david in winter

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Editeur. Ecrivain. Dilettante

vendredi 16 mai 2014

Légalisation de la xénophobie



   Pauvre Président!
   Privé par ses conseillers en communication, pour une impérieuse question d'image, de ces escapades nocturnes qui le conduisaient au vert paradis des amours ancillaires,  menacé de cette indidieuse mélancolie dont MM. Kanterowitz, Klibansky et Saxl nous ont, dans un immortel ouvrage ( Saturne et la mélancolie), narré les pernicieux effets, il se résolut, pour repousser tout assaut de neurasthénie, à convoquer l'un de ses plus frétillants laquais, et lui commanda de promulguer un décret.
   Aussitôt ordonné, aussitôt fait.
    Selon ce décret, sera désormais soumise à autorisation de M. Etat toute vente à des étrangers d'une entreprise française stratégique.
    Il est à craindre que, tout à leur joie de créer de nouvelles contraintes, Président et son domestique n'aient pas perçu toutes les conséquences de cet acte.
    Aurons-nous la cruauté de les examiner?
     Oui.
      Rappelons d'abord très brièvement que légiférer par décret est une usurpation du pouvoir législatif par le pouvoir éxécutif, dénoncée comme l'essence même de la tyrannie par toute opposition, mais Président ne se trouvant plus dans l'opposition (du moins alors que j'écris ces lignes), le mal de jadis est devenu tout naturellement le bien d'aujourd'hui.
    Quant à entreprise stratégique, c'est là une dénomination vide de tout sens objectif, une entreprise n'est stratégique que parce que M. Etat décide de l'appeler ainsi, et il eût pu tout aussi bien proclamer que son décret concernait les entreprises poireaux ou macaronis – le sens eût été le même, peut-être pas l'effet médiatique.
    Le contenu du décret, lui, viole, tous les traités conclus avec des étrangers, et particulièrement les traités que Président et ses complices clament être hautement bienfaisants et nécessaires au bonheur du peuple  -- broutille, car les traités, comme le dit justement jadis un ministre anglais, ne sont que des chiffons de papier.
     Beaucoup plus intéressant est le fait que ce décret établit  une discrimination fondée sur la nationalité. Une telle discrimination était ces derniers temps sévérement réprimée, et quand un individu s'en rendait coupable, des juges (sic) s'empressaient de l'expédier aux galéres.
      Pour dire les choses crûment, Président et son homme viennent de légaliser la xénophobie, au nom d'un patriotisme économique dont la promulgation était justement réclamée, selon un document trouvé hier dans ma boîte aux lettres, dans le programme du parti de la Bête immonde  -- nul doute que tous les bons citoyens ( et les associatifs subventionnés) se réjouiront de cette union sacrée.

*Ce décret est également une violation de la propriété privée, ce qui ne peut que plaire à la masse des électeurs, particulièrement attachée à la destruction de ladite propriété (pour autrui).

3 commentaires:

  1. Sans compter que, en retour de bâton, que se passera-t-il pour les entreprises à l'étranger achetées par des boîtes françaises. Ca va être rocendrol.

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  2. Compte tenu des aides, subventions, commandes publiques et autres réglementations favorables reçues depuis la nuit des temps, les propriétaires "privés" de cette entreprise sont en fait des rentiers de l'argent de la collectivité. Dans mille ans, il y aura encore des étatistes qui expliqueront à nos descendants que l'état défend l'intérêt général et des libertariens qui leur expliqueront à l'opposé que les propriétaires privés sont de pauvres agneaux bêlants. Résumé: c'est l'éternel retour.

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    1. Certes, la plupart de ces entreprises relèvent du "capitalisme de connivence" -- mais c'est un autre sujet.
      Quant à l' "intérêt général", c'est une imposture.

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