référence (sic) et émanant de l'un de ces psychologues qui vivent au crochet de
gogos contribuables :
" Le psychisme humain n'est pas préparé pour
assumer cela" [ cela : le
spectacle d'un acte de violence].
S'il en
était ansi, il y a fort longtemps que l'espèce humaine eût disparu.
Supportant
de moins en moins l'agressive crétinerie de l'actuelle société
"occidentale", je trouve plaisir et réconfort dans les récits de
notre passé, et particulièrement dans les Mémoires
que rédigèrent des femmes et des hommes de temps disparus.
Ce sont des
temps où les spectacles d'horreur
étaient monnaie courante, l' esprit
humain (que le cuistre nomme "psychisme") pouvait les déplorer ou
condamner, mais il les acceptait ("assumait").
Ce sont des
temps où, à la sortie des villes se dressait un gibet, les corps des suppliciés
y demeuraient jusqu'à ne plus être qu'un squelette que les intempéries
disloquaient enfin, des temps où femmes, hommes, enfants se pressaient sur la
grand'place pour voir rouer, écarteler ou décapiter quelque criminel, des temps
où les soldats tuaient leurs ennemis avec une parfaite bonne conscience, et où
la vision d'un cadavre était dans l'ordre de la nature –ce furent des temps qui
durérent des millénaires, et dont l'esprit humain s'accomoda fort bien.
Ce sont
aussi des temps où n'existaient pas ces psychologues
crapuleux dont le seul "talent" consiste à persuader autrui qu'il a, à la moindre vision sortant de son ordinaire,
subi un traumatisme, puis à percevoir
des honoraires, ou un salaire, pour guérir le mal que seuls leurs mensonges ont
provoqué.
Que
prospérent désormais les parasites marchands de soutien psychologique est une
marque éclatante de la veulerie d'un peuple qui les nourrit sans un instant
s'interroger sur le bien-fondé de leur charlatanesque activité, et je retourne
lire les Oeconomies royales (ou Mémoires) de Maximilien de Béthune, duc
de Sully, pair, maréchal de France, grand-maître de l'artillerie, prince
souverain d'Enrichemont, etc., pour retrouver des Hommes (et des Femmes, et même des enfants, qui alors n'étaient pas des poupées larmoyantes).
Entièrement d'accord !
RépondreSupprimerMerci, Jacques!
Supprimerque les intempéries disloquaient enfin
RépondreSupprimerLes corbeaux sont plus rapides que les intempéries...
Placez un cadavre dans un pré, et observez.
SupprimerLes corbeaux mangent très vite les yeux, puis un peu de chair selon leur appétit, mais ne s'attaquent pas aux ossements, qui sont peu nourrissants et sans goût.
Pour disloquer un cadavre, il est inutile de s'attaquer aux ossements, il suffit de s'en prendre à ce qui les tient ensemble.
SupprimerJ'ignorais que Sully avait laissé des mémoires.
RépondreSupprimerTout à fait d'accord avec vous quant à ce que peut endurer l'esprit humain.
RépondreSupprimerSi nous étions tous faits à l'image de ces rosières qui semblent tenir le haut du pavé, il ne pourrait pas y avoir de postulants à la carrière de sapeur pompier, de flic, de militaire, métiers où l'on est confronté au quotidien à la violence et à ses conséquences.
Ma vision est peut-être faussée par ma pratique professionnelle, mais je crois sincèrement que les hommes et les femmes sont majoritairement capables, pour "x" raisons, à un moment donné de leur vie, de commettre des actes violents. C'est dans la nature humaine. Je crois aussi que la majorité de nos semblables sont attirés par le spectacle de la violence, il suffit de regarder les attroupements de curieux se pressant sur les lieux d'un accident, d'un meurtre sur la voie publique. Seul le regard des faiseurs d'opinion a changé. La dernière exécution publique, d'Eugène Weidmann, a eu lieu à 4 heures 30, devant la prison Saint-Pierre de Versailles. Les autorités espéraient que l'heure matinale aurait eu raison de la foule des curieux, il n'en fut rien. Des chambres donnant sur le parvis furent louées, les arbres étaient remplis de photographes et de badauds attirés par le spectacle.
Les tartufes post-modernes peuvent bien chouiner, cela ne changera rien à la réalité. Et c'est tant mieux, car sinon, cela signifierait que nous sommes condamnés à disparaître. Peut-être est-ce cela qu'ils désirent secrètement.
Le plus curieux est qu'il existe une littérature scientifique abondante qui traite de ce type d'interventions...
RépondreSupprimer"given the fact that single-session psychological debriefing may cause harm in some people, and both multiple-session psychosocial interventions and pharmacotherapy have limited proven benefit" BJP, 2014
Eli