Le 14 novembre 1831, le dessinateur satirique
Philippon (1800-1862), directeur de La
Caricature, que lança Balzac, et du Charivari,
comparaissait devant la Cour dAssises de Paris, jugé pour divers délits de presse.
Face aux juges, Philippon sortit un cahier et
effectua quatre croquis –le premier repésentait le roi Louis-Philippe, le
second accentuait le visage du même en forme d'un certain fruit, le troisième
poussait plus loin ce travail, et le quatrième représentait une poire (royale).
Peut-on
être condamné pour dessiner une poire?
Philippon
eut vite la réponse : deux mille francs d'amende et six mois ferme.
Nous avons
progressé : c'est à cinquante mille euros d'amende et neuf mois ferme qu'un
tribunal exotique (mais, paraît-il, français) vient de condamner une jeune
femme pour avoir publié des images représentant, mutatis mutandis (et sans grand talent), une semblable évolution
d'une princesse républicaine.
Feuilletons des albums de ce génie du dessin que fut J.J. Grandville,qui
était l'ami de Philippon. On y voit des métamorphoses
d'homme en animal, des représentations zoomorphes
de divers personnages...
Ce n'est
pas aujourd'hui que pourraient être publiées semblables horreurs.
*Merci à Pierre-Robert L. qui m'a, dans un autre
contexte, rappelé la poire philiponienne.
Ceci n'est pas une banane..
RépondreSupprimerPrincesse républicaine... et pourquoi pas reine de Saba ?
RépondreSupprimer...Reine interprétée dans le film de King Vidor par Gina Lollobrigida (miam miam...), Yul Brinner jouant Salomon.
SupprimerLequel Yul j'ai vu hier dans le peplum maya (!) Kings of the sun (dont il est permis de se dispenser).
… Et par Arletty dans une fantaisie historique de Sacha Guitry, "Les perles de la couronne". Le sketch est drôle (Arletty et Dalio ne sont probablement pas tout à fait en roue libre), et le film mieux que charmant.
SupprimerSi je savais dessiner, je tenterais volontiers la caricature de Mme Taubira en forme de poire.
RépondreSupprimerComme ça… juste pour voir…
Vous vouliez dire de courge mais pensiez potiron !
SupprimerPour une exposition qui exprimait également des doutes sur la nature humaine de certains individus louches qui pourrissaient la société française, la justice fut également très clémente, c'était en 1942 lors de l'exposition anti juifs, je me demande même si l'état français n'a pas adressé des félicitations aux organisateurs.
RépondreSupprimerAnne-Laure
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