La lecture du journal américain Breitbart m'apprit que ce M. Macron dont
se délectent aujourd'hui les medias n'est pas le perfide favori de Tibère mais
un vivace homonyme promis d'un cri unanime aux plus hautes destinées.
J'entrepris donc de m'informer sur cette
nouvelle étoile brillant au firmament des smartphones,
je lus sa biographie dans Wikipedia
(fourre-tout numérique dont le niveau intellectuel n'est pas tout-à-fait celui
du Dictionnaire historique et critique
de Pierre Bayle, mais ceci est une autre histoire) , puis parcourus diverses
gazettes en ligne et remarquai le persistant retour de cette troublante
interrogation : M. Macron est-il
socialiste ou libéral?
Il est difficile de juger des sentiments et
convictions d'un homme sur ses actes futurs et, quoique toute âme humaine
recèle bien des mystères pouvant engendrer de déroutantes surprises, je ne peux
que me fonder sur les engagements passés, et certains, de M.Macron pour savoir
dans quel camp il se range.
Lors de ses études de futur
haut-fonctionnaire, futur employé de banque, futur M. Etat etc., M. Macron fut membre du Parti socialiste puis, après
avoir consacré de brèves années à remplir son bas de laine dans la finance, il
se fit embaucher par un Président socialiste
à un poste élevé d'administration de la machine présidentielle socialiste pour être enfin nommé
ministre d'un gouvernement totalement socialiste.
Et ce n'est pas n'importe quel ministère
qui lui fut attribué, mais celui de l' économie
(plus broutilles comme le numérique )
– et que peut-il y avoir de plus authentiquement socialiste que la pensée que le gouvernement puisse se mêler
d'économie, c'est-à-dire des échanges volontaires entre individus?
Jugeons de M. Macron sur son passé, sur les
choix qu'il a faits, et nous trouvons un socialiste,
point final.
Mais, affirment les bourgeois conservateurs
toujours avides de soutenir le rusé démagogue qui les mangera, M. Macron a été,
depuis son adoubement médiatique, touché par la grâce libérale, et s'il ne cite
pas, comme feu Ronald Reagan, Frédéric Bastiat pour son inspirateur c'est qu'il
le confond avec le gribouilleur Basquiat, triste effet d'un enseignement
moderne dont on ne peut le tenir pour responsable.
Et regardez son programme! Ne promet-il pas
de secourir artisans et petits entrepreneurs en supprimant les normes qui les empêchent de travailler?
Voilà qui est certes excellent, mais allons
voir de plus près -- M. Macron assortit
cette alléchante promesse d'une restriction : il supprimera bien plein de
normes ... sauf celles impliquant la
santé et la sécurité.
Or, depuis plusieurs décennies, toutes les
lois et normes édictées pour détruire les libres actions des hommes, écraser
l'initiative individuelle et asservir les conduites privées ont été prises au nom de
la santé et de la sécurité -- ainsi M. Macron promet-il que rien ne
changera, et nous pouvons être certains que s'il est élu le socialisme en
action , même s'il est renié en paroles, continuera de triompher.
Quel noir avenir tracez-vous, me
murmure-t-on tout à droite, mais heureusement rien n'est joué : M. Macron a une
concurrente -- dont le programme est
encore plus socialiste, qui de surcroît est péniblement vulgaire et ne cesse
d'énoncer de racoleuses bêtises que pour proférer d'atterrantes stupidités.
Aussi dimanche resterai-je paisiblement en
ma tanière à lire Gallia orthodoxa de
l'immense Bossuet (dans la traduction anonyme publiée en 1768) tout en écoutant
des cantates de Telemann – et pourquoi, pourquoi ô grands Dieux, descendrai-je
de ces hauteurs?
Je fais mienne votre conclusion, et pour des raisons semblables. Sauf que, très probablement, je serai occupé à lire L'Homme sans qualités, livre qui, contrairement à ce qu'un vain peuple pourrait s'imaginer, n'est nullement une biographie de M. Macron. Ni, du reste, de ses derniers prédécesseurs.
RépondreSupprimerJ'ai la plupart du temps considéré l'élection comme un traquenard où l'on se perd, la présidentielle en particulier. Celle-ci dépasse, dans la caricature, toutes mes espérances.
RépondreSupprimerSous le masque de faux gentil, la coqueluche des médias envisagerait déjà de gouverner par ordonnances. Tout comme les législateurs, il prétendra agir au nom du bien public en détruisant la liberté.
Proudhon – Conséquences désastreuses et inévitables de l'impôt.
"...si le législateur voulait réprimer tous les délits, surveiller toutes les fraudes, assurer toute atteinte aux personnes, les propriétés et la chose publique, de réforme en réforme, il arriverait à multiplier à tel point les fonctions improductives, que la nation entière y passerait, et qu'à la fin il ne resterait personne pour produire. tout le monde serait de la police : la classe industrielle deviendrait un mythe. Alors, peut-être, l'ordre régnerait dans le monopole."
Est-ce ainsi que les hommes veulent vivre ?
Anagramme d'Emmanuel Macron : Mammon enculera. Tout un programme.
RépondreSupprimerLa comparaison entre Wikipedia et Pierre Bayle est osée pour ne pas dire ridicule: quel en est l'intérêt sinon de montrer que vous connaissez Pierre Bayle, ce qui est du niveau d'un bachelier moyen (d'autrefois).
RépondreSupprimerDe même,la hauteur de Bossuet et de Telemann -que j'aime autant que vous- est la leur, pas la vôtre : n'usurpez pas à bon compte...
Macron Machiavel.
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